Fantasmagorique espèce… nouvelle d’Ariane Denis

Suivez-nousFacebookby featherSuivez-nous
PartagerFacebooktwitterpinterestlinkedintumblrby featherPartager

La veille du mois de juin arrivait promptement et Estelle n’était toujours pas prête à quitter son logis pour affronter ces années à l’université qui l’attendaient. Assise sur le rebord de sa fenêtre, dans ce vieux quartier illuminé où elle demeurait depuis son très jeune âge, elle tomba sur quelque chose qui devait changer sa vie.

31 mai 2008, c’était son jour à elle, le jour où elle devait quitter le nid. Estelle prit son sac à dos avec raideur et quitta sa demeure sans même fermer les lumières. Arrivée à l’arrêt de bus le plus proche, elle sortit son billet qui devait l’amener à l’embarcadère des oiseaux. L’embarcadère des oiseaux est un lieu où les gens aimaient se réunir pour observer les oiseaux, mais depuis qu’Aldaron, le seigneur des arbres, est décédé, il n’y a plus personne qui visite ce lieu surnaturel. 30 minutes plus tard, elle était assise par terre dans ce grand endroit vitré de tous les côtés qui donnait accès au ciel incroyable. Elle attendait fébrilement l’arrivée des oiseaux.

Au bout d’un moment, Estelle entendit un craquement lointain, elle se pencha vers la fenêtre la plus proche et elle vit cet oiseau qui était tombé de l’arbre. Pendant un moment, elle eut une pensée qui lui traversa l’esprit, elle voulait le laisser par terre puisqu’il allait assurément s’en remettre et quelqu’un d’autre allait recoller ses morceaux. Soudain, elle se remémora un souvenir qui rendit sa gorge serrée. Elle était à sa dernière année au collège quand une bande de filles de sa classe l’avait tabassée pour aucune raison, elle était inquiète, elle avait des frissons qui lui arrachaient les poils de son corps. Personne n’était venu la secourir, on l’avait laissée seule dans l’obscurité. Il ne faut pas attendre que les autres agissent, il faut agir avant eux, car si personne n’agit ce sont plusieurs vies qui seront mises au fumoir. Estelle sortit par la porte de derrière et alla près de la bête qui luttait pour sa vie. Elle prit l’oiseau avec ses deux mains et l’amena dans la grande salle vitrée pour vérifier son état de conscience. Elle lui chuchota « Ne t’en fais pas, je vais te secourir! ». Au moment où elle émit un seul son avec sa bouche, la bête s’illumina comme les rayons du soleil durant le mois de juillet et alla se poser sur un grand lampadaire accroché au plafond. Estelle était en état de choc, elle ne comprenait pas une seconde de ce qui venait de se passer. Quelques heures plus tard, un merle bleu vint les rejoindre. Estelle dit à cet être au corps recouvert de plumes « J’avais perdu espoir que les oiseaux viennent dans ce lieu abandonné. ».

Le merle lui répondit avec une voix aiguë:

  • Nous passons ici chaque jour, nous, les oiseaux, ajouta le merle d’un air confondu.
  • Pourquoi les gens disent donc que depuis la mort du célèbre Aldaron, vous n’êtes plus dans les parages? dit Estelle d’un air épaté.
  • C’est sans doute parce qu’Aldaron était le roi des arbres et qu’il avait un don pour parler à nous, les oiseaux, prononça le merle avec confiance.
  • Oui, mais je peux aussi te parler? dit-elle confuse.
  • Ma chère, vous avez également ce don de parler aux oiseaux et vous l’avez hérité de votre père, dit-il avec grâce.
  • Cela est impossible! prononça Estelle sous le choc de ses mots.
  • Je vous assure que oui! Au fait, pourquoi êtes-vous ici? lui répondit l’oiseau.
  • Hier soir, j’ai trouvé une lettre au fond d’un vieux tiroir de ma demeure familiale, où je demeure encore à ce jour depuis la mort de mes parents, exprima-t-elle après avoir pris des grandes respirations. Cette lettre me disait de venir ici, au débarcadère des oiseaux, le 30 mai 2008 en matinée et que quelque chose allait révolutionner ma vie.
  • Vous êtes bel et bien venue au point de rendez-vous et c’est pour cette raison que vous êtes parmi nous aujourd’hui, confirma le merle.

Après les dernières paroles du merle bleu, un flot d’oiseaux entra dans la grande salle et se posa sur les branches du grand arbre au centre de la pièce. Ils parlaient ensemble de la pluie et du beau temps, car pour eux, le soleil est une source de réconfort tout comme les humains.

Un des oiseaux, vêtu d’un plumage polychrome se posa sur l’épaule d’Estelle et lui chuchota « Il faut absolument que tu viennes là-haut, il y a cette chose qui t’attend. ».

  • Cette chose qui va changer ma vie? demanda Estelle d’un air songeur.
  • Oui, tu n’as seulement qu’à nous suivre, n’aies pas peur! dit la horde d’oiseaux en battant des ailes.

Le merle bleu lui faisait signe de grimper sur son dos, Estelle suivit ces animaux aux plumages pigmentés de couleurs sur le dos de cet oiseau bleu nuit. Ils traversèrent des centaines de nuages et arrivèrent au sommet. Tout était rose et les étoiles étaient si près qu’on pouvait les toucher. Un grand homme à la barbe remplie d’étoiles portant un chapeau qui avait la forme d’un cercle magique interpella Estelle: « En quel honneur êtes-vous de passage dans mon monde rempli de gens bien? Voulez-vous communiquer avec une personne en particulier? ».

  • Je me suis présentée ici, aujourd’hui, après avoir lu une lettre qui m’était destinée et qui n’était pas signée par personne. Cette lettre m’a fortement conseillé de me rendre au débarcadère des oiseaux pour que ceux-ci me guident vers vous, répondit Estelle avec assurance.
  • Mes salutations Estelle! C’est le seigneur des arbres qui sera comblé de votre venue ma chère amie, dit l’homme à la barbe blanche.
  • Le seigneur des arbres? Pourquoi voudrait-il me parler à moi? exprima Estelle avec de l’incompréhension dans ses yeux.
  • Le voilà, je vous laisse, dit le vieil homme.

Un homme au visage familier qui ne ressemblait pas à ce qu’Estelle s’imaginait du seigneur des arbres marcha vers elle et c’est à ce moment qu’elle sut que son père était en sécurité dans un autre monde que le sien.

Suivez-nousFacebookby featherSuivez-nous
PartagerFacebooktwitterpinterestlinkedintumblrby featherPartager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *