Critique du roman Sam, de François Blais

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François Blais est un auteur québécois. Né à Grand-Mère, dans le secteur de Shawinigan, il vit à Québec, où il écrit des romans en plus d’exercer le métier de traducteur. Dans plusieurs de ses romans, bien qu’il n’habite plus la région de la Mauricie, les histoires se déroulent dans les environs de Shawinigan et il n’en fait pas exception dans son nouveau roman, Sam. Le titre de ce roman est bel et bien nommé d’après le personnage principal, Sam, une jeune fille très nonchalante qui nous raconte sa vie dans un journal intime. En réalité, Sam nous est introduite par un narrateur, qui trouve ses cahiers dans une boîte pleine de livres à donner. En les lisant, le narrateur développe une obsession pour elle et, en analysant ses écrits, il va tenter de la retrouver à l’aide des « indices » qui lui sont donnés par Sam. On se retrouve alors rapidement dans une mise en abyme, qui durera jusqu’à la dernière page.

Tout d’abord, il faut mentionner le style d’écriture de François Blais qui, par sa nonchalance, se veut assez comique. En effet, l’humour fin de l’auteur se retrouve à nouveau dans son roman et se colle très bien au personnage de Sam, qui se veut assez souvent ironique. Comme elle s’adresse à nous par l’entremise d’un journal intime écrit à la main, les phrases trop longues à la syntaxe douteuse sont très nombreuses et elle nous parle toujours très franchement. De plus, comme elle nous raconte ce qu’elle fait de ses journées, il ne faut pas s’attendre à de très grandes péripéties : « Mon déjeuner pris, j’ai posé mon livre et j’ai continué à siroter mon café en regardant la pluie tomber sur le champ de blé d’Inde de monsieur Gélinas. Le voisin de gauche de monsieur Gélinas a trois vaches, celui de droite cultive (entre autres) des pommes de terre et moi je n’ai personne à qui dire que ça fait comme un pâté chinois à l’état sauvage. » Voici le genre de phrase auquel il faut s’attendre si l’on décide de lire ce roman. Elle va même parfois jusqu’à nous décrire la couverture d’un livre pendant deux pages, ou elle nous sert un procès-verbal d’une séance du conseil municipal de Charrette, ce qui, selon moi, devient vite inintéressant. Cependant, comme on cherche à savoir la raison pour laquelle Sam s’adresse à nous, on continue de lire.

Pour ce qui est de l’intrigue, la seule chose que l’on se demande, pendant une centaine de pages, c’est si le narrateur parviendra à trouver Sam un jour. Et ça, on ne le découvre qu’au deux dernières pages du roman. Il faut donc s’armer d’un peu de patience pour passer au travers de ces 191 pages de descriptions, d’anecdotes et de réflexions farfelues car au bout d’un moment, ça devient un peu long, étant donné qu’on ne sait pas réellement où Sam a l’intention de nous mener. Même à la fin, on se rend compte que tout ce qu’elle nous a raconté n’avait absolument aucun rapport avec le dénouement de l’histoire, ce qui selon moi, est un peu décevant. Mais le roman n’est pas mauvais pour autant, il est même un peu rafraîchissant, car tellement différent de ce que à quoi on s’attend.

Concernant les personnages, la Sam qui nous est servie est typique de tous les personnages de roman de François Blais, c’est-à-dire un personnage sans ambition, très asocial et pourvu d’une attitude « je-m’en-foutisme ». En effet, Sam vit seule en campagne avec son chien, dont on ne connait pas le nom, et la personne avec qui elle socialise le plus est sa mère, qui vit à Québec. Ses activités préférées sont : boire de la bière, prendre une marche avec C*** (son chien) et s’asseoir sur son balcon pour regarder le temps passer. Mais ceci dit, on ne connait pas grand-chose de notre personnage principal. On ne connait pas son âge, ni ce qu’elle fait dans la vie pour subvenir à ses besoins. Même son nom est une intrigue, le narrateur qui lit son journal a simplement sous-entendu qu’elle s’appelait Sam, car tout ce qu’elle nous donne comme information, c’est qu’elle s’appelle S***. Selon moi, c’est toute cette intrigue concernant cette fille qui pousse le narrateur (pas du tout défini lui non plus) à vouloir la retrouver.

Ce qui est intéressant, par contre, c’est toutes les informations que Sam nous donne. Par exemple, lorsqu’elle mentionne sa ville, elle ne nous donne que les initiales. Cependant, en faisant un peu de recherche avec les descriptions données, comme le narrateur le fait, on peut rapidement découvrir qu’il s’agit d’une vraie ville en Mauricie et que tout ce dont elle nous parle existe réellement (les noms de rues, les établissements, les champs de blé d’inde, les dépanneurs, etc.). Elle fait la même chose lorsqu’elle navigue sur le net, en nous donnant de réelles informations concernant des comptes Facebook, ou une vraie liste exhaustive de sites pornos sur laquelle l’auteur a dû se pencher pendant un moment afin qu’elle atteigne une longueur aussi ridicule.

Pour résumer, Sam est un roman de François Blais qui s’associe aux autres de ses œuvres à cause de son habitude à faire vivre ses personnages (tous aussi ironiques les uns que les autres) en Mauricie. La description des environs est fidèle, comme à son habitude, et il est plaisant de retrouver des endroits que l’on connait dans un roman. De plus, la plus grosse intrigue de ce roman est de savoir qui est cette Sam, et la trouvera-t-on un jour? C’est cette intrigue qui nous pousse toujours à poursuivre notre lecture, qui peut parfois devenir un peu ennuyante parmi les journées monotones que nous décrit Sam, une fille qui, disons-le, n’a pas de vie. Cependant, le roman est intéressant et rempli de vraies références, qu’elles soient sur internet ou géographiques. Finalement, Sam est un bon roman de table de chevet, mais il n’en demeure pas moins intéressant.

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