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Octobre…
Je t’observais, debout sur le trottoir
Tu lisais, assise sur le banc
Ton parfum m’enivrait, poussé par la brise du vent
Mes yeux te dégustaient, te savouraient
Mon corps s’émoustillait, perlait
Mon cœur s’enflammait, brûlait
Je reculais, chassé par la peur
Je revenais, traqué par l’espoir
Novembre…
Je lisais, assise sur le banc
Tu m’observais, debout sur le trottoir
Mes yeux s’égaraient dans ma lecture, anxieux
Mon corps s’agitait, suspicieux
Mon cœur s’exaltait, nerveux
Je souriais, captivée par ton regard
On s’étudiait, debout sur le trottoir
Décembre…
On marchait, debout sur le trottoir
On s’étreignait, bousculés par le souffle de l’hiver
Nos mains s’embrassaient
Nos corps s’unissaient
Nos lèvres s’épousaient
Nos cœurs s’emballaient
Notre amour respirait
On se chérissait, marchant sur le trottoir
Janvier…
On gambadait, debout sur le trottoir
On ricanait, étouffés par l’haleine de la neige
Mon nez saignait
Mon corps tremblait
Mes paupières s’éteignaient
Tes bras me soutenaient, impuissants
Tes yeux criaient, inquiets
La mort me désirait, debout sur le trottoir
Février…
Tu m’observais, debout dans le corridor
Je t’admirais, mon corps étendu dans sa maladie
Mes cheveux s’envolaient
Mon visage blanchissait
Ma peau s’azurait
Je souriais, avide de vivre
Tu souriais, implorant ma guérison
Mars…
Je faiblissais, ravie par la leucémie
Tu souffrais, mutilé par ton amour
Mon souffle diminuait
Nos mains s’enlaçaient
Mon âme disparaissait
Mon sourire s’effaçait
Mes muscles se relâchaient
La mort m’emportait vers la lumière
Et m’arrachait à mon bonheur
Tu hurlais à mon chevet
Notre histoire s’estompait
Avril…
Je t’imaginais, debout sur le trottoir
Tu lisais, assise sur le banc
Tu me rejoignais
Ton regard m’éblouissait
Mes jambes chancelaient
Je te désirais
Mes poumons s’étouffaient
Je te réclamais
Mes yeux pleuraient
Je mourais, debout sur le trottoir
Mai…
Je t’observais, debout sur mon nuage
Juin…
Tu lisais, assise sur le dos d’un oiseau
Juillet…
Je jouissais, impatient de te retrouver
Août…
Tu trépidais, persuadée de rêver
Septembre…
Je t’aimais, tu m’aimais, notre amour renaissait
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