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Louise Paillé, artiste accomplie
Louise Paillé est à la fois historienne d’art et artiste en pratique depuis environ quarante ans. Elle donne des conférences, fait des ateliers et expose son art dans quelques endroits au Québec. « Le travail d’artiste est d’abord un travail solitaire, d’auto-discipline, et c’est surtout, une activité dont on a besoin », m’a-t-elle confié.
Au départ, elle ne pensait pas se diriger vers l’art. Elle s’est plutôt dirigée vers l’histoire du Québec, baccalauréat qu’elle a acquis à l’Université Laval. Elle a ensuite commencé une maîtrise dans cette branche et elle est revenue s’installer dans la région où elle a eu de la difficulté à concilier la recherche d’un travail en histoire, ici, en Mauricie, puis les déplacements jusqu’à Québec, pour les études.
Lorsque Louise a eu l’idée de commencer la pratique des arts, vers les années 1970, le mouvement de la tapisserie était en pleine expansion. Madame Paillé recherchait une matière durable, une matière à long terme, sur laquelle elle pouvait passer des jours, voire même des semaines, à y travailler. Les livres d’art qu’elle faisait lui convenaient donc très bien. C’est aussi dans ces années qu’elle a décidé de faire de l’art son métier. Elle n’a jamais fait de cours comme tels en arts plastiques, mais elle a toujours fait des stages pour aller chercher plus d’expérience ou pour aller chercher certaines ressources qui lui manquaient. Dans le cadre de ses stages, elle a voyagé aux États-Unis et en France, à Paris, ce qui fut une très belle expérience pour elle.
La créativité a toujours été présente dans la vie de Louise et même dans sa vie de famille. Lorsqu’elle était plus jeune, sa mère créait elle-même ses vêtements, avec des patrons sortis de sa tête. « Je baigne donc dans la créativité depuis que je suis une enfant », dit-elle.
En 1990, Louise Paillé est partie à Montréal afin d’étudier l’histoire de l’art, pour ensuite faire un doctorat en étude de pratique des arts. L’école était quelque chose que Louise aimait particulièrement. Ça n’a donc pas été difficile pour elle d’effectuer ce grand parcours scolaire.
À tous les deux ans, Louise Paillé, accompagnée de Josette Villeneuve, développe de nouveaux projets, en recherchant aussi l’aide de d’autres artistes ou partenaires de différents milieux, afin de sortir un peu de son milieu de travail, son atelier, sa zone de confort. Ces projets leur viennent souvent en tête lors de marches sur le boulevard, ou lors de dîners en ville, où Louise et Josette prennent le temps de discuter : « On ne manque vraiment pas d’idées alors il est difficile de ne les contenir qu’en un seul projet ».
Interzone, leur nouveau concept, est né lorsque fait Louise et Josette, pendant l’une de ces précieuses marches, ont trouvé qu’il restait encore des zones un peu « trash » à Shawinigan : des zones où elles pourraient faire opérer leur magie d’artiste, pour les rendre plus accueillantes. C’est surtout l’arrière des commerces qui a été ciblé pour le projet Interzone, avec leurs fenêtres et leurs portes placardées. Dans ce côté « trash » de la ville, Louise n’y a vu que du beau. Ce projet a, selon elle, suscité beaucoup d’intérêt chez les commerçants Shawiniganais participants.
Native de Shawinigan, Louise Paillé aime sa ville et tenait à faire ce projet dans celle-ci : « De plus en plus, il y a des jeunes artistes qui naissent à Shawinigan et restent à Shawinigan pour pratiquer leur art ». Elle même ayant déménagé quelques années plus tôt, elle est revenue dans sa petite ville natale pour exercer son métier et en est très heureuse.
Le tricotin est arrivé un peu par hasard dans la vie de Louise. Avant de travailler cette matière, madame Paillé retranscrivait des livres, de manière artistique, dans d’autres livres qu’elle achetait dans des boutiques d’occasion. On peut dire que rien n’arrive pour rien dans la vie : Louise se fracture une cheville, ce qui l’empêche de continuer à travailler sur ses livres d’art pendant environ 3 mois. Incapable de passer tout ce temps sans créer, elle commence à tricoter et à créer plusieurs oeuvres de cette façon. « Ceci n’est pas un torchon » est un projet qu’elle a réalisé à cette époque. Grâce à ce projet, elle a envoyé des tonnes de torchons partout au Québec, de différentes couleurs, de différents styles. Elle s’est ensuite re-dirigée vers le tricotin, lors d’un projet avec Josette où elle ne pouvait pas utiliser les torchons. Encore aujourd’hui, elle utilise le tricotin pour créer et partager son art. Le hasard fait bien les choses.
En ce moment, Louise a une exposition de tricotin, à Trois-Rivières, à la galerie d’art du Parc. Cette exposition, présente du 8 avril au 27 mai, s’inspire de quatre concepts : naître, transparaître, disparaître et renaître. Elle reprendra aussi quelques éléments qu’elle a à son expo pour la Biennale de Saint-Élie, le 25 août prochain. De plus, nous pourrons la voir au projet Interzone à Shawinigan, du 13 juillet au 30 septembre 2018.
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