Bonheur à distance… «L’Espace qui nous sépare»… critique cinéma de Huamy Perreault

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Depuis quelques années, les scientifiques tentent de trouver des solutions pour sauver notre planète. Toutefois, puisqu’ils pensent que nous n’avons pas beaucoup de chance pour la sauver, ils essaient de trouver une seconde planète. La NASA a donc commencé plusieurs recherches sur la planète Mars. Ils ont découvert quelques minimes traces d’eau, en 2008, et ils pensent pouvoir arriver à créer un habitat semblable à celui de la Terre. Ils ont même commencé à prévoir un aller simple sur Mars. Ils ont fait des sélections à travers plusieurs candidats venant de différents pays. Le voyage est prévu pour 2020. À la suite de ces événements et ces avancées dans cette direction, il en a fallu peu pour inspirer les scénaristes et les écrivains. Depuis plusieurs années, mais particulièrement depuis 2015, plusieurs films, livres et pièces de théâtre ont abordé ce sujet. Nous pouvons penser à la pièce de théâtre Irène sur mars de l’auteur Jean-Philippe Lehoux et du metteur en scène Michel-Maxime Legault, le film Seul sur mars de Ridley Scott inspiré du livre du même nom d’Andy Weir et plusieurs autres œuvres.

Plus particulièrement dans cette critique, il sera question du film The Space Between Us ou, au Québec, L’Espace qui nous sépare, ou Un monde entre nous, en France. Ce film met en vedette Asa Butterfield dans le rôle de Gardner Elliot, Britt Robertson dans le rôle de Tulsa, Gary Oldman dans le rôle de Nathaniel Shepherd, Carla Gugino dans le rôle de Kendra et plusieurs autres. Il est réalisé par Peter Chelson, un scénariste et acteur britannique, et il a été écrit par le scénariste Allan Loeb.  Sorti en 2017, ce long métrage est produit par Southpaw Entertainment Relativity Media.

Cette œuvre cinématographique raconte la réalisation du rêve du PDG de Genesis, Nathaniel Shepherd qui avait pour but de créer une civilisation sur Mars du nom de East Texas. Il a fait en sorte de rendre possible le tout premier voyage sur Mars. Durant le voyage pour s’y rendre, une des passagères a réalisé qu’elle était enceinte, puisqu’elle n’avait pas suivi les règles et qu’elle a quand même eu un rapport sexuel après les tests médicaux. Comme il était déjà trop tard pour faire demi-tour, ils ont décidé qu’ils avaient tous les outils pour procéder à l’accouchement, rendu à la destination. Malheureusement, elle n’a pas survécu à l’accouchement, mais elle donna naissance à un garçon, Gardner Elliot. Ne voulant ni causer de problème à la compagnie ni faire perdre de la crédibilité au voyage, ils décidèrent de garder cet événement secret en inventant une histoire comme quoi elle n’aurait pas survécu au voyage. Cet événement se produit au début du film, puisque le reste de l’histoire se passe 16 ans plus tard. Nous suivons donc la vie de Gardner âgé de 16 ans ayant toujours été élevé dans une bulle avec des scientifiques. N’étant jamais allé sur Terre, il a développé une fragilisation des os qui l’empêche de survivre sous l’effet de la gravité. Il doit donc rester en apesanteur. Toutefois, étant curieux et innovateur, il réussit à inventer plusieurs systèmes pour s’occuper, mais lorsqu’il n’innove pas, il communique par appels vidéo avec Tulsa qui vit sur Terre. Depuis son enfance, elle ne l’a jamais eu facile. Elle a dû grandir rapidement et elle a dû jouer le rôle de parents pour son tuteur et elle-même. Elle a toujours eu du mal à communiquer et encore plus à s’attacher, cependant ce n’est pas ce qui s’est produit avec Gardner. Après plusieurs tests et de nombreuses rencontres, ils vont décider d’essayer d’emmener Gardner sur Terre. C’est à ce moment que l’amour, le questionnement et les problèmes commencent.

Ce film est une magnifique production hollywoodienne conçue pour nous remettre en question et pour nous faire rêver. Gardner est un des personnages qui nous aide à réaliser la chance que nous avons particulièrement grâce à sa curiosité et à ses désirs. Dès son arrivée sur Terre, il est impressionné par toute la diversité des couleurs que nous possédons et il ne cesse de demander : « Quelle est la chose que vous préférez sur Terre? ». Cette question a surpris ces locuteurs et les a laissés presque sans mot. Toutefois, cette question nous aide à nous rappeler la chance que nous avons d’être ici, sur Terre. Nous sommes privilégiés de pouvoir avoir toutes ses diversités de couleurs, de températures et de paysages. Notre planète bleue est une véritable merveille de la création et au lieu d’essayer de la sauver, nous tentons de déménager. N’est-ce pas la représentation pure de la lâcheté de l’Homme? Nous avons cette étrange capacité de ne jamais être satisfait de ce que nous avons ou de simplement tout prendre pour acquis alors que la majorité de notre vie ne l’est pas.

D’un autre côté, Nathaniel Shepherd est la représentation pure du désir d’évolution. L’Homme ne peut pas se contenter de petites choses, il doit toujours voir plus loin, plus gros ou plus impressionnant. L’humain a réussi à voyager dans l’espace, il a réussi à marcher sur la Lune, il a construit des avions, des bateaux, des édifices, des villes, des maisons et j’en oublie. Pour ce personnage, sa grande réussite et sa plus grande préoccupation est bien sûr la planète Mars. Toutefois, même s’il a réussi à faire vivre des gens sur Mars, son rêve ne peut pas se réaliser. Shepherd a l’incapacité physique de survivre à la traversée de la couche d’ozone. Toutefois, il ne va jamais abandonner et l’amour l’aidera à atteindre son but. Il s’agit d’un petit message pour nous pousser à ne jamais abandonner nos rêves. Cependant, Gardner est, encore là, le personnage qui apporte le plus cette morale. Il fait tout ce qu’il peut pour pouvoir venir sur Terre, il fait un long chemin sur une planète inconnue pour trouver Tulsa, il va partir à l’aventure pour rencontrer celui qu’il pense être son père.

Gardner nous oblige à remettre en question certaines épreuves que nous avons pu traverser avec difficultés ou encore celles qu’on a tout simplement abandonnées. De plus, il nous rappelle avec délicatesse que la vie est courte et que nous ne savons jamais ce qui peut se produire : « Je n’ai pas pu choisir l’endroit où je suis venu au monde, mais je peux choisir l’endroit où je vais mourir ». Dans ce passage, il évoque une grande question philosophique qui est la vie et la mort. Nous voyons donc que la mort peut avoir une fin heureuse et symbolique, même s’il ne s’agira pas vraiment de sa mort.

Dans une toute autre direction, nous pouvons remarquer que la vie n’a jamais fait de cadeau au personnage de Tulsa. Elle a donc développé une incapacité à faire confiance aux gens et le silence de Gardner sur Internet ne va pas l’aider. Toutefois, lorsqu’elle va rencontrer Gardner, elle va bien démontrer son sentiment d’abandon et sa perte de confiance en lui. C’est à ce moment qu’il va dire une phrase qui m’a particulièrement marquée : « Ce n’est pas parce qu’on t’a menti auparavant que je suis forcément un menteur, et ce n’est pas parce qu’une chose semble incroyable qu’elle est forcément fausse ». Cette citation nous rappelle que nous ne devons pas mettre tout le monde dans le même bateau, que ce n’est pas parce qu’ un garçon t’a fait de la peine ou t’a battue que tous les gars vont le faire. De plus, ça nous rappelle que nous avons tendance à chercher ce que nous avons déjà ou tout simplement à chercher ce que nous croyons être vrai. Cela nous démontre donc que nous avons une difficulté à chercher vers l’inconnu puisqu’il nous fait peur. Tout en mentionnant qu’il s’agit d’une des plus grandes craintes de l’humanité. Nous pouvons penser à l’anxiété que l’inconnu, la mort, le futur et les phénomène paranormaux créent chez les gens. Donc, il nous incite à faire confiance à la vie et à croire en l’impossible. Si nous faisons le lien avec le film, nous pouvons comprendre que Tulsa a de nombreuses blessures psychologiques depuis son enfance. Elle comprend tout au long du film qu’elle n’est pas obligée d’affronter ça seule. Ce n’est pas parce qu’elle reçoit de l’aide ou que quelqu’un la supporte qu’elle est nécessairement faible ou lâche. Elle apprend donc qu’elle peut affronter la vie main dans la main avec une autre personne ou même plusieurs personnes.

Si nous abordons le côté romantique de l’œuvre, nous savons que les deux amoureux ont eu une relation à distance durant plusieurs années en ayant des appels de façon quotidienne. Les deux ont rapidement développé des sentiments réciproques même si la peur de ceux-ci les ont poussés à tout garder pour eux. Comme mentionné plus haut, ils vont réussir à se rencontrer dans le monde réel ce qui va intensifier leur sentiment. Les deux ont une relation impossible et compliquée comme dans Roméo et Juliette. Ils viennent de deux mondes différents, ils ne peuvent pas être ensemble sans mette la vie de l’un ou de l’autre en danger. Toutefois, ils vont quand même connaître une fin un peu plus heureuse que dans le monde shakespearien.

Vers la fin du film, nous pouvons remarquer que la mission de Mars ne semble pas être près d’être finie. Plusieurs astronautes se préparent à s’y rendre pour créer une sorte de relève pour cette nouvelle civilisation qui ne compte qu’un seul citoyen permanent. Cela peut nous pousser à nous demander si les astronautes vont réussir aussi bien que dans les imaginaires de nos très chers écrivains.

Pour résumer, il s’agit d’une magnifique œuvre qui aborde discrètement de nombreux sujets qui aident à se réaliser soi-même. On peut en faire notre propre interprétation en comparant certaines réponses, répliques ou agissements à nos propres expériences. Après avoir abordé le nouveau monde, la destruction de notre Terre, les martiens, l’amour, les relations à distance, la confiance, les blessures, les rêves, la mort, la vie, nous devrions nous demander comment on aurait agi à la place de Gardner et aussi on devrait tous se demander ce que nous préférons sur Terre. Peut-être ça pourrait nous aider à nous réveiller et enfin nous décider à agir au lieu de parler. Peut-être que ça pourrait nous aider à plus apprécier ce qu’on a? Peut-être ça pourrait nous faire apprécier davantage la vie, tout simplement.

Pour ma part, j’ai adoré ce film. Il se retrouve dans mon top 5 des meilleurs films de ma collection. J’ai eu une énorme remise en question sur ce que j’aimais de la Terre. J’ai réalisé à quel point nous étions chanceux d’avoir cet environnement qu’on côtoie tous les jours. Ce film me pousse à profiter de plus en plus de la vie et des bons moments comme manger un burger, magasiner, conduire ou se promener à cheval. Il m’a fait prendre conscience de l’état de notre Terre et de tout ce que nous sommes en train de perdre. Toutefois, ce que j’en retiens le plus, mise à part la partie écologique, c’est que nous devons arrêter de prendre tout pour acquis. On doit apprendre à voir les véritables beautés de la nature.

 

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