Une histoire de merde

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Je m’appelle Yurki. J’habite cette région de merde et lointaine que l’on nomme Wonderworld. Depuis deux ans, la charcuterie, un poison, créé en laboratoire, détruit des millions de Wonderworldiens. Celui-ci s’attaque directement à toutes les couches de l’épiderme; une fois atteint, le malade se retrouve sans peau, ne restent que les muscles et les os. Bien sûr, il existe un remède à cette horreur, un seul : la mort. J’ai bien failli en être victime quand ma mère, ma femme et moi avons été capturés et abandonnés dans ces terres inconnues, suite à une trahison de mon père. C’est un véritable enfer que nous avons traversé moi et ma femme Gabriella! Ma mère Zuly a disparu dès les premiers jours. Après trois jours de marche, j’ai perdu conscience. Je me souviens très bien que, à notre réveil, dans un lieu complètement inconnu, la seule chose que j’ai vue est un horrible monstre poilu régurgitant à ses pieds une marre de bave verte et nauséabonde. Moi et Gabriella étions dans deux cages différentes, pour ma part, ça allait relativement bien, mais ma pauvre femme se faisait regarder par la bête d’une manière concupiscente qui m’enrageait. Il n’arrêtait pas de chanter; «Kiwa te boira, Kiwa te brisera, Kiwa te mettra en bouteille». Il pouvait répéter sa litanie plusieurs fois par jour. Nous en avons passé, à ce que j’ai compté, huit enfermés là, impuissants…tout de même.

 

Mis à part quelques baffes, nous nous en sommes sortis plutôt bien physiquement parlant, étant donnée la situation. Mais, alors que je désespérais de nous sortir d’ici pour enfin retrouver le merdeux qui avait créé ce virus de merde, j’ai cru au miracle quand deux hommes  sont entrés en trombe pour mettre ce Kiwa hors d’état de nuire. Je croyais pleurer de joie quand ils nous ont libérés de nos vierges de fer. J’allais les remercier chaleureusement quand au même moment, le plus grand des deux s’est planté devant moi pour me dire : « Ne craignez rien! Nous ne vous laisserons pas mourir d’une façon aussi barbare! Vous boire, non mais, quelle idée! Un vrai gaspillage! Nous, peuple Houkkloussien, nous mettrons fin à vos jours MAIS d’une façon qui se respecte tout de même! C’est la peau et non le sang qui nous fait envie…crue bien évidemment. En tartare. Veuillez nous suivre s’il vous plaît.»

 

Jamais je n’ai passé du soulagement à l’horreur en aussi peu de temps, je n’ai même pas eu le temps d’en être troublé puisqu’à nouveau, j’avais perdu conscience. Je ne me souviens plus très bien de la façon nous avons atterris là, mais en ouvrant les yeux, mon cœur n’a fait qu’un tour. Je ne voyais qu’elle, très distinctement : Gabriella, mon épouse adorée.  Elle paraissait différente,  hallucinée, psychotique. Je n’ai même pas eu le temps d’ouvrir la bouche qu’elle me hurla en pleine gueule : «Il est en moi maintenant, plus jamais il ne te lâchera!! » Sur quoi, elle s’enfuit, de la salive verte s’écoulant de sa bouche et sans cesse parcourue de tremblements…

 

Après m’être détourné de son corps tremblotant, je suis revenu à l’urgence de la situation. Je me suis retourné et derrière moi, la vie est revenue puissance 100. Ces sons, ces images, jamais je ne les oublierai. J’ai vu l’horreur avec un grand Haaaa!!! Même depuis le début de ce périple de merde, jamais une peur aussi primale ne m’avait atteint. Partout, au plafond, sur le sol et même cloués au mur, plusieurs milliers de corps humains pendouillaient au bout de crochets ensanglantés, tous, plus ou moins dépecés, la peau tombante, mais encore rattachée au corps, partout. Je n’étais même pas encore remis de cet effroi que, parvenant de très loin, sur le mur en face, provenant d’un renforcement de la cloison, j’ai entendu un chuchotement. J’ai réussi à m’approcher suffisamment pour voir ce qui ressemblait à un humain sans peau. Me disant d’approcher, une voix de merde ayant connu toutes les souffrances imaginables se fit entendre alors : «Yurki? C’est toi?» C’en était trop, la peur et l’effroi étant trop grandes, j’ai pris ma femme sur mes épaules comme une écharpe sanguinolente et me suis enfui à toutes jambes.

 

Fin de merde

 

 

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