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Dans un contexte automnal froid, le Centre des arts accueillait le vendredi 22 octobre à 20 h le comédien, créateur, auteur, metteur en scène et scénariste : Mani Soleymanlou qui nous présentait l’un de ses derniers spectacles Zéro. C’est une pièce qu’il a écrite, qu’il a mise en scène et qu’il interprète seul devant le public.
Mais avant de se lancer vers sa pièce, pour ceux qui ne le connaissent pas, Mani Soleymanlou est un comédien, dramaturge et metteur en scène d’origine iranienne. Né en Iran, il quitta sa ville Téhéran pour se rendre à Paris, à Toronto, à Ottawa avant d’arriver à Montréal où il vit depuis. En 2008, il sortit de l’école nationale de théâtre au Canada. Il a participé à plusieurs productions théâtrales telles que Projet Andromaque, l’opéra de Quat’sous jusqu’à ce qu’il fonde sa propre compagnie de production théâtrale Orange Noyée. Il s’agit d’une production dont il est le scénariste, le metteur en scène et il joue en solo.
Avec sa compagnie théâtrale Orange noyée, Mani Soleymanlou a écrit des pièces identitaires qu’il a nommées par des chiffres. Passant du numéro 1 à 9, le comédien emporte le public avec lui dans sa poursuite sur son identité, ses origines, son pays l’Iran. Pour terminer toute en beauté, le comédien nous a donné une dernière pièce toute montée par lui-même (de l’écriture au montage de scène) qu’il a intitulée : Zéro. C’est une pièce que j’ai eu le plaisir de voir au Centre des arts à Shawinigan, la semaine passée. Après presque une dizaine d’années depuis la pièce Un, sa pièce Zéro fait un grand retour dans le passé, plus précisément, dans les origines iraniennes de l’auteur. Il nous raconte non seulement un événement arrivé à son père quand ils étaient en Iran, mais aussi ce combat intérieur et ses questionnements qu’il se pose maintenant pour son fils. La pièce est mêlée de son identité, de l’appartenance, de préjugés et de ses profondes réflexions sur ce qu’il veut léguer à son fils. C’est une pièce de 100 minutes qui parcourt sa quête identitaire et ses questionnements sur ce qu’il veut léguer à son fils. C’est une pièce remplie d’humour, de tristesse, de joie et de questionnement.
Sa performance aux allures de monologue a commencé avec déjà du questionnement puisque ceux qui n’ont pas vu ses autres pièces précédentes ne peuvent comprendre ce qui se passe. Plusieurs références ont été données dans la pièce qui pour les générations plus jeunes ne pourraient pas comprendre. J’avoue que j’étais perdue, au début, je ne savais pas si c’était un spectacle d’humour ou une pièce de théâtre, mais quelques minutes plus tard, on comprenait bien le contexte et ça valait la peine. C’était un magnifique voyage d’une centaine de minutes qui nous embarquait dans son univers, son histoire et ses origines. Ce qui a rendu la pièce encore plus spectaculaire, c’est tout le concept sonore, la lumière et la composition pour créer une ambiance qui nous emporte dans la quête de son voyage identitaire. Cela nous amène à nous questionner sur l’acceptation, sur le combat que tous ces gens vivent en rapport avec le racisme, la guerre, les préjugées et j’en passe.
Si je pouvais donner une note sur dix, elle serait parfaite. Je vous invite à aller voir sa pièce qui en vaut la peine et j’espère que ça vous touchera le cœur comme il a touché le mien.
Caroline Darche
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