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Minuscule est un petit roman écrit par Andrew Kaufman, un écrivain né à Wingham en Ontario. Cet écrivain Torontois est aussi réalisateur et producteur à la radio. Tous mes amis sont des superhéros est l‘histoire d’amour qui l’a dévoilé au grand public canadien.
L’histoire débute par un cambriolage à la succursale 117 de la British Bank of North America à Toronto. Un mercredi du mois de février, un jour comme les autres, un homme avec un chapeau mauve extravagant demande à treize personnes différentes de lui remettre l’objet ayant la plus grande valeur sentimentale à leurs yeux. Cet homme mystérieux en profite pour soutirer 51% de leur âme qu’il emporte avec lui. Les jours suivant cet incident, une série d’évènements étranges se produisent bouleversant ainsi la vie de ses innocentes victimes. Elles subissent les évènements qui se succèdent sans rien contrôler. Stacey Hinterland se met à rapetisser tous les jours de quelques centimètres, David Bishop trouve sur son gazon 98 miniatures de sa mère, Sam Livingstone nage dans son bureau complètement submergé. Dawn Michaels se fait poursuivre par son tatouage alors que Jennifer Layone trouve Dieu sous son sofa.
Ce roman, léger et farfelu, nous fait entrer dans le monde du fantastique et de la fantaisie. Il est à la fois rafraîchissant et très drôle. Une magie s’installe tout au long de la lecture, ce qui nous donne envie de le lire de bout en bout. Il devient très difficile de le lâcher, car il fait tout simplement sourire les lecteurs. C’est un livre pour retourner en enfance! Les illustrations sous forme d’ombres chinoises, qu’on retrouve beaucoup dans ce livre, viennent très bien appuyer l’histoire. Ces dessins représentent ce qui a été énoncé, rendant la lecture encore plus divertissante. Au fil des pages, des choses étranges se produisent, Stacey Hinterland, rapetisse à vue d’œil alors qu’elle est mère d’un jeune garçon. Son mari, dans ce roman, est aussi le narrateur de l’histoire. Il nous raconte, par le biais de courts récits, le malheur des victimes de la banque de façon très colorée et amusante : « Le lendemain du cambriolage, alors qu’elle cherchait la télécommande sous le sofa, Jennifer Layone trouva Dieu […] En revanche, il était vraiment sale (il y avait pas mal de poussière sous le divan). Puisqu’elle devait faire du lavage de toute façon, Jennifer l’emporta avec elle à la buanderie. Elle le mit dans la laveuse. Comme elle risquait de manquer de pièces de vingt-cinq cents, elle le lava avec une brassée de jeans. Elle avait dû oublier de vérifier le contenu des poches, puisque Dieu ressortit couvert de miettes de mouchoir. » (p.39) Son mari patauge aussi dans le mystère, tout comme nous puisqu’il n’a aucune idée de ce qui va réellement se passer. À travers ce monde fantastique, ce roman traite malgré tout de la vraie vie, de la difficulté des couples à entretenir la passion malgré la venue d’un nouveau bébé puisque Stacey et son mari ont un nouveau-né nommé Jasper. À vrai dire, ce roman est très agréable à lire, l’auteur nous fait sentir dans un monde dominé par l’absurde où la logique et l’irrationnel se succèdent dans la plus grande normalité à notre grand étonnement.
Les personnages sont attachants et très bien décrits, nous embarquons facilement dans leurs aventures insensées. C’est une fable fantastique très humoristique où les hommes se transforment en bonhomme de neige, où les tatouages s’animent, où les gens se transforment en bonbons et où les bébés défèquent des devises : «– Avez-vous remarqué quoi que ce soit de spécial chez elle? / – Elle chie de l’argent, dit George. / – Hmmm, fit le médecin, et il ressortit entre les rideaux. Deux heures passèrent avant qu’il ne revienne. / – Elle est très malade, et elle doit être opérée. L’opération va régler son problème, mais elle cessera de déféquer des devises. / – Opérez-la, dirent en chœur George et sa femme.» (p.113)
Bref, c’est un petit roman à lire avec légèreté, qui sort tout à fait de la banalité. Il saura plaire à tous les groupes d’âge avec son caractère plutôt cocasse et divertissant!
KAUFMAN, Andrew. Minuscule, Québec, Les Éditions Alto, 2012,128 pages.
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