C’est la vie…

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Lysanne Latour-Magnan
Lysanne Latour-Magnan

Bonjour à vous, un vous qui jadis était un nous maintenant perdu, perdu avec notre jeunesse. Être jeune, quelle belle aventure ce fut… On se croyait en contrôle et on pensait être le remède à la folie humaine. J’aime croire que nous avons vraiment fait avancer les choses… À 20 ans je savais que la vie allait être conne par moment, mais j’étais prête, armée d’un crayon permanent et de belles idées. C’est comme ça que je suis partie pour Montréal avec ma naïveté et ma petite révolution dans mon packsack.

Après trois ans à Montréal, j’étais bachelière en philosophie. J’avais réussi à échouer mes plans. Au départ, je voulais aller en cinéma, mais c’était plus facile d’assumer la philo. J’me demandais ce qui m’avait pris, mais en même temps j’avais rencontré Justin. Celui pour qui mon cœur a presque explosé lors de notre premier baiser. Tous deux brisés en mille morceaux de regrets, nous avons pris l’avion vers l’Inde poursuivant un bonheur perdu. Nous y sommes restés pendant un peu plus d’un an. Avec ma caméra je captais tout, sans penser, juste tout. La vie. Les gens. Les mots. Justin n’était jamais loin pour me regarder faire. J’étais bien, peut-être trop bien. Un matin, il m’a annoncé que l’on devait rentrer; son frère s’était enlevé la vie. Nous n’avons rien dit du voyage, les larmes comme seul langage.

J’ai laissé Justin vivre son deuil près de sa famille. Pour m’empêcher de penser sombre j’ai ouvert mon ordinateur et j’ai transféré toute les images de notre voyage. J’ai monté un documentaire pendant le mois qui a suivi notre retour. J’avais peur de le finir, ça allait être la fin d’un chapitre que je voulais éternel. Et puis j’essayais depuis plusieurs semaines de ramener Justin vers moi, mais il glissait tranquillement dans une vie vide de nous. Je l’ai laissé partir. J’avais 26 ans et j’avais terriblement mal d’amour. Je n’avais pas d’autre choix que de finir mon film, je voulais être bien, je voulais m’aimer à nouveau. Sur un coup de tête j’ai envoyé mon œuvre à plusieurs concours sans trop savoir à quoi m’attendre.

Miraculeusement, j’ai gagné quelques prix qui m’ont permis de commencer de nouveaux projets. Je me suis d’abord intégrée dans des équipes de tournage pour absorber le plus de connaisses possible. Puis j’ai enfin bercé mes propres idées. À 30 ans, j’ai réalisé une web série sur la vie d’une coiffeuse. Le public était charmé, j’étais enfin à ma place! Ce n’était que le début d’un parcours unique et merveilleux. À travers la réalisation de film, j’ai enseigné la philosophie et le cinéma dans quelques cégeps. Aujourd’hui, je réalise toujours des films, mais l’enseignement n’est plus qu’un beau souvenir. Il n’y pas de mauvais chemins, la vie se trace sous nos pas.

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