Un long-métrage lourd

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En 2016, Yan England a réalisé son troisième film intitulé 1:54. Un univers perturbant est créé dans ce long-métrage mettant en scène la vie d’un jeune adolescent homosexuel ayant une vie particulièrement difficile socialement. Le film est gagnant de plusieurs prix comme que le prix du jury junior au Festival de Namur (Belgique), le prix du jury étudiant au Festival d’Angoulême (France) et le prix du public au Festival du film francophone de Rome (Italie).

Antoine Olivier Pilon est l’acteur principal, interprétant le rôle de Tim, ses talents sont mis à l’épreuve avec de nombreuses scènes remplies d’émotions. Il n’en est pas à ses premiers pas devant la caméra et l’expérience du jeune homme de 20 ans se fait voir. Avec sa performance touchante dans 1:54, il se voit mériter l’un de ses huit prix : le titre du meilleur acteur au Festival du film francophone d’Angoulême. Il est un acteur impressionnant, aussi convaincant dans ses scènes heureuses que les plus tristes. Son personnage, Tim, doit faire face à plusieurs altercations verbales et physiques avec son opposant Jeff, interprété par Lou-Pascal Tremblay, un autre jeune acteur de la relève de 22 ans, avec à son actif plusieurs rôles dans des émissions jeunesses ainsi que quelques films comme Aurélie Laflamme.

Le personnage de Tim est un solitaire ayant un seul allié : Francis. Leur relation est plutôt ambiguë et nous pouvons déduire qu’une relation amoureuse se développe entre les deux jeunes hommes, ce qui est trop difficile à accepter pour Tim. La différence lui fait peur et il nie avoir tous sentiments pour un garçon. Les choses changent après le suicide de Francis, Tim perdra ses moyens. Entre faire son deuil et gérer l’intimidation qui se poursuit à l’école, Tim en a par-dessus la tête, ce qui le mènera à planifier sa vengeance.

Un long-métrage lourd et dramatique, voilà ce qu’est 1:54. De nombreux moments de silences lourds forcent le public à être seul dans son esprit, aucune musique pour apaiser la situation, aucun dialogue pour distraire des évènements pesants qui se produisent à l’écran. Comme dans le générique de fin, la finale inattendue nous laissant perplexes est accompagnée d’aucun son, les gens du public attendent une suite, d’autres informations ou des explications, ce qui les laisse tous assis devant leur téléviseur, pensifs. Des sujets très délicats sont abordés, des sujets réels qui ne sont pas souvent représentés tels qu’ils sont dans les écoles. L’intimidation est un problème très courant, pour ne pas dire populaire, 1:54 n’est pas le premier film à exploiter ce sujet ce qui est peu original, mais l’utilisation de l’aide, la démonstration de l’impuissance des figures d’autorité des écoles est illustrée. Le besoin d’aider et la volonté de secourir Tim sont bien présents, le père du jeune homme se voit pris, au premier rang, à regarder le moral et le bien-être psychologique de son fils se dégrader lentement sans pouvoir le sauver. Le spectateur, bien qu’il ne soit qu’un témoin de l’action et qu’il soit pleinement conscient qu’il ne peut rien changer au destin de Tim, vit une frustration.

Le hic de ce film est le temps, le début est plutôt long, l’introduction du mode de vie de Tim, par la suite on peut rencontrer Francis et découvrir leur histoire, mais tout cela est long. C’est comme une accumulation d’événements qui mène au suicide de Francis, mettant fin à l’histoire numéro un pour faire place au vrai sujet du film, mais cela se produit environ à 40 minutes du film. Tim doit faire son deuil, mais il décide de s’inscrire dans l’équipe de course de son école et le sujet est mis de côté une fois de plus pour faire place à son entrainement et son histoire passée avec sa mère et ses anciennes compétitions. Le film pourrait être divisé en trois, pour en créer trois distincts.

Le film s’est produit en secret si on peut dire, personne n’attendait 1:54 et pourtant voilà que le film sortait sur nos écrans. Certaines écoles l’ont même présenté à leurs élèves comme prévention du suicide et un mouvement contre l’intimidation. Yan England avait pourtant déclaré en entrevue que son but n’était pas la sensibilisation des gens, mais bien obtenir des réactions auprès des jeunes, des adultes, des parents… Des réactions pour en avoir, il y en a eu. Grace aux acteurs incroyables qui ont joué leurs rôles avec des sentiments vrais et crédibles, l’histoire devient plus touchante et réaliste. Le scénario en soi n’est pas des plus fantastiques et les événements sont parfois peu probables, mais le jeu des acteurs les fait passer parfaitement.

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