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by PartagerJour de tonnerre, jour de soleil, jour de pluie et jour de neige. J’ai aperçu toutes sortes de choses inhumaines dans ma carrière et peu importe le temps, l’heure ou les circonstances, mais celle que je vais vous raconter est l’une d’entre elles qui m’a le plus marquée.
Je m’appelle Olivia Logan, j’ai 33 ans et je suis enquêtrice de police. J’habite actuellement à Paris mais je suis d’origine anglaise, je suis née à Londres et j’y ai vécu jusqu’à la fin de mes études, une fois mon diplôme en poche, je savais que je voulais découvrir de nouveaux horizons et je suis venue en France. J’y ai appris la langue, ce qui est plus facile que ce que l’on pense. J’ai fait mon école et mon concours pour devenir enquêtrice et maintenant, je suis ici. Depuis mon plus jeune âge, mon rêve était d’être au service de mon pays peu importe comment, mais je savais que je voulais être utile. A l’âge de 17 ans, j’ai failli me faire enlever, je rentrais chez moi le soir, vers 20h, après une soirée dans un parc avec mes amis. En rentrant, j’ai senti une présence me suivre et j’ai commencé à courir et celle-ci m’a poursuivi, j’ai crié de toutes mes forces et par je ne sais quelle bonne étoile, un voisin est sorti de chez lui et m’a accueilli j’ai appelé mes parents qui sont venus me chercher, je n’ai jamais eu de suite par rapport à cette histoire et je ne sortais plus toute seule le soir d’ailleurs. Le fait de n’avoir jamais eu de nouvelle de cette personne m’a fait penser que peut-être elle avait tenté de kidnapper une autre fille ou un autre enfant et peut-être avait-elle réussit. C’est là que je me suis donné comme objectif de retrouver toutes ces personnes mauvaises voulant priver les gens de leur liberté, faisant régner la peur, que ce soit chez des adultes, chez les adolescents ou chez les enfants.
Janvier 2003 :
« Olivia et Spencer, venez me voir dans mon bureau », c’est comme ça que commence ma journée, avec la douce voix de mon patron Thomas. Spencer, c’est mon partenaire, on était à l’école de police ensemble.
-Tu crois qu’on va se faire taper sur les doigts ? dit Spencer
– Si c’est le cas, ce n’est pas ma faute ! Lui répondis-je en rigolant
– Bien sûr que si ! Il fallait vraiment que tu le menaces ce pauvre type ? J’allais le faire parler !
– Il était extrêmement insolent, c’est sorti tout seul, il a de la chance que je n’aie pas mis mes menaces à exécution.
– Encore heureux, tu as dit que tu allais lui faire manger ses couilles !
– Oui, mais c’était de l’humour, je ne suis pas une psychopathe, voyons !
– Vous venez tous les deux ?! Je n’ai pas que ça à faire de ma journée !
Une fois dans le bureau de Thomas, on pensait qu’on allait vraiment se prendre une bonne remise en place, mais c’était tout autre.
-Je ne vais pas passer par quatre chemins, aujourd’hui nous avons reçu une disparition et c’est à vous que je vais confier cette enquête, une petite fille de 9 ans a disparu.
– Dans quelle ville exactement ? demandais-je
– Guermantes
– Et on a des indices, des témoins ? Demande Spencer
– Rien de très précis pour le moment, elle a été aperçue la dernière fois par une voisine devant la boulangerie à 18 h 15 précisément, rentrant de l’école. Les parents sont en procédure de divorce.
– Bon bah alors, c’est très simple, c’est un des deux parents qui l’a enlevé. Elle était sous la garde duquel ? répondis-je
– Aucun pour l’instant, elle vivait avec sa mère et voyait son père tous les week-ends. Et pour information, on est déjà allé questionner son père, il vit avec son fils, donc le grand frère de la petite, tout se passait très bien du côté des parents, ils sont en bon terme et sont sous le choc tous les deux. On a fouillé le domicile du père par précaution et rien du tout. Son père n’avait aucune raison d’enlever sa fille, il pouvait la voir quand il en avait envie. On n’a pas d’autres pistes pour le moment.
– Très bien, on va s’en charger ça va aller très vite.
En disant cela, je pensais vraiment que cette affaire aller être réglée en deux temps trois mouvements. J’avais tort.
Juillet 2003 :
Six mois après, toujours aucune piste pour la disparition de la jeune fille, on en avait une, un homme arrêté en Belgique pour tentative d’enlèvement sur une jeune fille, mais il avait un alibi pour le soir de notre enquête. Je commence à désespérer, normalement en 6 mois, on est censé récolter quelques indices, quelques témoignages et là rien du tout, c’est le néant. Peut-être qu’on ne s’est pas concentré sur les bonnes personnes. Je pense qu’on a oublié d’étudier toute la famille et l’entourage de la petite. Il est temps de se concentrer.
Janvier 2009 :
Il se peut que parfois des enquêtes comme celle-ci prennent beaucoup de temps, six ans après la disparition de la jeune fille, plusieurs hypothèses et pistes ont été envisagées par la police, dans les quatre recoins de la France mais aucune n’a été convaincante. Aujourd’hui nous sommes à court de solutions. Nous avons épluché les moindres petits indices qui pouvaient provenir d’internet, des perquisitions ont été effectuées. Il y a seulement une chose qui me perturbe. L’homme arrêté en Belgique en 2003, il n’arrête pas de me tourner dans le cerveau. J’ai comme une sensation qui me dit que je n’aurais pas dû le lâcher, et j’avais raison.
Janvier 2018 :
Le suspect de Belgique était nommé « le corbeau », il avait déjà été soupçonné pour enlèvement de jeunes filles. Toutes âgées entre 12 et 15 ans, ce qui le fait entrer dans la catégorie des pédophiles. Il s’avère que ce « corbeau » avait une femme à l’époque, je l’ai interrogé et j’ai eu des informations plus que complémentaires sur l’affaire. Sa femme affirme qu’il aurait très bien pu enlever cette fillette. Après plusieurs heures de discussion j’ai réussi à obtenir des aveux de sa femme. Celle-ci a confirmé avoir vu la jeune fille dans le sous-sol de leur maison. Après ce témoignage, les yeux étaient rivés sur ce « corbeau ».
Août 2020 :
Le corbeau est arrêté et accusé d’enlèvement, viol et séquestration sur une mineur de moins de 15 ans. Son ex-femme est accusée de complicité et est emprisonnée à perpétuité.
Cette histoire m’a profondément marquée, car dans un premier temps, elle a durée 17 ans mais heureusement, à la fin, nous avons pu retrouver le coupable, ce qui n’est parfois pas le cas dans plusieurs enquêtes d’enlèvement d’enfant. Mais aussi, car ce « corbeau » n’en était pas à sa première victime, nous n’avons jamais retrouvé le corps de cette petite, nous avons retrouvé d’autres corps d’enfants. J’imagine ce que ces enfants ont dû subir, la peur qu’ils ont eue et personne n’a réussi à les retrouver à temps. Plusieurs parents n’ont jamais pu faire leur deuil. A 17 ans, j’ai eu de la chance, j’ai réussi à m’en sortir, mais j’aurais très bien pu finir comme ces enfants, ils étaient tous jeunes et partout dans le monde, il existe des personnes mal intentionnées qui veulent du mal à des jeunes enfants. Il n’y a pas de leçon à retenir mais seulement des faits. Je m’en suis voulu de ne pas avoir compris plus tôt et d’avoir laissé cet homme en liberté plus longtemps que ce qu’il devait être. Aujourd’hui je suis mère et je ne cesse de craindre pour mes enfants à chaque instant de ma vie et de la leur.
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