Le Néphalem et la Séraphine

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Il prie ses aïeux tout en gardant ses yeux rivés sous des cieux sombres et noircis d’orages

Là même où ce Dieu, au coeur orgueilleux et aux desseins furieux songe encore aux outrages

 

Et c’est loin de ce requiem, que sur les tertres du dilemme

Un nephalem anathème toise sa demeure d’antan

 

Esquinté par son périple hors du jardin céleste

Inexorable victime d’une fatalité funeste

Il observe les monades de la prunelle modeste

D’une écartade millénaire pour l’entracte d’un instant

 

Il lisse ses ailes dans mélancolie

Son plumage de jais, abîmé, dépoli

Le royaume des hommes est un feu qui consomme sous chacune de ses formes tout ce qui est joli

 

Déchu, exilé du palais éternel

Par l’intransigeance sacrée du doyen paternel

Toute sentence s’impose, la porte est désormais close et gardée par Michaël

 

Remembrant jadis et ces combats odieux

Quand son frère Lucifer brandit le fer contre Dieu

En rassemblant ses pairs, en divisant ses frères, en écorchant la terre, en fondant son enfer, en se déifiant lui-même sans faire ses adieux

 

Et cette affligeante guerre qui éclate

Infligeant aux plus précaires ces stigmates

Rougissant la terre tout en souillant la pierres

L’ichor de ses frères qui pleut sur ces primates

 

Les plumes et le sang, les démons rugissant, les clairons résonnant, Lucifer maudissant, Michael brandissant son glaive iridescent, cavaliers s’élançant sous cette pluie écarlate

 

Les corps des vaincus ont décoré les plaines et les flancs des montagnes durant de longues lunes

Ces souvenirs meurtris qui souillent la quiétude dans son esprit se font son infortune

 

Au terme du litige, les factieux furent châtiés par l’exil pour leur vilaine désinvolture

Et cet ange noir fut déclaré hérétique malgré l’aspect hiératique de sa nature

À jamais déshérité par la providence, évincé de la félicité des toiles de l’azur

Refusa l’enfer que lui avait offert le porteur de lumière, révoquant  sa stature

 

C’est ainsi qu’échoué dans la fange terrestre et sale

Le nephalem se sent comblé d’un néant abyssal

Il sait que mourir libre vaut mieux que de vivre en vassal

Mais ne peut fuir la honte laissée par ses ailes dorsales

 

C’est alors que sa vue est percée prestement

Par une coruscation émanant du firmament

Nul n’aurait pu faire fi d’une telle épiphanie

Tant l’éclair de son halo se fait fulgurant

 

Elle flotte devant lui, issue du cercle des plus précieux

Sa lueur douce et placide lance un amour radieux

Son visage de Séraphine, aux traits fins, au regard gracieux

Apporte à l’ange noire un réconfort mystérieux

 

« Je connais la rancoeur qui rancit dans ton coeur »

Lui dit-elle, avec la voix d´une chorale de mille choeurs

« Ta place est parmi nous, délaisses ton orgueil moqueur,

J’exige que tu ne me suive pas à contrecoeur »

 

Mais la suite dépend de toi.

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