Vieillesse

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Vieillesse

 

Mon instinct me mena à ce pavé de pierre

Celui où tu étais, où nous étions auparavant

Souvenirs flous du passé, siégés en ce lieu

Mon cœur battant la chamade,

Me rappelant ses fois où l’on enlaçait nos doigts



Balançoires si vides et froides au loin

Attendant quelqu’un depuis des lustres, en vain

Malgré cette chaleur étouffante de septembre

Un vent se leva,

Est-ce toi qui me le soufflais?

Les arbres s’agitèrent, le soleil se cacha

Un amas de nuages s’installa



L’étang près des bouleaux miroitait le ciel,

Mon miroir, lui, mon chagrin chaque matin

Je revoyais tes délicates mains,

Attachant ce foulard rouge sur le banc

Où les gravures de nos prénoms étaient tracées,

En symbole d’amour, d’éternité



La nostalgie, mon pire ennemi

Ressassait nos mémoires sans s’arrêter, jour et nuit

Quelques oiseaux chantaient,

Fleur bleue je devenais



La lumière revint, se frayant à travers les nuages

Un halo se dressait,

Sous un cerisier presqu’aussi vieux que moi

Je sentis ta présence près de mon être,

Ta main contre la mienne

Solitude, nostalgie et thanatophobie s’envolèrent

L’épiphanie me toucha sans détours

Un morceau de ciel bleu je devins à mon tour



– paradis

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