Partager
Hérétique
Mes fiers frères, fieffeux félons, aujourd’hui, maintenant et à cette heure
Vous êtes tous invités à contempler un mortel qui se meurt
Satan s’étend, s’attend s’attirer satyres
Ce qu’on se marre, contemplant martyres
Oh, Satyres! Ça tire et ça s’étire
Ça s’écartèle et ça se démembre
Satan s’entend, sentant sentence sans tendresse
Ces délectables cris sont comme des caresses
Ô mes chers invités, j’espère que vous appréciez ce spectacle
L’âme de cet agneau évidé semble avoir déjà quitté son réceptacle
Vous qui voilez en vain la valeur de la vie
En vérité, voici, je vous la vomis:
L’homme apparaît sur terre
L’homme marche sur terre
L’homme défèque sur terre
Et l’homme finit sous terre
Je suis seul de ma caste comme un hérétique
Ne crains ni juge ni créateur
Jugez-moi nihiliste ou mégalo-cynique
Ces maux ne nient point ma grandeur
Dans mon cœur de vipère sale et noirci
Et corrompu et gangrené et pourri
J’ai compris le vrai sens de la vie
Et je vous le dévoile ainsi
L’homme apparaît sur terre
L’homme marche sur terre
L’homme défèque sur terre
Et l’homme finit sous terre
Ma réponse est bonne, c’est une merveille vermeille
Ma voix sera le carbone, la fibre sera leurs oreilles
Je vous vois
Je vous vois.
Vils et serviles, avides de vérités vides.
Vous voudriez vulgariser vers et vautours et vice-versa.
Vos vies valent votre velléité, vice vampirisant vainement votre valeur.
Veillez, réveillez et voyez-vous; vierges violées vociférant vengeance au travers vos versets vieillissants.
Vendez vos visières, videz votre vin, voyez votre vertu!
Voici votre vaccin: volez votre voleur, vêtez-vous de violence, revendiquez vaillance.
Visez votre victoire en vous vainquant vous-même.
La bête
Quelque chose de plus grand; quelque chose de plus fort
Qui m’étrangle et lacère ma cervelle et mon corps
Et un jour cette passion, devenue obsession
Me poussera à l’action de fuir cette prison
Mais la bête est présente, et elle gronde, et elle chante
Et affronte incessamment l’espoir et me hante
Pour centrer l’attention sur son être imprévu
Elle fait toujours ses griffes sur mon âme incongrue
Et sépare ma chair du bien
Toujours sans relâche à chaque matin
Elle est sans attache, et moi son chien
Et m’amourrache du malin
Mais prends soudain une pause
Ou est-ce une pause qui me prend
Pour savourer la prose
De celle qui me surprend
Elle est là, je l’entends
Elle est lasse, je l’attends
Elle m’embrasse et m’embrase
M’extirpe de mes tourments
L’amour
L’amour, c’est une simple petite coupure sécuritaire
Qui appelle l’éveil et me transporte dans chacun de mes regrets
Ça n’est pas qu’une petite coupure qui saigne et sèche et galle et guérit,
Et je n’ai pas peur de saigner, pas peur de mourir, ni d’aimer, ni de me battre!
Je veux la souffrance du prix exigé!
Que me reste-t-il à part cette légion de cicatrices
Qui font office de noires nostalgies abîmées?
Seras-tu ma petite coupure?
Seras-tu ma noire nostalgie?
Et feras-tu une marque qui rendra liquide ma culpabilité
Pour remplir et vider chacun de mes souvenirs et pensées?
Même si je n’en souffre pas lorsque la lentille est rivée sur moi
L’amour ne ressemble à rien ici-bas
Sauf à un putain de katana!
…
Mais j’aime les couteaux
Et je t’aime, toi
Pastiche Pompier
La première game de tic-tac-toe, c’toujours le fun
La première fois qu’tu joues aux échecs, c’toujours le fun
La première fois qu’tu joues au scrabble, c’quand même le fun
Mais quand viens l’temps d’s’améliorer t’es quand même loin d’trouver ça l’fun
Tu voulais rien d’autre que t’amuser, t’as pas l’intention d’te rendre en championnat
Pis quand quelqu’un t’propose de jouer, tu trouves ça l’fun juste si tu l’bats
Maudit qu’on est lâche
Bâtard qu’on est poche
Siboire que c’est l’fun
Calisse j’abandonne!
La première s’maine de ta session, c’toujours le fun
Le premier devoir d’la session, quand même le fun
La première sortie d’ton programme, c’est vraiment l’fun
La dernière s’maine de ta session, t’es pas mal loin d’trouver ça l’fun
Tu voulais rien que ton DEC, t’as pas l’intention d’te rendre au baccalauréat
Quand tu voies ta cotte R baisser, tu t’dis ç’pas grave, j’vais m’arrêter là
Maudit qu’on est lâche
Bâtard qu’on est poche
Siboire que c’est l’fun
Calisse j’abandonne
Énigme Métalinguistique
Pronom personnel, première personne indiquée au singulier
Ponctuation diacritique, indique une voyelle élidée
Verbe aimer du présent indiqué, au précédent nom accordé
Article défini, épicène pluralisé
Nom commun, ensemble de signes sémiologiquement codés
Adjectif qualificatif, épithète au dernier mot apposé;
Désignant un ensemble de règles formalisées
Signe de ponctuation, courte pause typographiée
Adverbe indiquant manière qui devant la suite est préposé
Suivi d’un défectif qui indique une proximité présentée
Article défini, numéral au singulier
Ponctuation diacritique qui indique ma phrase terminée.
Buffet Froid
Y’a rien de plus froid qu’un buffet froid
S’goinfrer d’viandes froides, avoir vu l’corps froid
Les sandwiches pas d’croûtes, eux aussi sont froids
Mais ça m’dérange pas trop, parce que moi j’aime ça
Ya du monde qui braille pis moi j’reste froid
J’prie très fort le yâbe pour qu’ça paraisse pas
On parle d’héritage, ça j’trouve ça froid
Faut crère que l’partage s’fait même dans l’au-delà
J’bois un p’tit peu trop pour faker que j’trippe pas
Fuck le cortège, j’m’en r’tourne chez moi
Suivez-nousPartager