Variations énigmatiques : une histoire d’amour dans le mensonge

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La pièce Variations énigmatiques, qui s’est déroulée le 23 novembre au Centre des arts de Shawinigan a suscité mon admiration. Erik Larsen, incarné par Vincent Champoux, prétend être un journaliste et rend visite à Abel Znorko, un écrivain reconnu, incarné par Emmanuel Bédard. Menant unevie de solitaire en vivant sur une île, Znorko n’offre pas un accueil chaleureux au journaliste, en laissant exploser son caractère colérique  avec un soupçon de folie. Malgré son refus de la venue de journalistes chez lui, Znorko tente étrangement de le retenir. Les deux personnages opposent leurs points de vue sur l’écriture, l’amour, la vérité, le mensonge et leurs échanges verbaux prennent souvent une tournure philosophique.

 Le jeu des comédiens est très crédible, exprimant bien la personnalité des personnages. Znorko avec sa voix forte et rauque, Larsen avec ces mimiques et ces expressions qui nous faisaient bien comprendre qu’il était mal à l’aise et timide. On peut même remarquer un changement dans l’attitude des personnages à un moment avancé de la pièce et les acteurs réussissent bien à l’exprimer. Znorko devient alors moins amer en adoptant un ton de voix un peu moins rude et Larsen utilise, pour sa part, un ton plus fort et plus assuré. J’ai même aperçu des larmes sur le bord des yeux de Vincent Champoux, ce qui augmente considérablement la crédibilité de son jeu.

Tout ceci se déroule dans un décor très riche en accessoires : tasses, verres, bibliothèque remplie de livres, chaises, tables, radio, sofa, bretzels… Et plusieurs de ces éléments ont été utiles au jeu : Znorko va derrière le comptoir pour se préparer une boisson, pour se remplir un bol de bretzels, les deux personnages ferment et allument la radio qui fait jouer la pièce musicale « Variations énigmatiques », d’Edward Elgar, ils s’assoient sur les chaises, le sofa… Il y a même un deuxième plan, situé à l’arrière, où il y a une sorte de passage qui représente l’extérieur de la demeure de Znorko. Et même qu’au fond de la scène, une toile illuminée de couleurs affiche les différents stades de la journée : la toile devient alors rouge-orangé lors du crépuscule et se teinte d’un bleu foncé lors de la nuit tombée.

L’éclairage est aussi bien pensé, car à la fin de la pièce, il est alors centré sur Znorko et diminue pour le laisser dans l’obscurité du reste de la scène.

La musique joue parfois lorsque les acteurs parlent et elle est un peu trop forte, ce qui les force à hausser le ton pour qu’on les entende. La musique n’a alors pas sa place à ses moments-là ou bien elle aurait dû être moins forte. Il y a aussi, comme effet sonore, des bruits de vagues et des sons de bateau.

Donc, cette pièce constitue une mise en scène bien développée et le jeu des comédiens est très crédible.

Texte : Éric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène : Hugues Frenette

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