Lettre à mon premier ministre de la part d’une toute petite étudiante

Suivez-nousFacebookby featherSuivez-nous
PartagerFacebooktwitterpinterestlinkedintumblrby featherPartager

 

Qui suis-je pour être aussi consternée par les coupures budgétaires face à l’éducation? Je ne suis qu’une toute petite étudiante dans une mer de belles paroles et de belles promesses de la part des politiciens (oui, oui, je parle de vous, monsieur Couillard). Je ne me sens pas de taille face à ces géants qui prétendent pouvoir sauver notre Québec. Par contre, malgré mon jeune âge, je sais qu’il y a quelque chose qui cloche.

J’ai pu, moi-même, voir certaines problématiques dans nos cégeps. La plus frappante étant celle du nombre. Nous sommes beaucoup d’étudiants condensés en une seule classe. Comment pouvons-nous espérer atteindre notre plein potentiel intellectuel quand nous pouvons presque sentir la respiration de l’étudiant derrière nous sur notre nuque?

Une partie des étudiants n’ont pas de difficulté à s’adapter. C’est compréhensible, nous avons grandi dans cet environnement surpeuplé. Malheureusement, certains n’ont pas cette chance. Mon amoureux, par exemple, a été diagnostiqué comme étant dyslexique accompagné d’une dysorthographie. Son apprentissage à lui est, comme vous pouvez l’imaginer, moins évident. Après un secondaire tumultueux mais tout de même réussi, il s’est aventuré à l’intérieur des grandes portes du cégep qui lui ont vite claquées au nez. Les services adaptées n’étaient pas aussi adaptés que cela, finalement. Le temps passé avec une orthopédagogue n’était pas suffisant et ses notes qui se dégradaient de plus en plus ont fini par avoir raison de sa bonne volonté: il a donc abandonné après seulement une session.

Les répercussions des coupures budgétaires sur les services aux élèves sont dévastatrices. En plus d’échouer à l’école, les élèves ne se sentent pas appuyés. Nous nous sentons délaissés. On nous dit que, sans études, nous n’aurons pas d’avenir et voilà que certains voient leur avenir s’envoler en faisant face à des difficultés insurmontables, car ils n’ont pas accès à l’aide nécessaire. Ceux que nous étiquetons comme étant des décrocheurs sont en fait des victimes du système.

Imaginez-vous, un instant, l’effet que ça peut faire à un jeune adulte de vouloir désespérément obtenir un diplôme pour pouvoir travailler dans un milieu qu’il aime, mais de ne pas pouvoir finalement, car l’aide nécessaire est inexistante. La confiance en prend un coup et les frustrations s’accumulent.

Peut-être que vous l’ignorez ou que vous vous fermez les yeux, mais ça brasse partout au Québec. Nous sommes témoins des frustrations de toute la population. Nous voyons nos parents qui se serrent la ceinture pour arriver à la fin du mois et nous voyons les enseignants qui revendiquent leurs droits.

Les étudiants qui, je vous le rappelle, sont l’avenir du Québec n’y croient plus. Nous ne croyons plus en notre belle province, car on nous ment sans arrêt, et les répercussions de ces mensonges font des ricochets directement sur nous. Plus jeunes, nous voyions nos parents sacrer contre le gouvernement sans trop comprendre pourquoi. À l’adolescence, période de naïveté et d’incertitudes, nous nous plaisions à croire les belles paroles des politiciens dans l’espoir de voir changer les choses. Aujourd’hui, à l’âge adulte, nous sommes moins faciles à berner. Nous ne comprenons pas tout, mais nous savons que ce que vous dîtes, c’est de la bullshit.

Mes sincère salutations à vous, Monsieur le Premier Ministre, qui aurez marqué l’histoire du Québec par vos fameuses mesures d’austérité.

Suivez-nousFacebookby featherSuivez-nous
PartagerFacebooktwitterpinterestlinkedintumblrby featherPartager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *