Critique de «Birth of a Nation» par Félix Tremblay Poirier

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Ce film sur l’esclavagisme des Noirs aux États-Unis avant la guerre de Sécession est inspiré de l’histoire de Nat Turner joué par l’acteur Nate Parker. Le film est d’ailleurs aussi écrit et réalisé par celui-ci. L’histoire est amorcée sur Nat, un enfant afro-américain qui revient chez lui sans avoir pu avoir de la nourriture préparée pour tous les enfants esclaves. Le père de Nat part ainsi voler de la nourriture pour sa famille. Il se fait malheureusement prendre par des chasseurs d’esclaves qui sont l’équivalent d’une sorte de police qui tue les esclaves qui essayent de fuir ou de se rebeller. Le père réussit à s’en sortir, mais doit tuer un blanc et s’enfuir pour cela. Plus tard, la femme du propriétaire des esclaves découvre que Nat a un talent pour la lecture et elle lui apprend alors à lire la Bible pour en faire un pasteur, mais avant de mourir, le propriétaire nforme sa femme qu’il croit que Nat serait plus utile aux champs. Il passe, donc, d’un avenir glorieux comme pasteur à une vie de simple esclave dans un champ de coton. Il continua à ramasser du coton jusqu’à l’âge adulte tout en poursuivant à prêcher pour les autres esclaves. Ceci changea son avenir lorsque son nouveau maitre, fils de l’ancien, décide de profiter de sa connaissance de la Bible pour se faire un peu d’argent. Lorsque Nat rencontre sa future épouse et se marie avec celle-ci, son maître le fait prêcher pour les maîtres d’autres esclaves qui se servent de cela pour calmer leurs captifs. Voir tous ces esclaves torturés et le fait que sa femme fut brutalisée par des chasseurs de serfs alors qu’il était parti traumatisa Nat. Il changea omplètement et décida de se révolter. Ainsi, lui et d’autres esclaves partirent en guerre contre les esclavagistes. Ils réussirent à libérer plusieurs dizaines d’esclaves dans les terres du coin et ils se rendirent jusqu’à la ville la plus proche pour y prendre des armes. Malheureusement, leur course s’arrêta à ce point, mais cela mena à la guerre de Sécession plusieurs années plus tard.

Ce film d’auteur est selon moi un chef d’œuvre. Les plans sont bien réalisés et sont très fluides. Il n’y a pas de brisures entre les scènes et la composition des plans est généralement parfaite à chaque scène ce qui ajoute à l’esthétisme de l’œuvre.  Les costumes sont réalistes et très agréables visuellement par leur respect des vêtements de l’époque et par leur sobriété. Les acteurs sont très bien choisis et réussissent à bien faire passer l’émotion au sein de leurs répliques, mais ce qui m’a le plus plu est le scénario. Nate Parker a écrit celui-ci en s’inspirant d’une histoire réelle qui reflète très bien cette réalité. Le film est cru et il est vraiment dur pour le spectateur. C’est, selon moi, une qualité réelle puisque cela fait réfléchir au racisme et à la violence dans notre société moderne. Un film réalisé en 1915 portant le même titre fut réalisé d’une façon complètement différente par D. W. Griffith puisque le récit soutenait le point de vue raciste et esclavagiste alors que Nate Parker veut passer le message contraire. Birth of a nation a su s’adapter à l’époque moderne pour en discuter les enjeux avec une histoire traitant d’une époque révolue. On peut comprendre toute la pertinence de l’œuvre si on considère es propos racistes que «tweet» le président américain actuel. Le film ausculte autant le racisme que le viol de la femme et l’absurdité de la domination entre humains. En dénonçant l’esclavage, le film dénonce ce qui reste de l’esclavage des Noirs dans nos sociétés modernes. On peut aussi sentir la profondeur des personnages autant chez les Blancs que chez es Noirs. On remarque assez rapidementue les Caucasiens ne sont pas tous indifférents à la cause des Afro-américains. Par exemple, après la vue de la torture des Noirs dans les fermes voisines, le maitre du personnage principal commence à boire, et ce de plus en pluse qui démontre son mal-être face à la situation qu’il ne peut pas changer. Dans un autre sens, les honnêtes personnages ne sont pas parfaits et totalement bons. En ce sens, on aperçoit vers la fin du film la radicalisation du personnage principal qui se met en chasse de tous les Blancs sans compromis et qui a recours à la violence. Il n’est pas illogique, considérant sa situation qu’il abandonne ses anciennes croyances pour les transformer esprit vindicatif même si cela l’amène à sa perte et que cela provoque, dans un sens, la guerre de Sécession. Cela transmet bien la réalité où tout n’est pas bien ou mal, mais un mélange des deux. Ainsi, les messages que transmet l’œuvre en fait sa plus grande force.  Finalement, la musique, qui loin de servir à nous faire ressentir les bonnes émotions au bon moment, est discrète et agréable à écouter. Elle suit bien le film et le complète parfaitement. Cela a grandement augmenté mon appréciation du film puisqu’elle crée une ambiance qui comme un entonnoir nous permet d’entrer profondément ans l’histoire.

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