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Tu es un miroir à mon samsara.
Tu as les sourcils du prolétaire s’immolant par le feu;
Mon insurgé de cœur fait de même.
Tu as le regard de l’anarchiste crucifié;
Et mon visionnaire de cerveau fait de même.
Deviens moi un peu plus
Et sans culottes nous irons,
Afin que je puisse imbiber mon univers de ce que tu es,
Ce que tu crois,
Ce que tu vois,
Ce que tu sens.
Prend place dans mon tableau,
Parce qu’à deux, il est toujours plus simple de détrôner les dieux.
Pour mieux entendre le vent qui souffle.
Pour souffrir un peu plus sensiblement.
Pour être sensible un peu plus mathématiquement.
Pour être mathématique un peu plus chaotiquement.
Pour être le chaos au sein de l’ordre,
Le Ying et le Yang, le noir et le blanc.
Pour être l’équilibre qui soignera mon cerveau perturbé,
Tel un pansement sur une plaie,
Un psychotrope sur l’esprit.
Deviens moi l’espace d’un instant,
Le temps de quelques millénaires,
Deux ou trois microsecondes.
Viens détruire mes notions d’espace et de temps,
Créer une distorsion autour de nous
Par notre force destructrice et créatrice
Entrant en collision avec celles des autres Nous,
Réfléchis dans une infinité de miroirs produits par l’émanation
De notre ego-panthéisme partagé.
Nous deviendrons grands, immenses, gargantuesques –et si petits à la fois.
Tout ça pour, à l’épilogue, enlacer notre monde nouveau,
L’aimer comme nous nous sommes aimés,
L’offrir aux passants, aux renards, aux chênes, au Soleil, à Andromède,
Puisqu’ils font partie de nous.
Et nous, nous serons alors bien au-dessus de tout cela,
Sanctifiant notre nirvāṇa,
Notre règne enfin venu,
Notre volonté faite,
Sur la Terre comme ici,
Goûtant et savourant le pain de demain,
Pardonnés pour nos échecs comme pour nos réussites,
Comme nous pardonnons aux chapeaux haut-de-forme d’hier,
Insensibles à toute tentation,
Délivrés de toute forme de Mal,
Je t’aime
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Je vais te faire un compliment: ça me fait un peu penser à du Paul Dallaire, un grand poète de la Mauricie, tu connais? C’est peut-être à cause du titre un peu compliqué, le Nirvana, le samsara et la fin en prière. Je ne sais pas.
J’aime bien le côté révolutionnaire de cet amour.
Que veut dire Böcklinien? Relatif aux oeuvres de Böcklin? Si c’est le cas, c’est très symbolique et surtout très mystérieux, épouvantant, même!
C’est un très beau poème!