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Un tout petit corps. Tout frêle, tout fragile. On aurait peur de le briser, comme la vie naissante entre nos mains. Comme une douce chanson qui berce et caresse, une mélodie chuchotée à l’oreille, j’insuffle la tendresse et le calme d’un vent d’été. Mais mes traits se fondent, se croisent et s’opposent comme les couleurs complémentaires sur la toile. Il y a longtemps que j’ai grandi et je n’ai jamais été que cette douce enfant. Je suis le fantôme refoulé de moi-même. La distorsion du reflet de ma profonde personnalité. Sous l’enrobage de soie se morfond un grand volcan. La passion, l’ambition et le cœur enflammé savent le réveiller. Mais il explose de l’intérieur et s’étouffe de ses cendres. Je reste l’oisillon tombé de l’arbre, incapable de voler. Je reste figée dans la cage que je m’impose. Inspirer, en oubliant d’expirer. Je devrais m’extirper de mon poumon inventé. Sortir des entrailles de la mer et reprendre mon souffle. M’imposer. Faire du bruit avec mes bottes. Mais je reste recroquevillée sous l’assurance que je n’ai pas et les exigences démesurées que je m’inflige. Alors je cherche à m’abimer. Je me pousse dans la fausse. Ne venez pas me chercher. Je veux faire du feu avec ma fragilité. Je veux brûler mon armure et toute la coquille qui m’encercle et me prive. Sortir. Je veux crier. Je veux être. Je veux naître. Laisser aller tout mon être, sans attache ni crainte.
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