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Regarde-toi, comme si t’étais un personnage, un caméo dans le film de ta propre vie. T’es là, t’es mal, tu sais pas pourquoi tu restes. Pognée derrière l’idée que tu peux pas trouver mieux ailleurs. Pognée derrière l’idée que t’es heureuse malgré la boule qui pèse dans ton petit ventre bien rempli. Pognée derrière des barreaux en or qui te donne l’illusion que t’es plus hot que tu l’es.
La face collée sur ton écran, t’as juste la vue panoramique d’un monde qui se cache dans les barres noires. Ouvre tes yeux en pleine écran pis tu vas voir les poignées de main en dessous de la table pis les fils qui font bouger ton petit corps mou. La vérité se cache pis le mensonge se déguise en Journal de Montréal. PKP a beau parler français, il talkshit anyway. Il jette son vomi d’encre sur ton balcon, pis toi tu gobes toutes sans catcher que c’est de mauvais goût. Ce qui est d’intérêt public c’est transformé dans l’intérêt du compte en banque déjà débordant du big boss.
Mais toi tu voies rien parce que t’es trop occupée à liker le dernier selfie à Justin Trudeau. Ramasse ta bave, fille, c’est juste les Internets ! Ça te rend la vue moins nette pour mieux te faire croire que l’argent fait le bonheur. Sauf que si c’est le cas, le bonheur est une vilaine plaisanterie. Une blague mal comprise par une petite gang d’hommes à cravates à l’humour douteuse. Money, cash, pognon, fric, blé, bidou! Plus on a d’argent, plus on vire fou. Plan large sur une société aliénée, complètement gaga devant une pile de billets bruns marde.
On t’as crisser sur un tapis roulant pis on t’as dit que si tu courais assez vite, tu l’aurais ton petit bonheur. Mais t’as beau courir, c’est jamais assez, parce qu’un tapis roulant osti ça pas de fin, pas de ligne d’arrivée ! Pis tu peux pas t’arrêter parce que tu risques de te péter la gueule pis de plus pouvoir remonter sur ton criss de tapis roulant ! Faque tu cours pour le iPhone 7, pour une grosse tv, pour le char de l’année, pour bin paraître ! Pis si toi t’es pas heureuse, bin au moins les autres vont penser que tu l’es. Pis pendant ce temps-là ça tu réfléchis pas ! Faudrait que tu oses descendre de sur ton criss de tapis pour voir que tu cours après rien pantoute. Que, dans le fond, ton petit bonheur, y est juste là, de l’autre bord. Tu te souviens pas ? Tu l’as échangé contre un gros chèque. Sauf qu’une fois que la mort t’aura pogné par le collet, je te jure que tout ton cash va perdre sa valeur. Pis que tu vas le regretter, ton petit bonheur.
Mais y’est pas trop tard, fais un traveling arrière, débarque de sur ton tapis. Change de plan.
On voit mieux d’ici hein ? Je me suis regardée, comme si j’étais un personnage, un caméo dans le film de ma propre vie. Pis j’ai vu que j’avais le choix.
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