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Suite à la sortie tant attendue du film Suicide Squad, on assiste à une lapidation publique sur la place virtuelle. Le verdict : les gens qui vont voir des films de super-héros semblent s’attendre à une immaculée réalisation comportant d’importantes leçons de vie et des valeurs claires à transmettre aux futures générations.
Ah, qu’il est doux de recevoir les approbations de ses pairs lorsqu’on s’amuse à soulever toutes les incohérences d’un film d’action dont les fins sont purement commerciales. Ensuite, on se flatte d’écraser le produit, comme si ça nous élevait au-dessus du producteur qui l’a conçu. Hey, ti-gars, redescends sur terre.
Avoir vu beaucoup de films n’implique pas systématiquement être un excellent critique. Vous avez beau avoir écouté beaucoup de musique dans votre vie, mais combien d’instruments maîtrisez-vous? Savez-vous seulement ce qu’est un arpège, un solfège, un crescendo ou même un fortissimo? Alors c’est normal que vous trouviez le classique baroque et ennuyeux. De la même manière qu’un virtuose trouverait tous vos hits de l’heure ridicules.
Le septième art recèle, lui aussi, ses techniques et ses procédés, et afin de critiquer un métrage, il faut savoir se poser les bonnes questions. Quelle était l’intention du film? Pourquoi avoir attribué plus d’importance à un personnage qu’à un autre? Pourquoi l’histoire prend-t-elle une telle direction plutôt qu’une autre? Pourquoi un réalisateur investirait-il son temps et son argent dans une œuvre comme celle-ci?
Faire du cash. Harley a un beau cul et ça plaît au public masculin. Parce qu’autrement, la nature de ces personnage les aurait fait s’entre-tuer. Pis parce que servir des vieux macaronis réchauffés, ça paie plus que d’essayer une nouvelle recette.
Oui, c’est à vous que je parle, les nostalgiques. Ninja Turtles, c’était pour vous. Transformers? Pour vous! Ghost Busters? Pour vous! Dragonball? Pour vous!
Et vous sortez toujours de la salle en chialant, mais allez immanquablement payer pour le prochain Resident Evil qui sera tout aussi décevant que les 18 derniers. L’argent parle plus fort que les commentaires, mais on n’apprend pas vite…
Mais c’était mieux avant!
Non, ces films ne sont pas des chefs-d’œuvres. Mais leurs prédécesseurs n’en étaient pas plus! Vous voulez que tout soit exactement comme avant? Eh bien, fouettez-vous la série complète des Batman animated series des ’90! Au bout de quelques épisodes, vous réaliserez peut-être que le schéma est toujours le même et qu’en dehors du concept que le bien a besoin du mal pour exister, eh ben…. C’est quand même assez vide. Personne n’a besoin de 50 épisodes pour comprendre ça.
Ces films n’ont pas changé. Ce qui a changé… C’est vous! Quand vous étiez gamins, vos parents n’accordaient pas plus de crédit aux films que vous aimiez. Mais vous avez grandi. Et quand vous voyez Batman au cinéma, vous vous dites : «Hé, mais j’aimais ça, moi, Batman! Je vais aller le voir!» Puis, vous sortez de la salle déçu de ne pas l’avoir apprécié autant qu’à l’anniversaire de vos 8 ans.
Soyons honnêtes. Les films de super-héros servent davantage à faire rêver et simuler des sensations fortes en se disant que ça serait donc ben l’fun de pouvoir voler ou de faire du feu avec ses mains. Certes, c’est très joli à l’écran. Et c’est à ça que ça sert. Rien qu’à ça. Vous cherchez du réalisme? De la cohérence? L’élévation spirituelle? Allez à la bibliothèque plutôt qu’au cinéma.
Pour revenir au film, c’est un produit de consommation, rien de plus. En ce sens, il est réussi, parce que vous avez payé pour aller le voir et c’est seulement ça qui importe. Que vous l’ayez aimé ou pas, le producteur s’en bat les steaks. Il a déjà votre argent.
Non, c’était pas mieux avant.
Vous avez juste grandi.
Get over it.
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Ouin… bonne réflexion!