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by PartagerSes yeux. Ses yeux, ils ont quelque chose, quelque chose de captivant et d’intrigant. Quelque chose qui m’accroche à elle, qui me la fait désirer depuis le plus profond de mon être, de mon âme et de mon cœur. Ses yeux ont quelque chose qui me donne envie de la protéger, de la garder pour moi et de la rendre heureuse. Ils me rendent également jaloux quand ils sont posés sur quelqu’un d’autre, spécialement un garçon. Elle n’est pas en couple, mais je ne sais pas si elle veut l’être et surtout, surtout, si elle aime un garçon. Ce n’est pas moi, je le sais déjà. Pourquoi? La réponse est simple : qui voudrait de moi? Moi, le gars toujours en suspension, habillé en noir, qui ne parle à personne et n’aime personne. Oui, c’est la réputation que j’ai, que je me suis faite par la bande. J’ai appris à l’aimer et à la détester, ça dépend des moments. Elle peut être pratique. Les profs ne me dérangent jamais (je crois que certains ont même peur de moi) et les petits morveux d’étudiants me laissent tranquille (eux, je suis certain qu’ils ont peur de moi), mais je la déteste la plupart du temps parce qu’elle crée un fossé immense entre elle et moi.
-Hey! Comment ça’été ta journée?
La dame qui vient de parler est ma mère. Elle est ma seule famille. Mon père nous a abandonnés quand j’étais petit pour sa patronne de bureau. Je le déteste. Chaque année, il m’envoie une carte pour ma fête, mais je ne prends même pas la peine de l’ouvrir. Cela doit faire au moins 12 ans qu’une pile de papier se forme dans le fond de ma garde-robe.
-Bien. Je ne suis pas en suspension, comme on dit.
-Ce n’était pas ta faute non plus, comme on dit.
-Maman, j’ai vraiment frappé Olivier.
-Je sais, mais en le frappant tu as sauvé une fille qui allait se faire harceler et peut-être même pire.
-Il a eu une commotion et la joue fendue pendant deux semaines.
-Et cette fille aurait pu avoir la vie gâchée si tu n’étais pas intervenu. Tu l’as entendu parler dans le couloir, il voulait la toucher. Tu as pris la bonne décision. J’aurais fait pareil à ta place.
-La seule différence, c’est que tu n’es pas à ma place et que mes frais scolaires ont augmenté parce que je me suis mal comporté selon l’école.
-Tu le sais bien que ça ne me dérange pas! J’aime mieux payer plus cher et avoir la conscience tranquille que de voir la vie d’une fille gâchée.
Cette phrase représente bien ma mère, toujours faire passer les autres avant elle.
-Mais on n’a pas les moyens de payer plus cher! On arrive tout juste à payer les factures! Écoute, je sais que tu ne voulais pas que je prenne un travail pendant mes études, mais là je crois qu’on n’a plus le choix.
-On a toujours le choix et je fais le choix de te dire non. Alors, demain tu vas retourner à l’école et agir comme tu l’as toujours fait. Fin de la discussion.
*******
-Pourquoi tu portes toujours du noir?
-T’aimes pas le noir?
-Non non, ce n’est pas ça que je voulais dire! Je me demandais pourquoi tu ne voulais jamais porter de la couleur?
-Je n’aime pas la couleur.
J’ai vu dans ses yeux qu’elle ne me croyait pas. Merde.
-Parce que tout est plus simple comme ça. Personne ne remarque si je mets plusieurs fois le même chandail la même semaine. Ça permet de sauver de l’argent.
Voilà c’est dit. Maintenant je peux dire au revoir à toutes mes chan-
-Je trouve ça magnifique.
Quoi!?
-Je trouve ça magnifique que tu fasses tout ça pour ta mère. Tu la fais passer avant toi. Elle est vraiment chanceuse de t’avoir.
Et voilà, elle vient de m’achever. Elle me trouve magnifique!! Okay, elle trouve mon geste magnifique, mais dans mon livre à moi, c’est la même chose.
-Okay tout le monde! On prend son livre à la page 87.
Maudit! Cette foutue prof vient d’interrompre le meilleur rêve de toute ma vie. Je vais lui faire- Wait, où est-elle? Je ne trouve pas ses yeux à sa place. Je regarde comme un fou autour de moi bougeant ma tête comme un chien qui cherche son bâton. Elle n’est pas là.
-Madame? On ne devrait pas attendre tout le monde avant de commencer le cours?
Elle a fait le saut quand j’ai parlé. Normal, ça doit être la première fois qu’elle entend ma voix.
-Euh non, nous avons tout le monde.
-Mais il y a une place de vide, donc il manque quelqu’un.
-Cette place est vide depuis une semaine et puis, qu’est-ce que cela peut bien te faire?
Qu’est-ce que cela peut bien me faire?! Et bien ça me fait que l’amour de ma vie n’est pas là et que je n’ai aucune idée où elle est et si elle va bien! Est-ce que c’est assez suffisant pour vous comme réponse ou je dois continuer?!
Ça, c’est ce que j’aurais aimé répondre. Au lieu de ça, je suis parti en courant comme si j’avais le feu au cul. Évidemment, j’ai claqué la porte, j’ai quand même mon orgueil.
J’ai cherché partout dans l’école et elle n’était pas là, donc je suis devant chez elle. Si elle n’était pas en cours, et ce depuis une semaine, c’est qu’il est arrivé quelque chose de grave. Très grave. Et je ne peux pas ne pas m’assurer qu’elle va bien. J’peux pas. Je cogne. Elle répond. Ses yeux. Ses yeux n’ont plus la même joie de vivre, la même étincelle qu’ils avaient avant que je sois en suspension. Et puis merde, je rentre.
-Qui t’as fait ça?
-Pardon?
-Qui t’as fait ça? Qui t’as fait du mal?
-Sors de chez moi.
-Non! Je veux t’aider! Je dois t’aider!
-Tu dois m’aider? Tu étais au courant?! Tu étais au courant et tu n’as rien fait!!
-Quoi? NON! Je suis au courant de rien à part le fait que tu n’es plus à l’école depuis une semaine et ça fait une semaine que je ne suis pas allé à l’école parce que j’étais en suspension! J’ai sauvé une fille qui allait se faire agresser par Olivier! Mais toi, qu’est-ce qui t’es arrivée?!
Elle a le regard rempli de panique et de peur. Elle tremble de tout son corps. Elle va craquer. Je me concentre. Je me concentre pour elle. Je dois garder le contrôle de moi-même et être là pour elle.
-Faut croire qu’Olivier avait plus d’une cible…
-J’VAIS LUI PÉTER LA GUEULE!!!!
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