Liberté photographiée… une critique de Laurence Bordeleau

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Liberté photographiée

Un groupe de photographes affiche leur exposition Trajet des mémoires lors de la cinquième édition de Mégapixel : l’art photographique de Shawinigan qui a eu lieu du 1er octobre au 1er novembre 2015 au Centre des arts de Shawinigan. Cette série de photos représente une danseuse particulière et passionnée à l’apogée de son art.

Véro Boncompagni, Jean-François Déziel, Frédérick Duchesne, Francine Gagnon et Jean-François Vielleux ont mis en commun leur expertise pour mettre sur pied une exposition magnifiquement inspirante. Grâce à leurs efforts conjoints, les photographies immortalisent avec brio France Geoffroy s’adonnant à sa passion : la danse.

Cette dame quadragénaire avec un diagnostic tétraplégique cervicale 5 défie son handicap en dansant avec abandon. Sur une vidéo retraçant les dix dernières années de la compagnie de danse Corpuscule Danse, j’ai pu l’admirer s’envoler à tire d’ailes vers une liberté de mouvements que peu auraient soupçonnée. Par-delà le lyrisme de ses danses contemporaines, son amour de la vie et de la danse transparaît abondamment. Sa passion est une lumière chatoyante de combativité qu’elle brandit courageusement contre les préjugés envers les handicapés physiques.

Au travers de cette exposition, elle rend humblement hommage à la collaboration de plusieurs artistes talentueux sans lesquels elle n’aurait pu mener à bien son art. Les clichés, disposés tantôt sous forme de BD, tantôt immobiles au mur, tantôt se balançant au gré des courants d’air de la salle, racontent des histoires soulignées théâtralement par un éclairage en clair-obscur. Ces dispositions visuelles diversifiées offrent à l’exposition un dynamisme invitant.

J’ai apprécié, entre autres, les différents supports explorés. Les banderoles donnaient aux danses photographiées un côté aérien et élégant. Mon esprit dansait ainsi au même rythme  que celles-ci. Cette participation involontaire obtenue en se promenant parmi les clichés suspendus stimulait l’imagination. Les danseuses mises en vedettes sortaient de leur prison de papier et se mettaient en mouvement au milieu de la salle.

Je trouve également extraordinaire l’idée d’utiliser les bandes (succession horizontale de plusieurs images) pour raconter l’histoire des chorégraphies. Cela rend l’exposition encore plus vivante.

La vidéo, quant à elle, apportait une fenêtre sur la beauté réelle de l’art de Mme Geoffroy. Bien que le manque de son pour accompagner la vidéo est à déplorer, voir les chaises roulantes tournoyer et les corps valser faisait gonfler en moi une bouffée immense d’admiration devant leurs prouesses physiques. Les danseuses se mouvaient avec tant de force et tant de confiance qu’une envie irrépressible me prenait d’aller les rejoindre dans cette célébration de la liberté.

Libre des préjugés, libre des excuses, libre de corps. Une vie libre.  Voilà l’art de France Geoffroy.

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