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by PartagerMonsieur Couillard,
Eh oui! Je suis une étudiante de 18 ans avec des idéaux plein la tête, mais avec, aussi, une éducation qui a au moins du bon sens. Pour vous, sûrement, je ne devrais être qu’une cégépienne comme les autres, qui s’indigne devant les coupures qui se font au nom de «l’austérité», sans même savoir ce que ce nom veut vraiment dire, mais c’est faux. En fait, pas tout à fait faux, car oui, je suis indignée de savoir que l’éducation est en jeu dans ce contexte. Je suis indignée de savoir que l’éducation, les apprentissages de mes jeunes sœurs et de mon frère sont en jeu à cause de cette ânerie qu’est l’austérité.
Vous coupez les enfants de plusieurs générations à venir de ce qu’il y a de plus beau : le savoir, la connaissance. Je ne suis pas l’une de ces étudiantes déchaînées qui vont crier et bousculer les gens dans la rue lors de manifestations contre votre austérité, non. Ce que je fais, moi, c’est m’inquiéter du sort de notre province, de notre pays. Que va-t-il se passer? Où ira donc le Québec? N’étions-nous pas assez au fond du baril comme cela, Monsieur Couillard, avec toutes les coupures qui se font un peu partout? Il faudrait en plus couper dans le futur de nos descendants? Savez-vous qui cela affecte? Beaucoup plus de gens que vous ne le croyez, je pense!
Je songe seulement à ma tante, une enseignante de musique au secondaire. Vous croyez que c’est facile? Ha! Avez-vous déjà fait de la discipline dans sa classe? Non! Savez-vous ce que c’est d’essayer de contenir une classe de déjà 20 étudiants énervés? En plus avec des instruments bruyants, étant capables de faire effondrer l’école au grand complet? Rajoutez-lui donc 10 de plus! Ben oui! Pourquoi pas! Un de plus ou un de moins, quelle est la différence! Mais savez-vous, en fait, qu’elle est la différence? Ce sont ses nerfs. C’est le temps qu’elle passe à faire plus de discipline en classe et plus de correction à la maison. C’est du temps qu’elle perd à aider ces jeunes, car ils sont trop nombreux et elle ne peut s’assurer du bon fonctionnement, de la compréhension de chacun.
Alors, que va-t-il se passer, me demanderez-vous? À mon tour, je vous répondrai : mais plus d’échecs, Monsieur Couillard! Et ce n’est cela que pour ma tante? Eh non! C’est cela pour tous les professeurs. Pour un élève, il a toujours été important d’avoir un certain lien avec le professeur, que celui-ci soit libre et à la disposition de tout un chacun. Cela motive l’enfant à vouloir apprendre davantage, à écouter aux cours, à vouloir performer.
Et qu’elle est encore cette idée de faire compter les enfants ayant un TDA pour un seul au lieu de deux, comme l’ancien ratio? Vous trouviez que les professeurs n’avaient pas assez de challenge comme cela? Savez-vous, Monsieur Couillard (en fait, surement pas!), que mon cousin souffre lui aussi d’un TDAH et que l’on croit, aussi, de dysorthographie? Savez-vous combien de temps cela prend en moyenne à pouvoir avoir un rendez-vous pour les tests? Il doit même être obligatoirement en situation d’échec pour y avoir accès! Et ce n’est pas le seul du tout, je peux vous l’assurer! Pour le TDA, il a été noté, dans les statistiques, qu’il y avait de plus en plus d’enfants ayant ces cas ainsi que l’hyperactivité.
Imaginez le professeur qui en avait déjà deux dans sa classe…
Et vous lui en ajoutez deux autres! Il ne sera jamais apte à contenir sa classe sans avoir du stress supplémentaire sur ses épaules! Et juste au cas où vous ne le saviez pas, les professeurs, les humains en général, ne sont pas des machines et ont besoin de repos et de calme dans leur vie. Oui, oui! Ils ont même une vie en dehors de la classe et de l’école! Alors combien, d’après vous, tomberont comme des mouches pour un cas de burned out?
Lorsque j’étais jeune, nous avions que très peu de ces problèmes et nous apprenions bien et rapidement. Lorsque j’avais une question à poser à mon enseignant, il avait le temps de me faire comprendre et de faire la rétroaction. Si cela ne se produit plus, les cas d’échecs s’accumuleront et vous ne saurez que faire de ces enfants apeurés ne sachant où aller dans la vie. Moi j’ai des buts. Je sais où je m’en vais et je sens que je risque, si vous vous entêtez à mettre au point ce programme, à être dans la dernière génération à faire de hautes études et à tracer son chemin dans la vie…
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