Mon expérience déchaînée!

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 « Attitude plein air offre un voyage pour monter un mont aux États-Unis. Serais-tu partante? Est-ce qu’on va à la réunion? Juste pour voir de quoi ça l’air? Ça ne nous engage à rien de toute façon….»

Une réunion et le tour est joué! Jamais je n’ai monté de mont auparavant. Je suis loin d’être sportive, je n’ai jamais fait de randonnée en montagne. La date approche.  Je suis stressée, mais j’ai tout de même hâte de partir avec ma meilleure amie. Je me rassure en me disant qu’on a quand même fait une pratique dans les bois derrière l’école. Une pratique. Juste une, Ce n’est pas énorme. J’imagine que ça ne peut pas être pire. Ce sera sans doute une belle expérience pour la fin de notre secondaire. On s’en rappellera toute notre vie. Une foule de questions se bousculent encore dans nos têtes. C’est où ça le Mont-Washington?  Est-ce haut? Qu’est-ce qu’on doit apporter pour monter un mont?  Est-ce que c’est difficile? Est-ce que je suis assez en forme?….

« Le mont Washington est le point culminant du nord-est des États-Unis avec une altitude de 1 917mètres »

« Le 12 avril 1934 des vents de 372 km/h ont été enregistrés au sommet du mont Washington, ils ont été recensés comme étant les vents les plus violents jamais enregistrés sur toute la surface de la terre. Le Mont-Washington est reconnu comme ayant eu les pires conditions météorologiques que partout ailleurs dans le monde. »

Qui a dit que ça allait être facile?  Nous nous sommes lancées dans ce voyage sans savoir à quoi nous attendre exactement. Je dirais que c’est une des premières fois de ma vie que je n’ai pas voulu tout contrôler et que j’ai laissé aller les choses sans savoir ce qui m’attendait vraiment.

Nous sommes arrivées le vendredi soir au camping dans le New-Hampshire. Après avoir passé la nuit au camping, nous nous sommes réveillées à 6h30 et nous sommes parties pour la montagne aux alentours de 7h30 avec très peu de sommeil dans le corps et encore fripées d’avoir dormi sur le sol. C’est maintenant l’heure de décoller….

La journée s’annonçait superbe. Une grosse boule scintillait dans un ciel particulièrement dégagé au-dessus de la vallée des montagnes blanches. Il faisait assez chaud pour un début juin.  Un climat aux allures d’été qui semblait idéal pour une excursion en montagne. Moi et elle, décidons d’affronter cette montagne de 1917m avec légèreté  en cette belle journée. Au menu : escapade au sommet en une journée et retour à Shawinigan le soir même. Les prévisions météorologiques s’annonçaient clémentes et agréables.

Il est à peine passé 8h00 que notre groupe composé principalement d’étudiants âgés de quatrième secondaire part à l’assaut de la montagne sur un sentier réputé assez exigeant physiquement. On prévoit que la montée prendra de 6 à 7 heures pour atteindre le point culminant de la montagne. Un rythme qui nous donnera suffisamment de temps pour amorcer la descente avant la noirceur. Le retour est prévu pour 6h. Les premières heures passent agréablement, malgré quelques moments de découragement. On s’en sort toujours vivante! Le décor rappelle une marche en forêt avec tous ses arbres et ses sentiers terreux. L’humidité nous colle à la peau. Le paysage lointain rapetisse à mesure que nous gagnons en altitude. Nous traversons des ruisseaux et des chutes. Nos pieds sont mouillés et nous  sommes  pleines de boue.  L’air est bon et frais, les arbres nous aident à retrouver notre souffle. On se sent libres et encouragées lorsque nous voyons à quel point nous sommes rendues haut.

Mais cette montagne où les vents les plus violents sur terre ont été enregistrés (372 km/h) réserve parfois des surprises. L’ascension commence tranquillement à se faire plus difficile. La motivation commence à partir graduellement, nous avons peine à avancer. Le groupe choisit de s’arrêter. Je suis à bout.  Pourquoi suis-je si faible? Est-ce l’altitude ou ce que j’ai mangé? Mon corps est épuisé…. Il est vrai qu’on a mangé peu avant l’ascension, mais j’ai des collations et beaucoup d’eau. Le temps passe vite et je suis faible. Nous ne pouvons pas arrêter comme on le voudrait. Je n’ai pas faim, mais je dois manger, d’ailleurs c’est ce que les professeurs me disent. Tu as une baisse de sucre. Tu vas faire de l’hypoglycémie si tu refuses de manger. Pourtant je n’ai toujours pas faim. Je bois beaucoup d’eau, je ne suis pas déshydratée, mais je suis tellement épuisée que j’ai mal au cœur. J’ai besoin de tous les encouragements possibles pour trouver la force de continuer. Nous ne sommes pas si loin du sommet et  la température change à vue d’œil. Il est temps de remplacer short et gilet pour manteau d’hiver, tuque et mitaines. Le pire reste à venir. Le sentier rocheux s’élève devant mes yeux. Il est de plus en plus incliné. Mes jambes molles ont peine à enjamber ses masses rocheuses, je me retrouve maintenant dans un climat aride. En quelques minutes, le ciel est passé du soleil à un recouvrement total. Puis, une petite neige commence lentement à tomber et la température diminue rapidement. Nous perdons de vue les personnes plus en forme de notre groupe, ils sont déjà rendus au sommet. Seules les filles trainent en arrière. Nous arrivons à nous établir un rythme. Le mont Washington n’est pas un endroit comme les autres. Le climat sur cette montagne est très instable. Le bel avant-midi d’été du départ avait fait place à un enfer glacial et mouillé en quelques heures. Rapidement, le climat montagneux prend le dessus : le vent gagne en force, et la neige se transforme en grêle. Les bourrasques nous déplacent littéralement, c’est effrayant. Dépêchez-vous d’atteindre le sommet, la tempête approche. Nous sommes vidées moi et mon amie. Nos genoux plient, nous sommes au bout de nos forces. Ça semble impossible à réaliser.  Nous devons tous nous agripper pour ne pas tomber. Le climat ne nous permet pas de voirà trois mètres devant nous. Il fait noir. Le vent est déchainé et la grêle nous fouette le visage et les mains, je ne vois plus rien et personne, je n’entends plus rien, absolument rien.

La seule indication que j’entendais est : restez immobiles! Je me suis alors mise en boule en me couvrant la tête de mes mains. C’était l’enfer, je croyais ne plus m’en sortir. Il fallait atteindre le sommet avant que ce soit pire. Puis, j’ai commencé à avancer à tâtons et c’est alors que j’ai réussi à voir des professeurs qui m’ont aidée à atteindre le sommet. Complètement gelées et mouillées, voilà que nous sommes rendues au sommet. Nous ne nous rappelons pas de cette partie où nous avons dû atteindre le sommet. Nous ne savons même pas où nous avons pris l’énergie pour le faire.

Finalement, nous avons redescendu, comme si rien n’était arrivé,  le mont Washington était maintenant couvert d’un gros soleil scintillant et d’un ciel bleu. C’était bon de retrouver un climat stable qui ressemblait à la température d’été du départ même si, dans nos têtes, nous savions que c’était bel et bien arrivé.

 

 

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2 thoughts on “Mon expérience déchaînée!”

  • J’ai beaucoup aimée l’histoire. Elle se termine bien , elle représente plus ou moins la difficulté de vivre de belles choses dans la vie. Le sujet est parfait !

  • Ce récit se lisait très facilement, je n’avais pas à réfléchir pendant ma lecture étant donné que le vocabulaire était très accessible. L’histoire est écrite d’une façon qui fait que le lecteur s’associe au personnage et que l’on se dit que ça ne doit pas être une situation agréable à vivre. J’ai aimé le fait que j’ai pu lire aisément sans me casser la tête.

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