À vous, Monsieur le Premier Ministre

Suivez-nousFacebookby featherSuivez-nous
PartagerFacebooktwitterpinterestlinkedintumblrby featherPartager

Monsieur Couillard, vous ne me connaissez pas, je ne suis, après tout, qu’une simple petite étudiante en Arts, lettres et communication dans un cégep nowhere de région. Et on ne se rencontrera probablement jamais, à mon grand désarroi ou pas. Mais en connaissez-vous beaucoup de simples petits étudiants? En côtoyez-vous? Savez-vous leurs intérêts, leurs questionnements, leurs humeurs, leurs angoisses? Est-ce que, du moins, ça vous intéresse?

Ramenons-nous en 2012. Je sais que vous savez de quoi je parle. Oh 2012! Année provoquante, troublante, destructive et finalement franchement inutile. Je me rappelle du haut de mes 16-17 ans naïfs et mal instruits dire au revoir à mon grand universiteux de frère vêtu d’un carré rouge et de grandes idées… Honnêtement, je ne comprenais pas pourquoi il manquait l’école pour sauver l’école, c’était bien abstrait dans ma petite tête neuve. Mais vous savez quoi, Monsieur Couillard? On grandit, on murit, on change d’idée, on change de premier ministre. Et maintenant, aujourd’hui, dans notre 2015 presque achevé, j’observe les murs de mon cégep tapissés de «Prof en Négo» et là je comprends.

Austérité. Oh mon dieu, quel mot épeurant! Ce n’est pas en riant des étudiants qui ne  savent pas l’épeler qu’on l’effacera. L’austérité fait partie de votre politique. Niez-le, ok, nommez des synonymes à 100 piastres, ok, mais ça ne l’effacera pas plus. Si votre politique de compression budgétaire est valable et efficace, pourquoi ne pas simplement l’appeler par son nom et la défendre convenablement? J’ai l’impression d’être un enfant dont les parents parlent en anglais pour être certains que je ne comprenne pas. Votre but est de resserrer la ceinture des Québécois (de la classe moyenne et démunie) pour payer une partie de notre dette et finalement baisser nos impôts, merci. Vous parlez d’austerity n’est-ce pas? Les enfants dorment, ne vous en faites pas. Les professeurs aussi, leurs classes surchargées et l’inquiétude les épuisent, ils tombent comme des mouches. Les parents monoparentaux se sont endormis sur les factures impayées et remplies de larmes séchées. Les étudiants qui travaillent 25h/semaine en plus de l’université ont la face étampée dans leurs analyses à remettre demain. Alors parlons-en de l’austérité.

Dites, d’où vous est venue cette excellente idée? Dans un brunch avec vos amis autour d’une coupe de vin à 65,95$ ? Vous faites partie, Monsieur Couillard, des gens bien nantis. Votre vécu, vos valeurs, vos idées peuvent donc diverger des classes inférieures différentes de la vôtre. J’ose espérer que vous y avez pensé. On dit souvent des artistes et des gauchistes qu’ils, pardon, qu’on est des pelleteux de nuages et qu’on est irréalistes. De mon point de vue, ce sont vos idées qui me semblent irréelles. Qui, selon vous, sera pénalisé à cause de l’austérité? Vous? Bien sûr que non! Pour les riches, il y a le privé. Pour les autres, il y a l’attente. Mais parfois, Monsieur Couillard, on n’a pas le temps d’attendre. Parfois, Monsieur le Premier Ministre, ça presse. Parfois, c’est l’avenir d’un enfant qui en dépend. Un enfant en difficulté d’apprentissage doit attendre 1 ou 2 ans avant d’avoir l’aide nécessaire; c’est logique ça? Cet enfant va probablement s’écœurer de l’école qui est inadaptée à son rythme et décrocher.  Il serait peut-être devenu un chercheur en santé, il aurait peut-être trouvé un remède miracle contre l’idiotie et l’égocentrisme le cancer! L’éducation est un investissement, un trésor qu’on doit protéger fermement. Savez-vous qui était nul à l’école? Albert Einstein. Tu parles d’un investissement celui-là! Ouvrez-vous les yeux, Monsieur Couillard, vous guillotinez l’épanouissement des jeunes!

Il est temps que je me la ferme. Je me sens rude, je me sens méchante. Et pourtant, j’ai seulement dit des mots qui étaient coincés dans ma gorge depuis si longtemps. Ça brulait trop, désolée. Je ne veux pas blesser, je veux réveiller. En fait présentement, c’est moi qui suis blessée de voir que notre démocratie est aussi injuste, que le peuple est autant laissé de côté. Écoutez-nous donc.

Suivez-nousFacebookby featherSuivez-nous
PartagerFacebooktwitterpinterestlinkedintumblrby featherPartager

3 thoughts on “À vous, Monsieur le Premier Ministre”

  • wouah…bravo pour ce texte percutant, j’adore lorsqu’un ou qu’une jeune s’exprime et parle ou écrit haut et fort ces opinions. J’appuie ce texte et son contenu. Actuellement le gouvernement Couillard coupe partout et c’est dramatique…surtout en éducation, en santé et en culture…..il faut un autre gouvernement québécois….vite un nouveau pays, un peuple autonome capable de vivre avec ses ressources.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *