Génitrice immobile… poème automnal d’Anaïs Bélanger-Trudel

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Ton lit, tes draps, les murs de ta chambre,

Ton ventre écarlate de mon sang jaillissant,

Aux couleurs des arbres du mois d’octobre,

Laisse-moi jouir de ton corps impuissant, maman.

Fais-moi naître,

Ton nouveau-né désordonné,

Donne-moi ton amour traître,

Et marie-moi, condamnée.

Génitrice immobile,

Ouverte devant l’abbesse animée,

Expulse-moi de ton corps débile,

Comme si tu n’avais jamais tant aimé.

Regarde dans mes yeux,

La sagesse de la déviation,

L’avenir périlleux,

Le produit de ta création.

Nous jouirons à l’infini,

De nos sexes incohérents,

Des orgasmes démunis,

Des spasmes délirants.

L’oracle des plus beaux jours,

Accélère en cadence,

Les êtres troubadours,

Jocaste et Œdipe, pour toujours.

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