Parenthèses… suite poétique de Lysandre Tremblay

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Lysandre Tremblay, ancienne ALC présentement engagée dans des études universitaires, nous offre généreusement cette suite poétique…

Merci Lysandre! (N.D.L.R.)

 

 

 

7

L’éternité
S’évapore

Sous mes doigts
Ta peau de dentelle
Clavicule en fleurs
Déferle

Serpente

La lumière

Sur tes épaules

Dans ton cou

On devrait la faire taire

À coup d’abat-jour

Abattre le jour

À chaque seconde

Rendre invisible le chapelet de baisers

Sur ta gorge

Ma paume

N’est plus qu’un trou dans ma main

***

La tirade d’une saoulonne
Qui s’enfarge dans ses lettres d’amour
La bouche pleine de velours
Je feel éparpillée
Et le coeur harponné
Je tousse des papillons
Dans mon coude
Polie
Comme maman m’a appris
J’ai le corps engourdi
Et les ongles rongés
Mais le coeur à vif
Je ne vois plus rien
Mes vers de contact sont dans le fond de mon crâne

***

Simili-Poulet

Tu m’empoissonnes
Je m’empoisonne
Tous les soirs
Et tous les matins
Je pleure mon coeur
Par la bouche
Je me demande
Ce que dirait
Marie Curie
De mes yeux gonflés
Et de mes mains vides

***

Ouvre-moi une parenthèse

Pour ne jamais la refermer

J’técrirai des poèmes

Sur des post-it

Et je les collerai sur mon corps

Pour que tu puisses les lire

Avec ta bouche

On fermera les fenêtres

Pour pas que le vent nous les vole

Et comme ça on aura des mots

Imprimés dans nos têtes

Et j’aurai ta voix

Enregistrée sur mon cœur

***

Le cirque ça sent la sueur -ou- ceci n’est pas une histoire de cirque

Mesdames et messieurs

Bienvenue au spectacle

Applaudissez tous

Pour ce cirque désarçonné

Deux trapézistes

Se sont envolées

Et en plein élan se sont aperçues

Qu’elles ne faisait pas la même pirouette

Leurs doigts se sont touchés

Sous un ciel chapiteau

Leurs regards se sont croisés

Et leurs bouches riaient

De leur bêtise

Comme des funambules sans harnais

Et sans filet

Elles tombaient

Vers la cage des lions

Indomptés

Indomptées

Dans les gradins la foule les huait

S’esclaffant de leur numéro raté

Et pendant ce temps

Les deux acrobates

Dansaient dans le vide

Et jonglaient avec la vie

Et au même moment

Le clown était triste

***

J’ai fait un trou dans mon filet à papillon

J’ai jamais compris

Les paparmanes

Qui disaient “be mine”

Mais s’obstiner avec des bonbons

Ça sert à rien

Le sucre, ça n’a pas d’oreille

Pour entendre la vérité

La vérité

C’est que tu n’es pas un coeur en sucre

Qui fond sur la langue

Et qui pourrit les dents

Tu es un papillon

Le papillon de personne

Mais j’aime bien

Quand tu te poses dans mes mains

Et dans mon cou

Et sur ma bouche

Car moi aussi

J’ai des papillons

***

Relier les points

Je suis tombée

En amour

Avec des pointillés

Et puis j’habite

Sur la rue du en attendant

En attendant

De pouvoir faire du bricolage

Mon coffre à crayon est trop plein

De post-it

Et d’un stylo

Qui ne sert à faire que des parenthèses ouvertes

Un stylo qui rêve

D’être un pinceau

Pour peindre ton corps

De constellations

***

Overdose

Deux salles d’orchestre

Enfoncées dans mes oreilles

Debout dans l’autobus

Mais quelle aventure

 

Je lis le braille

Sur ta peau

Et je t’épelle le manque

Dans notre alphabet clandestin

 

J’ai les lèvres mauves

Et le coeur qui palpite

Il pleut dans mon dos

Je suis junkie de toi

***

Maman

Je suis grande maintenant

J’ai presque toutes mes dents

Est-ce que je peux goûter?

Tu m’as tendu ta coupe

Impressionable moi

Innocente moi

J’ai trempé mes lèvres

Dans le vin

Dans le vice

***

Clocher barbelé

Assise sur un banc d’église
Je regarde les lumières changer de couleur
Et je compte les autobus

J’ai l’impression que mes pieds marchent jamais assez vite pour te rejoindre
J’ai des fourmis dans les doigts à force de pas te toucher
Mon coeur est boutonné en jalouse

***

Je t’ai échographié le ciel

Et dans les nuages

Je t’ai écrit

Des je t’aime

En poésie

***

Canicule Clavicule

On joue aux jeux de hasard
On crisse nos 2$ dans une machine à sous
On échappe le reste de notre p’tit change dans les craques du divan
Un divan jaune poulailler
Pis comme deux poules pas de tête
On a tué le coq

À coup de feux d’artifices
Le cocorico ne me réveillera pas demain
De toute façon je ne peux pas dormir
À cause des papillons

On ferme les lumières
Parce que dans le noir tout est plus simple
Et le temps n’existe plus
Et comme une comédie gore un peu conne
Plus rien ne fait de sens
Sauf
Mes doigts
Dans tes cheveux
Tes mains
Sous mon chandail
Et
Ma bouche
Sur la tienne

Et peut-être qu’un jour

On aura plus besoin de fermer la lumière
Et d’ouvrir des parenthèses
Pour pouvoir s’aimer

 

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