Lettre à mon premier ministre

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Monsieur le Premier ministre,

Mon nom est Lysandre Tremblay et j’ai, depuis quelques mois, atteint la majorité. Il est donc temps pour moi, ainsi que plusieurs de mes camarades de nous intéresser à la politique dans le but de voter intelligemment pour celui qui représentera notre population prendra le pouvoir.

J’ai donc commencé à faire mes recherches pour mieux m’informer. Je suis tombée sur le site du gouvernement du Québec, dans l’onglet «fonctionnement du gouvernement». À l’aide d’un savant outil appelé le «copié-collé», je vous partage ma découverte.
«Gouverner un État, c’est prendre des décisions, les mettre en œuvre et en contrôler les résultats. C’est aussi gérer les fonds publics en vue du mieux-être de l’ensemble des citoyennes et des citoyens.»

Cette dernière phrase m’a légèrement titillée. Je me suis mise à réfléchir à cette «rigueur budgétaire» dont vous parlez si souvent ainsi qu’à ce qu’elle impliquait. Si je comprends bien, Monsieur Couillard, votre but est de réduire les dépenses gouvernementales dans le but de rembourser les dettes du Québec. À priori, cela semble tout à fait logique, n’est-ce pas? Alors comment se fait-il que le Québec se révolte contre ces mesures qui, bien sûr, visent le bien-être de ses citoyens?

L’année dernière, ma mère ainsi que plusieurs de ses collègues ont perdu leur emploi en raison des nombreuses coupures dans le domaine de l’éducation. Plusieurs autres familles québécoises ont aussi subi ce sort, ce qui diminue de beaucoup l’apport salarial dans un foyer. Un bon nombre de services scolaires ont aussi été privés de certains fonds qui leur permettaient d’accueillir leur clientèle plus démunie ou en difficulté d’apprentissage.

Si on prend en compte le fait que plusieurs services qui étaient accessibles aux élèves leur ont été enlevés, ainsi que le revenu familial d’un grand nombre de foyers qui a été réduit, sans compter ceux qui vivaient déjà avec un faible revenu, on peut voir que le nombre d’enfants qui n’ont pas accès à des services visant leur succès augmente démesurément et leur chance de réussir chute considérablement.

Pensez-vous vraiment, monsieur le Premier ministre, que de priver de futurs citoyens québécois de leur chance de réussir est le meilleur moyen d’assurer leur bien-être?

Je crois, Monsieur Couillard, que vous essayez de vous prendre pour Robin des Bois en tentant de rembourser la dette accumulée par vos prédécesseurs. Peut-être vos collants verts sont-ils trop serrés, le manque de circulation expliquerait votre raisonnement étrange qui vous pousse à voler aux pauvres plutôt qu’aux riches.

Monsieur le Premier ministre, je ne crois pas me tromper en vous disant qu’à trop vouloir rembourser ces dettes, vous oubliez votre tâche première, soit d’assurer le bien-être des Québécois et Québécoises.

Ce qui m’attriste le plus dans la course aux élections, c’est de voir les candidats se présenter dans l’optique de prendre le pouvoir, non pas dans le but de devenir le représentant politique et de servir les idées de sa population. Je croyais que le représentant politique était la voix du Québec et que ses actions allaient de pair avec celles de ces citoyens.

Monsieur le Premier ministre, écoutez vos électeurs, eux aussi ont quelque chose à dire.

Lysandre Tremblay

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