La bête à sa mère; une bête à découvrir page après page

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Goudreault, bête de mots et des mots qui nous laissent bêtes.

La littérature québécoise est en plein essor; nos chanteurs, humoristes, comédiens et même nos sportifs  sont envahis par l’envie de nous communiquer un peu d’eux-mêmes, de leur vie et de leurs idées. Chacun de nous a son parcours personnel et pour certains, le chemin a été plus rude, au travers de leurs mots, ils nous communiquent se qui les a poussés à aller de l’avant. C’est le cas d’un slameur Trifluvien du nom de David Goudreault qui a, lui aussi, tenu à faire vibrer ses mots, le temps de quelques romans. Celui qui sera analysé ici, s’intitule La bête à sa mère. Un roman racontant l’histoire d’un homme qui n’a pas eu les fondements essentiels à une vie familiale et qui devra se forger une vie sur le tas en fonction des familles d’accueil et des cambriolages hebdomadaires qui combleront sa vie. Une vie aléatoire, bâtie sur des coups de tête et sur des espoirs de battements de cœur. Père absent, mère suicidaire, enfant troublé; voilà une recette parfaite pour pondre un roman grinçant.

David Goudreault est le premier Québécois à avoir remporté la Coupe du monde de poésie, il a aussi gagné la médaille de l’Assemblée nationale. Il est d’autant plus parolier et travailleur social, La bête à sa mère est son premier roman.

Ce roman surprend par ses propos crus et son esprit de rébellion. Il est question d’un adulte qui semble ne pas vouloir sortir de son adolescence pleine de rage. Un homme qui accumule les erreurs, les problèmes et les entraves au code criminel pour essayer d’obtenir une vie tranquille. Il défend ses idées avec des arguments assez radicaux, mais qui font comprendre le point de vue facilement. Voici ce qu’il pense de nos habitudes culinaires : « […] Des saucisses de quoi? Allez savoir! Tous les animaux ont été créés pour qu’on les mange, c’est dans la Bible et c’est documenté. On est trop hypocrites pour manger nos chats et nos  chiens, mais ça se mangerait, comme le reste. On devrait nourrir les pauvres avec tous les animaux domestiques qu’on assassine à la SPA. La boucle serait bouclée, ce sont leurs propres bêtes qu’ils abandonnent entre deux déménagements. Mais on manque de couilles quand vient le temps d’avoir de la suite dans les idées.» Ce passage démontre bien que l’idée principale est tout à fait logique, l’argument utilisé est efficace, mais il nous ébranle un peu par le ton arrogant qui est employé.

L’ironie est aussi très présente tout au long de l’histoire, la corrélation entre ces meurtres animaliers et son emploi à la société protectrice des animaux est une coïncidence presque trop synchronisée pour que l’on y croie.

Un fils en manque de sa mère qui ferait tout pour retrouver cette présence un tantinet plus stable, mais elle? Veut-elle revoir son fils? Est-elle bien celle qu’il croit être sa mère? Absorbé par son vide maternel, il en oublie que les motivations des autres diffèrent peut-être des siennes. Garçon sans nom (puisqu’il ne se nomme pas et prétend changer souvent d’identité), il trouvera, néanmoins, le moyen de marquer notre mémoire. Une tempête dans une ruelle, c’est comme ça que nous pourrions le décrire. Ce criminel a, au fond de lui, des intentions tout à fait honnêtes, ou presque; il ne sait juste pas s’adapter aux façons légales de procéder, puisque lui et la justice s’entrecroisent plus souvent que nécessaire sur le parcours de sa vie. Il a tendance à s’auto-admirer puisque personne n’est là pour le faire; il a appris à se faire des fleurs tout comme à se lancer les pots. Il se voit déjà comme un poète de talent aux rimes géniales. C’est un personnage qui nous exaspère, mais que l’on aime tout autant. Notre désir de le voir comprendre et réaliser ses gestes fait en sorte que l’on reste accroché aux coins des pages. On a autant envie de le serrer très fort dans nos bras que de le secouer un peu et lui faire un wake up call bien senti.

David Goudreault a su, par se premier roman,  se démarquer sans aucun doute. Que l’on ait aimé ou non ne change rien dans ce cas, non, ici, on parle de quelque chose de marquant qui ne laisse pas indifférent. Au moins, il a vu juste, il est un grand poète comme on peut le constater en écoutant son disque approfondire. Des rimes nouvelles avec du contenu engagé, intelligent, qui souligne les tabous de notre société et des paroles touchantes qui ne peuvent provenir qu’un d’un cœur sensible. Un être altruiste qui cherche à redonner d’une façon ou d’une autre, de tout ce qu’il a lui-même autant été dépourvu.

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