L’évangile selon Satan

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L’évangile selon Satan est un roman de 526 pages écrit par Patrick Graham. Ce livre publié en 2007 par les éditions Anne Carrière, en plus d’être la première œuvre de l’écrivain français, est un succès qui s’est vendu à plus de 200 000 exemplaires. Il s’est également mérité le Prix des maisons de la presse 2007 et est maintenant traduit en près de quinze langues à travers le monde. Patrick Graham a écrit trois autres romans par la suite dont L’Apocalypse selon Marie qui reprend certains des personnages de L’évangile selon Satan mais dans une histoire différente.

L’évangile selon Satan commence le 11 février 1348 dans un couvent d’Italie pendant la grande peste. Mère Yseult s’est emmurée pour éviter d’être massacrée comme l’ont été ses novices et attend la mort. Avec elle, elle garde un ancien manuscrit qu’elle comprend être maléfique et un crâne portant les stigmates des supplices du Christ. Ce sont ces reliques, récupérées à la mort de la vieille religieuse de l’ordre des Recluses, qui ont emmené le Diable dans son couvent. De nos jours, Marie Parks, agent du FBI, traque un kidnappeur ayant enlevé quatre femmes dont la policière chargée de l’enquête. Lorsqu’elle le trouve enfin, elle devient sa cinquième victime mais est sauvée par ses collègues et l’homme, tué. Ils découvrent finalement que les quatre femmes étaient des Recluses enquêtant sur le massacre de leurs sœurs à travers le monde et Parks se lance sur leur piste. Parallèlement, le père Alfonso Carzo, prêtre exorciste, se retrouve également mis sur la piste des Recluses en cherchant l’évangile selon Satan. Ils finissent par se rencontrer et continuer leurs recherches ensemble en mettant à profit le don de médium de Marie. S’engage alors une course contre la montre entre eux et la Fumée noire de Satan, les adorateurs du Diable infiltrés au Vatican. La Fumée noire ayant assassiné le pape, Parks et Carzo doivent retrouver l’évangile et empêcher l’élection du candidat de l’organisation sataniste pour éviter que le christianisme en entier s’effondre.

L’évangile selon Satan est un excellent roman qui se démarque surtout par l’originalité de son histoire, son meilleur atout. En effet, ce livre est à la fois historique, religieux et policier et frôle même le fantastique avec les pouvoirs médiumniques très poussés de Marie et l’immortalité et l’endurance sans limites des Voleurs d’Âmes. Dans ce roman, ce sont les fondements même du christianisme que Patrick Graham revisite en intégrant l’évangile écrit par les adorateurs du Christ déchu, Janus, l’évangile selon Satan. À travers tout le récit, le lecteur ne peut que sentir les recherches historiques et religieuses que l’écrivain a effectuées, car ce qu’il décrit a l’air si réel que le lecteur est porté à y croire. Les faits inventés sont savamment liés à des faits religieux ou historiques. L’évangile de Satan en est une des plus grandes preuves : «Il [Jésus] vient de perdre la vision béatifique qui le reliait à Dieu. C’est à cet instant qu’il lève les yeux vers la foule et la voit telle qu’elle est […]. Il comprend que c’est pour ces assassins, ces violeurs et ces lâches qu’il va mourir. Pour cette humanité condamnée d’avance. […] Alors, tandis qu’il hurle de désespoir, sa foi le quitte comme le souffle d’un mourant. […] L’agonie et la mort de Dieu. C’étaient les ténèbres qui avaient gagné ce jour-là, le jour où le Christ était devenu Janus.» (p.437) Le tout semble devenir de plus en plus réel à mesure que l’histoire avance et que d’autres faits historiques appuient la thèse des satanistes, faits qui ne sont finalement pas plus réels que le reste. Mais le lecteur se pose vraiment la question tout au long de sa lecture, ce qui, à mon avis, rend le tout encore meilleur.

Le style d’écriture de Patrick Graham dans ce livre est plutôt réaliste. Les descriptions abondent sans ennuyer et permettent de tout imaginer sans le moindre mal, ce qui peut parfois choquer les personnes sensibles lorsque ce sont les victimes massacrées ou les scènes qui sont décrites. Mais cela apporte beaucoup au texte en le rendant plus réel et intéressant. Dès que la trame de fond du récit est mise en place, c’est-à-dire la découverte de qui sont vraiment les quatre femmes tuées et quel est le rôle des Recluses par rapport à l’évangile selon Satan, les événements s’enchaînent à un rythme soutenu qui tient le lecteur en haleine. Ces événements s’imbriquent les uns dans les autres en une structure plutôt complexe : le récit va de personnage en personnage en changeant de chapitre et fait relativement souvent des sauts dans le passé à travers les souvenirs des personnages, les pouvoirs médiumniques de Marie et les nombreux documents anciens qui sont trouvés et lus. Plusieurs personnages cheminent en parallèle puis se rejoignent avant de se séparer, certains s’ajoutent à mesure que le récit progresse tandis que d’autres disparaissent. Tous ces changements de personnages, de lieux et d’époques peuvent parfois briser un peu la fluidité du roman ou mélanger un peu au départ, mais on finit par s’y faire et, honnêtement, cela n’enlève rien au récit.

En bref, L’évangile selon Satan est une œuvre au récit original passionnant qui tient en haleine et qui se démarque par son réalisme mis en valeur par ses nombreuses descriptions et son côté très recherché. J’ai personnellement adoré ce roman, je l’ai dévoré en une journée, incapable de m’arrêter. Je recommande L’évangile selon Satan à tout amateur de roman policier et d’histoires de complot. Je le déconseille toutefois aux âmes sensibles parce que le contenu de certains passages pourrait s’avérer très choquant. Autrement, c’est un livre à lire absolument.

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