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Le Soleil se levait tranquillement sur la ville de Portland. Un homme du nom de Andrew Smith se préparait pour partir travailler. Café à la main, il lisait tranquillement le journal du matin. Aucune nouvelle palpitante ne vint à ses yeux comme chaque jour de la nouvelle année. Finissant son journal, il salua sa tendre femme, prit son chapeau et partit au commissariat.
***
-Y’a-t-il du travail aujourd’hui, Anderson ?
– Oui, Enquêteur Smith. Nous avons reçu un appel à l’instant. Une femme d’âge moyen a été retrouvée morte dans son salon par madame Orneille, sa femme de ménage.
-Ne perdons pas de temps pour une fois qu’il y a un meurtre à résoud…hum…hum…je veux dire, il faut vite retrouver le coupable.
***
Smith et Anderson passèrent le ruban de police et accédèrent à la pièce. Ils mirent des gants et commencèrent à inspecter les lieux. Le salon était une vaste pièce remplie de livres de cuisine de tout genre. Le corps était allongé sur le tapis.
-Voici Mademoiselle Sophie Almette, âgé de 35 ans, elle n’était pas mariée et vivait seule. Cause de la mort : À première vue, ceci est un arrêt cardiaque.
-Pourquoi nous avoir appelés pour un homicide si cela est une mort de cause naturelle ?
-Observe bien, Alfred, cette femme a seulement 35 ans. Elle était en bonne condition physique et aucune maladie ou pathologie cardiaque connue. De plus, elle a un commerce en plein succès à gérer, elle ne se serait pas suicidée.
-Comment savez-vous tout cela sur la victime, Smith ?
-Parce que Mademoiselle Almette est… était une grande amie de ma tendre épouse Samantha. Je pense qu’elle a été empoisonnée vu que la scène de crime est intacte. Amenez-la au médecin légiste.
***
De retour au commissariat, nos deux enquêteurs descendirent à la morgue. Le corps inerte de mademoiselle Sophie et Ruby la médecin légiste les attendaient.
-Qu’avez-vous pour nous, Ruby ?
-J’ai un foie, un cœur, deux poumons magnifiqu…
-Smith parle de vos informations sur le corps de la victime.
-Ahhhhh vous êtes pas drôle…hum…hum… La victime a bel et bien été empoisonnée. Roulements de tambouurrr!! Par du laurier rose. Une feuille de cette plante recèle énormément d’hétérosides cardiotoniques. Ceci cause une augmentation de la contraction du muscle cardiaque, une diminution de la résistance artérielle et un ralentissement du rythme cardiaque, ce qui provoque un arrêt cardiaque si cela n’est pas traité assez tôt avec des anticorps anti-digitaliques.
-Selon vous, elle a été empoisonnée à partir de quand ?
-Soit elle a été empoisonnée hier ou depuis plusieurs jours, plusieurs semaines ou plusieurs mois.
-Cela nous laisse une panoplie de suspects, Andrew : la femme de ménage, son frère, ses douze employées et votre femme.
-Ma femme n’a rien à voir là-dedans !!
-J’en suis désolé, mais nous sommes obligés d’explorer toutes les pistes
L’inspecteur Andrew le savait très bien, mais il ne pouvait point concevoir que sa femme empoisonnerait sa meilleure amie. Pour lui, cela était impossible. Le suspect le plus possible était son frère. Son frère avait toujours été de nature jaloux et il ne pouvait supporter le succès de la boulangerie de sa sœur ainée.
***
Le soir même, l’enquêteur annonça la mauvaise nouvelle à sa femme. Celle-ci fondit en larmes. Andrew la prit dans ses bras pour la calmer, mais Samantha le repoussa en lui hurlant sur lui des horreurs. Toujours en pleurs, elle partit en courant dans leur chambre. Ne voulant pas la déranger, Smith dormit dans la chambre d’amis.
Le lendemain matin, Samantha s’excusa de toutes les horreurs qu’elle avait dites. Elle n’avait pas pu supporter la mort de son amie si chère à son cœur.
-Chérie, tu vas devoir me suivre, je sais qu’il est tôt encore, mais nous devons t’interroger.
-D’accord.
***
L’interrogatoire ne servit pas à éclairer les enquêteurs. Quasiment tous les suspects avaient un mobile : son frère voulait la tuer par jalousie, la femme de ménage avait été rajoutée pour une part dans le testament de Mademoiselle pour les bons services et les employées étaient payés moins cher que le salaire minimum. De plus, tous l’avaient vue au moins une fois dans le mois précédent, ils auraient donc pu tous l’empoisonner. Les chers enquêteurs se creusèrent la tête pendant plusieurs semaines avant de trouver une nouvelle idée.
***
Un soir de pleine lune, Smith invita Andersson à travailler chez lui. Ils étaient sur une piste, mais cela leur demandait énormément de travail pour récolter des preuves.
-Andrew, Samantha a-t-elle un mortier ou autre instrument de cuisine pour écraser des plantes ?
-Mmm… Oui, mais cela doit bien faire deux ans que nous ne nous en sommes pas servis. Attends, je vais le chercher.
Smith ouvrit tous les placards avant de trouver le bon. De vieilles casseroles, de vieilles vaisselles moches et de vieux instruments de cuisine étaient entassés dans ce placard. La poussière était redevenue maitre en ce lieu. Andrew mit ses gants et ramassa le mortier pour le mettre sous scellé dans un sac.
-Voilà, je doute que l’analyse révèle quoi que sois d’autre que de la poussière. Haha haha !
-Nous verrons bien, les autres échantillons de tous les suspects sont en cours d’inspection. On devrait avoir les résultats dans quelques jours.
***
Quelques jours plus tard, Alfred appela Andrew pour lui annoncer une excellente nouvelle.
-Les résultats sont arrivés ?
-Je vois.
-Donc j’avais raison ?
-Mm… d’accord.
-On se voit demain alors …
Après cet appel, Andrew, embrassa sa femme de joie. Elle lui demanda ce qui se passait et il lui répondit que Andersson avait trouvé le coupable et qu’il allait lui annoncer demain en face à face pour être sûr que la conversation n’était pas sur écoute. Il lui dit aussi tout content que demain, l’assassin de son amie serait arrêté pour tenta… meurtre prémédité. Peu après, Samantha et Andrew partirent dormir impatients de savoir ce qui se passerait le lendemain.
***
Dans la nuit, une silhouette s’approcha de la demeure de Alfred Andersson. Cette ombre s’introduisit sans un bruit dans la maison. Elle entra par la fenêtre du salon entrouverte pour laisser entrer l’air d’été. Au même moment, une lampe de chevet s’alluma et éclaira Alfred assis tranquillement dans son fauteuil. La silhouette braqua son arme en direction de Andersson et tira deux balles en pleine tête. Le corps resta complètement immobile.
-Bonjour Samantha. Tu vois, je savais que tu viendrais ce soir me faire taire, mais cette fois-ci, nous avons pris les devants. Je vais t’expliquer ce qui s’est passé À la fête de Sophie, il y a de cela un mois, tu lui as offert un mélange à cookie tout préparer, mais tu avais soigneusement rajouté de la poudre d’une feuille de Laurier rose. Vivant seule, tu savais très bien qu’elle seule les préparerait et les mangerait. Chaque fois qu’elle t’en proposait, tu refusais soi-disant pour tenir un régime, mais personne au régime ne mangerait autant de gâteau en cachette, n’est-ce pas ? De plus, face à la mort de ton amie, tu as tellement surréagi que ça en devenait ridicule surtout qu’à l’interrogatoire, tu ne semblais aucunement attristée. Finalement, nous avons trouvé des résidus de poudre sur ton mortier. Puis, nous t’avons tendu ce piège. Nous avions reçu les résultats des analyses en avance et en avons profité. Andrew, pendant la soirée, avant mon appel, a remplacé les balles de vos armes, même la sienne, par des balles à blanc pour que tu ne puisses faire de mal à personne d’autre.
Andrew Smith sortit de l’ombre juste derrière Samantha et commença à la menotter.
-Andrew, chéri, pourquoi crois-tu cet homme ? Je n’ai rien fait ! DÉTACHE-MOI! S’il te plait, mon amour.
-Samantha Smith, je vous arrête pour tentative de meurtre sur l’enquêteur Alfred Andersson, membre de la police de Portland.
-DÉTACHE-MOI, CRÉTIN !
-Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice.
-Elle l’avait bien mérité, cette conasse. Elle m’avait volé MA recette pour sa boulangerie. MA RECETTE !
-Vous avez le droit à un avocat.
-DÉTACHE-MOI, ANDREW! DÉTACHE-MOI!
***
Samantha Smith fut jugée non coupable pour le meurtre de Sophie Almette par manque de preuves, mais coupable pour la tentative de meurtre sur Alfred Andersson. Elle fut condamnée à la prison à perpétuité sans possibilité de libération.
FIN
Colleen Materne
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