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Bonjour Monsieur le Premier Ministre,
Je vous écris aujourd’hui pour vous parler d’un sujet très délicat qu’est votre budget pour l’éducation au Québec. Comme vous pouvez le constater, plusieurs institutions publiques manifestent fortement contre vos mesures prises pour tenter de rembourser que ce soit les intérêts de la dette ou une partie de celle-ci. Eh bien, permettez-moi, monsieur Couillard, de vous raconter une petite histoire comme nous le faisions quand nous étions enfant.
Depuis ma tendre jeunesse, je rêve d’enseigner. Déjà tout jeune, je jouais à la ‘‘professeure’’ avec le tableau usé de ma mère. En grandissant, je me suis posée des questions à propos de mon choix de carrière, mais je revenais toujours à ce désir d’aider les autres. Plus je grandissais et plus j’étais au courant de l’actualité. Je savais également que les postes dans l’enseignement ne pleuvaient pas, mais je savais que lorsque j’aurais fini mes études, j’arriverais à un moment où les baby-boomers prendraient leur retraite. Cela nourrissait l’espoir que j’avais de réaliser mon rêve. Je travaillais dur et je me présentais à l’école à chaque jour. Tout cela, pour atteindre le but que je m’étais fixé. Puis, un jour, Mme Marois perdit les élections et dû laisser sa place à vous, M. Couillard. C’est peu après ce moment que j’ai su que ce à quoi j’aspirais ne verrait peut-être pas le jour. Tout cela, parce que le Québec a une grosse dette, parce qu’il faut couper les dépenses, parce que nous ne pouvons pas se permettre de mettre de l’argent dans l’éducation, parce qu’un enseignant pour une classe de 20 élèves c’est trop, parce que c’est vous qui prenez les décisions… Peut-être que cela n’aurait pas été différent si quelqu’un d’autre était à la tête de la province, mais pensez-y quelques minutes. Je ne dois pas être la seule qui a des rêves à réaliser mais qui ne pourra pas à cause des différentes coupures dans le budget. Pourriez-vous seulement imaginer une petite fille jeune et encore toute innocente qui, comme moi, rêve de diriger sa propre classe, mais qui ne pourra peut-être pas s’il n’y a pas de changements en ce sens. Je n’ose même pas l’imaginer!
Monsieur le Premier Ministre, qu’attendez-vous pour réagir ? Encore cette semaine, j’écoutais mon poste de radio habituel en me rendant à l’école quand j’ai entendu une déclaration qui m’a profondément marquée. Pour vous mettre en contexte, cette chaîne de radio offre à n’importe quel citoyen de relever un défi pour courir la chance d’offrir une bourse de 5000$ à la fondation de son choix. Une jeune enseignante s’est inscrite et, cette journée-là, a été choisie pour participer à ce jeu. Lors de son arrivée en onde, l’animateur lui a demandé pour quelle fondation elle allait jouer. Elle lui a alors répondu qu’elle voulait participer au concours pour pouvoir offrir le 5000$ à son école, car cette dernière est en manque de budget. Sa classe se compose de seulement huit pupitres, mais elle doit enseigner à une vingtaine d’élèves. Trouvez l’erreur. Auriez-vous aimé étudier assis par terre parce qu’il n’y aurait pas assez d’effectif pour fournir à chaque élève une chaise et un pupitre? De plus, le matériel n’est pas infaillible, il fait son temps lui aussi. Je suis absolument certaine que vous pourriez trouver des fonds à quelque part pour offrir un meilleur budget pour nos institutions publiques, car elles en ont clairement besoin. Ce n’est pas seulement l’avenir des enfants qui est en jeu, mais aussi l’avenir de vos descendants. C’est le temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Serrez vos ciseaux et commencez à recoller les morceaux.