Partager

Comme je m’intéresse depuis ma tendre jeunesse à la cause environnementale, dans le cadre de mon projet synthèse en Arts, lettres et communication j’ai voulu faire une entrevue avec des gens qui influencent l’environnement dans la ville de Shawinigan. J’ai eu l’opportunité de discuter avec Simon Cormier qui s’occupe des activités environnementales au Collège Shawinigan qui, soit dit en passant, a la certification Cégep Vert et se situe au niveau excellence. J’ai pu en apprendre davantage sur ce sujet et j’ai constaté qu’il y a énormément de décisions qui sont prises pour améliorer l’environnement dans cette école.
D’abord, Simon Cormier m’a raconté comment on fait pour devenir un Cégep Vert. Un collège doit payer, une fois par an, un certain montant qui est différent pour chaque école puisqu’il se base sur le nombre d’élèves qui y étudient. Dans le cas du Collège Shawinigan, cela coûte 909 $ pour être reconnu comme tel. De plus, un collège doit avoir un comité qui s’intitule le Comité d’Action et de Concertation en Environnement (CACE), auquel participent les employés sur une base volontaire. Le CACE est le groupe qui doit faire la demande pour obtenir la certification Cégep Vert. Il existe quatre niveaux de certification, le dernier étant le niveau excellence. Il est impossible qu’un collège commence directement au niveau excellence, car il doit démontrer ses preuves et grimper les échelons un à la fois. Pour conserver ce titre, il doit toujours être dans un principe d’amélioration en continu, car s’il ne fait rien, il risque de perdre sa certification ou de baisser de niveau même s’il paie la somme demandée annuellement. Cela donne une sorte de motivation aux collèges qui veulent garder leur image écologique. Pour être en mesure de monter à un niveau supérieur, l’école doit répondre à un certain nombre de critères obligatoires ainsi qu’un minimum de critères optionnels. Par exemple, un des critères obligatoires pour avoir la certification est d’avoir un permanent qui s’occupe et qui coordonne tout ce qui touche l’environnement au collège. Au Collège Shawinigan, c’est Simon Cormier qui occupe ce rôle. Cependant, cela ne veut pas dire qu’il exécute toutes les activités seul. Le CACE offre son aide. De plus, un autre critère est d’avoir un fonds environnemental. Cet argent provient du syndicat des professeurs qui donne 1000 $ chaque année, du personnel qui, sur une base volontaire, a le choix d’offrir un ou deux dollars par paye et d’autres sources. Ce fonds servira exclusivement à des projets environnementaux. Les étudiants ont aussi la possibilité de faire partie du CACE et de créer du changement dans leur collège. Un établissement qui réussit à devenir un Cégep Vert n’obtient aucune subvention ou prix, mais il reçoit une très grande reconnaissance des citoyens, des autres établissements ainsi qu’une excellente image qui démontre que le collège fait des efforts pour améliorer l’environnement. Il est à souligner que ce n’est pas parce qu’un collège n’a pas une certification Cégep Vert qu’il ne fait aucune action pour l’environnement. Auparavant, Le Collège Laflèche était un Cégep Vert, mais a décidé de se dissocier parce que le coût pour être reconnu comme tel était beaucoup trop élevé. Cependant, encore aujourd’hui, il travaille fort pour améliorer l’environnement comme de prendre des verres en vitre au lieu de verres en plastique lors d’un événement.
D’après Simon, il y a eu beaucoup de travail pour que le Collège Shawinigan arrive au niveau excellence. Ce n’était pas lui qui s’occupait du poste de permanent environnemental avant que le Collège obtienne le niveau excellence, mais Karine Langlais. Simon a facilement pu imaginer certaines embûches qu’elle a dû vivre pour amener l’école à ce niveau. Il dit qu’il y a énormément de critères à respecter et que la paperasse est infernale. Puisque c’est une certification qui vient d’un organisme situé à Montréal, le collège doit prouver qu’il fait des démarches pour l’environnement, alors il donne des preuves grâce aux nombreuses feuilles qui expliquent les démarches que la communauté collégiale fait pour rendre leur école meilleure.
De plus, Simon pense définitivement qu’il y a encore du progrès à faire au Collège Shawinigan, en particulier avec la cafétéria. Il explique qu’il y a une majorité de gens qui consomment du café, mais qui n’apportent pas de tasse réutilisable, sachant très bien qu’ils vont en prendre pendant la journée. Exprimé de cette façon, cela ne semble pas être si grave, mais quand on voit le nombre de personnes qui prennent du café chaque jour au Collège, cela démontre très bien l’ampleur du problème. Également, depuis le temps des fêtes, la cafétéria a changé leurs gobelets à café en carton pour des verres compostables. Le problème avec cela, c’est que le Collège ne peut composter ces gobelets puisqu’il n’y a aucune industrie de compostage à Shawinigan, donc ces verres vont tout de même finir malheureusement à la poubelle. Cependant, puisqu’ils sont compostables, ils sont moins néfastes pour l’environnement. Aussi, la cafétéria du Collège Shawinigan fait du composte résidentiel, c’est-à-dire de mettre dans un récipient des restants d’aliments qui ne sont pas consommés comme des pelures d’oignon, des coquilles d’œuf et autres. D’ici 2020, une nouvelle loi sera établie en lien avec l’environnement. Celle-ci veut que toutes les municipalités du Québec se conforment à la troisième voie, celle du compostage. Dans les années qui suivent, Simon veut changer visuellement les bacs qui ont les volets poubelles, métal et plastique et canette dans le Collège pour des bacs poubelle, récupération en tout genre et canette consignée. En plus, il va y en avoir un spécial situé à la cafétéria. Celui-ci offrira les trois nouveaux volets expliqués en haut en plus d’un autre qui est celui du compostage industriel. Les élèves qui n’ont pas pu finir leurs plats pourront presque mettre l’entièreté des restants à l’intérieur de celui-ci. Simon est déjà conscient que cela va être difficile, car il sait pertinemment qu’il va y avoir des individus qui vont tout mettre dans un volet sans réfléchir, mais celui-ci comprend que cela va prendre un certain moment pour adapter la communauté à ce changement. Il aurait aimé commencer ce projet plus tôt même si le compostage industriel commence en 2020 : « Si je l’avais eu en septembre prochain, le sac de compost, on l’aurait mis aux poubelles […] mais on aurait pu commencer à créer l’habitude […]. » Simon a aussi affirmé que la réception de la communauté collégiale est excellente : « […] le milieu est très réceptif à ce genre de projet là, pis ça, c’est génial. » Il dit que l’argent n’est pas un problème pour faire des projets et que le Collège est tout à fait en accord avec les projets que Simon crée. Les seules choses qui peuvent mettre des bâtons dans ses roues sont des raisons purement administratives.
Aussi, un autre projet très intéressant que Simon amènera bientôt au Collège Shawinigan est un commerce équitable. Il sera possible d’acheter divers produits comme du chocolat, du café et autres. Il y a même une possibilité que le Collège devienne partenaire avec des entreprises pour vendre des produits artisanaux. Cela bonifie l’environnement puisque ces produits grandissent sans l’aide de produits chimiques et cela encourage l’utilisation de techniques de production durables.
De plus, cette année, le Collège Shawinigan a remporté le prix SPHÈRE grâce au jardin qui se trouve en avant de cet établissement. Pour participer, l’entreprise doit impliquer sa communauté dans un projet environnemental. Le prix est de 500 $, mais le plus important est qu’il y aura un reportage en lien avec le jardin pour faire de la promotion du Collège Shawinigan.
Également, un autre enjeu que Simon a mentionné est le covoiturage. Il explique qu’à Shawinigan, il y a énormément de personnes qui vivent dans les villages autour et que cela ne serait pas réalisable s’ils venaient d’une autre façon que par leurs voitures. Cependant, il y aurait peut-être une possibilité pour certains de prendre le bus de ville, mais celui-ci n’est pas très efficace : « […] Il n’est pas optimal, les bus ne passent pas de façon très régulière et ils ne font pas de circuits extraordinaires non plus. La raison? C’est la faible quantité d’utilisateurs. » S’il y avait un peu plus de personnes qui prenaient le bus, cela donnerait comme conséquence qu’il y aurait une amélioration pour ce service. Par exemple, plus d’autobus sur les circuits, donc moins d’attente aux arrêts d’autobus. En août 2018, le Cégep de Trois-Rivières a mis en place un système qui est plutôt intéressant en lien avec les autobus. Il a créé une carte qui s’intitule l’Écopasse et celle-ci offre la possibilité aux étudiants du Cégep de Trois-Rivières de prendre le bus n’importe quand pendant toute une session d’école. Cette carte a une valeur de 60 $ et elle est payée au début de chaque session par les étudiants, peu importe s’ils prennent le bus ou non. Évidemment, certains élèves sont contre cela, mais puisqu’ils ne se sont pas présentés lors de l’assemblée annuelle, l’événement qui consiste à prendre de nouvelles décisions pour les élèves, ils doivent accepter ce choix.
De plus, à propos de la ville de Shawinigan concernant l’environnement, Simon trouve, comme pour le Collège, qu’il y a des améliorations à faire. Notamment, qu’il serait favorable d’avoir un troisième bac pour chaque demeure destiné pour le compost. Mais comme dit plus haut, cela est en préparation même si la ville n’en discute pas énormément, alors qu’il serait plutôt intéressant d’en savoir plus sur ce sujet. Simon trouve que les citoyens sont plutôt actifs en rapport avec l’environnement, mais qu’il serait important que la ville fasse davantage d’actions. Il ajoute aussi que Shawinigan est une ville qui mise beaucoup sur l’entrepreneuriat et que les gens qui travaillent dans ce domaine font énormément pour préserver la beauté de Shawinigan. : « Shawinigan, ça se tient. Oui, c’est entrepreneur, c’est une ville entreprenante, mais les entrepreneurs se tiennent entre eux. Il y a beaucoup de développement durable. […] ça, c’est une force de notre région. » Ces entrepreneurs essaient de faire du commerce régional au lieu de faire affaire avec des compagnies hors région.
Aussi, Simon Cormier et moi avons parlé des fameuses bouteilles en plastique, mais plus précisément de l’eau embouteillée. Il m’a expliqué qu’il y aurait un petit problème si les cégeps arrêtaient de vendre de l’eau embouteillée. Si l’eau embouteillée était enlevée du marché, les personnes se dirigeraient probablement vers d’autres produits en plastique comme des bouteilles d’eau qui ont une saveur : « Un étudiant qui rentre à la cafétéria parce qu’il a soif pis qui veut s’acheter de l’eau, va s’acheter de l’eau. Qu’elle soit aromatisée ou qu’elle ne le soit pas, qu’elle coûte cher ou pas. Il ne le verra pas. » Cela ne changerait malheureusement pas le problème. C’est pour ça que Simon croit qu’il serait mieux de combattre la bouteille en plastique elle-même. C’est un problème qui essaie d’être réglé tranquillement, mais puisque le Collège Shawinigan est considérablement petit, enlever ce genre de produit ferait en sorte qu’il y aurait probablement un manque d’argent quelque part. Le Collège Shawinigan a autour de 1300 étudiants et ce n’est pas l’entièreté des élèves qui mangent à la cafétéria. Ça ne mettrait pas la cafétéria en péril, mais si le Collège imposait de plus en plus de contraintes environnementales, la cafétéria vivrait un grand problème.
Maintenant que tout est dit, j’ai une question pour vous, cher lecteur. Est-il nécessaire qu’un collège porte la certification Cégep Vert pour donner un coup de pouce à l’environnement? D’une part, je crois que le fait d’avoir cette certification apporte beaucoup davantages à un collège, car avoir celle-ci permet aux permanents environnementaux de se rencontrer entre eux pour s’entraider et de se donner des conseils. Cela donne aussi une meilleure image à l’établissement et démontre qu’il fait des efforts pour rester ainsi. Il y a 27 collèges sur 66, au Québec, qui portent cette certification. D’autre part, il y a tellement d’effort, de temps et d’argent qui sont mis dans cette certification, alors que tout cela pourrait être utilisé dans d’autres projets environnementaux. Qu’en pensez-vous?
Suivez-nous
Partager