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Le Silence des Agneaux
Le Silence des Agneaux est un film réalisé par Jonathan Demme et écrit par Ted Tally basé sur un roman de Thomas Harris. Mettant en vedette Jodie Foster, Ted Levine, Scott Glenn et Anthony Hopkins dans le rôle du terrifiant docteur Hannibal Lecter, ce film a gagné une multitude de prix dont cinq Oscars. Celui du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur et meilleure actrice dans un rôle principal et meilleur scénario adapté. Sortie en 1991, ce suspense raconte l’histoire d’une jeune cadette du FBI qui doit recevoir l’aide d’un psychologue cannibale incarcéré afin d’arrêter un tueur en série qui écorche ses victimes.
Ce film déborde d’extraordinaires performances de la part de chacun des acteurs, la plus remarquable et mémorable étant sans aucun doute celle de Anthony Hopkins dans le rôle du Docteur Lecter. Il n’est à l’écran que pour 24 minutes et 52 secondes mais pour plusieurs personnes, il est la seule chose qu’ils se souviennent du film. Il nous fait même oublier qu’il n’est pas le principal antagoniste du film, car cet honneur va à Ted Levine et le repoussant personnage de Buffalo Bill. Inspiré par de vrais « serial-killers » tels que Ed Gein et Ted Bundy, ce tueur est l’un des plus terrifiants de l’histoire du cinéma. Reste la performance centrale et tout aussi magnifique de Jodie Foster dans le rôle de Clarice Starling. Elle apporte un certaine innocence et vulnérabilité au rôle qui offre un merveilleux contraste à toute la violence présente dans ce film. Elle domine aussi une distribution majoritairement masculine, ce qui renforce la vision féministe du film.
L’un des thèmes les plus importants de ce long-métrage est sans aucun doute la manipulation. Dès le début, on voit que Clarice se fait manipuler. Tout d’abord par son patron, Jack Crawford et puis par Lecter. Mais cette manipulation n’est pas toujours à sens unique. Les multiples scènes de discussion entre Starling et Hannibal sont les parties le plus intéressantes de ce film et l’une des choses qui les rend si captivantes est l’espèce de jeu de tromperie entre les deux. Il est évident que Lecter possède l’avantage mais Clarice a elle aussi quelques moments où elle peut démontrer sa ruse. Elle est aussi la première, et souvent la seule, à déchiffrer les anagrammes de Hannibal. Il y a aussi une certaine vision féministe au film ou plutôt une dénonciation du regard masculin. On voit souvent que Clarice est fixée ou regardée par tous les hommes qu’elle croise, parfois par incrédulité aux actions qu’elle accomplit comme femme et parfois par désir. Le Docteur Chilton, directeur de l’institut où est incarcéré Hannibal, semble amical et serviable jusqu’à ce qu’elle refuse ses avances; il devient alors distant et amer. Les plans de caméra servent aussi à nous faire ressentir ce regard masculin.
D’un côté plus technique, lorsqu’un homme parle à Clarice, il est toujours en train de fixer la lentille de la caméra, ce qui crée une brisure du quatrième mur. On a donc l’impression que c’est nous qu’il regarde, que c’est à nous qu’il parle. Alors que Clarice, ou plutôt Jodie Foster, ne fixe jamais la lentille, on voit que c’est à une autre personne qu’elle parle et non au téléspectateur. Cela aide donc encore plus le spectateur à se mettre dans la peau du personnage principal. Un autre des magnifiques aspects visuels de ce film est visible lors des conversations entre Starling et Lecter. Ils ne sont séparés que par une simple vitre et, lorsque la caméra est pointée sur Clarice, on peut voir un reflet du visage de Hannibal. Cela lui donne une apparence de spectre, comme s’il hantait Clarice.Ce ne sont que quelques exemples parmi plusieurs de l’incroyable réalisation de Jonathan Demme.
Pour conclure, Le Silence des Agneaux est un excellent film, l’un des meilleurs de son genre et il contient l’une des meilleures performances de l’histoire du cinéma grâce à Anthony Hopkins. C’est un film réellement immanquable qui devrait être vu par tous.
Blade Runner 2049
Réalisé par Denis Villeneuve, Blade Runner 2049 est la suite au mythique Blade Runner de Ridley Scott. Mettant en vedette Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto et Ana De Armas, ce long-métrage a reçu un excellent accueil de la part des critiques mais fut un échec commercial. Sorti en 2017, ce film raconte l’histoire d’une jeune Blade Runner, l’agent K qui doit partir à la recherche de l’agent Deckard, disparu depuis 30 ans.
Les acteurs offrent tous des performances exemplaires, ce qui n’est pas surprenant de la part de Gosling, Leto et Ford qui ont tous déjà fait leurs preuves à plusieurs reprises. Mais ce sont les actrices plus méconnues qui impressionnent le plus. Ana De Armas joue le rôle de Joi et elle est le centre émotionnel du film et Sylvia Hoeks joue la très froide et dangereuse réplicante Luv avec beaucoup de complexité. Sous la direction de Villeneuve, même l’ancien lutteur et acteur inexpérimenté Dave Bautista offre une performance remarquable.
Ce long-métrage excelle aussi dans tous les aspects plus techniques du cinéma et est une vraie merveille visuelle. L’original de 1982 a une apparence iconique et a eu une énorme influence sur l’entièreté de la science-fiction et du cyberpunk. Ce n’était donc pas une tâche facile de tenter de reproduire cette apparence et de la moderniser pour une nouvelle génération tout en gardant ce qui la rendait si spectaculaire. Mais heureusement, Denis Villeneuve a pu faire appel à une vraie légende de la cinématographie, Roger Deakins. Reconnu comme étant le meilleur dans son domaine et nommé treize fois aux oscars, c’est avec ce film qu’il a finalement remporté la statuette. C’est en collaborant avec lui que Villeneuve a réussi à donner une image incroyable à ce film tout en rendant hommage à l’original. Miniatures et effets spéciaux imperceptibles ainsi qu’un mixage sonore impeccable et une bande sonore magnifique de la part de Hans Zimmer apportent une immersion totale dans ce monde futuriste mais pourtant réaliste.
Parmi les thèmes phares de ce film on retrouve l’humanité, ce qui fait que l’on est humains. Cette question est au centre de l’esprit de K, qui se questionne sur sa propre humanité et sur les raisons pour lesquelles il existe. Peut-il avoir une âme même s’il est réplicant et non humain? Est-il moins humain que ses créateurs? Quelle est sa place alors qu’il est un réplicant qui chasse ses semblables? Ce film pose ces questions aux spectateurs mais n’offre pas une réponse définitive, il faut réfléchir et, grâce aux indices fournis par le film, en venir à notre propre réponse.
Pour conclure, Blade Runner 2049 avait une tâche quasiment impossible à accomplir. Il devait rendre hommage et respecter l’un des films les plus mythiques du cinéma tout en offrant assez de nouveauté pour se différencier. Ce fut une réussite. Ce film a su égaler l’original et certains diraient même qu’il l’a surpassé. Perfection au niveau technique, performances remarquables de la part des acteurs et beaucoup de matière qui porte à réflexion sont ce qu’offre ce magnifique film à ne pas manquer.
Interstellaire
Interstellaire est un film de science-fiction réalisé par Christopher Nolan d’un scénario écrit par lui et son frère Jonathan Nolan. Sortie en 2014 et mettant en vedette de nombreux acteurs de haut niveau, ce film a amené une certaine remontée dans la qualité des films de science-fiction, comme si les cinéastes avaient été inspirés par celui-ci. Seul sur Mars en 2015, L’Arrivée en 2016 et Blade Runner 2049 en 2017, il est logique de penser que ces films on pu être produits grâce au succès du film de Nolan. Ce long-métrage raconte l’histoire d’une équipe d’astronautes qui partent en expédition spatiale à travers un trou de ver afin d’assurer la survie de l’humanité.
Ce film, comme la majorité des films de Nolan, a une distribution des plus fantastiques. Le rôle-titre revient à Matthew McConaughey qui démontre encore une fois son talent d’acteur et qui offre ici probablement sa meilleure performance en carrière. Il s’est bien sûr fait connaitre grâce à de nombreuses comédies romantiques mais c’est grâce à Dallas Buyers Club qu’il a su se faire connaitre comme autre chose que le beau garçon d’Hollywood et Interstellaire sert à solidifier sa place parmi les acteurs sérieux. Anne Hathaway brille aussi dans son rôle, qui est l’une de ses premières performances suite à sa victoire aux oscars pour Les Misérables en 2012. John Lithgow, Jessica Chastain, Wes Bentley et Casey Affleck sont tous aussi exemplaires dans leurs rôles tout comme Michael Caine, qui signe ici sa sixième collaborations avec Nolan. Mais la personne la plus surprenante dans son rôle est sans aucun doute la jeune Mackenzie Foy, qui n’était âgée que de treize ans lors du tournage. Il est rare que des enfants acteurs réussissent à offrir de bonnes performances, mais elle a réussi haut la main. Elle n’est présente que pour la première heure du film, mais elle en est tout de même le centre émotionnel. Christopher Nolan offre comme à son habitude un direction extraordinaire qui garde le téléspectateur ancré dans la réalité malgré tout ce qui se passe à l’écran. Finalement, le compositeur Hans Zimmer a réussi à créer pour ce film l’une des bandes sonores les plus magnifiques et émotionnelles de la science-fiction tout en évitant les clichés du genre. Cette composition s’écoute aussi très bien par elle-même.
L’une des choses les plus remarquables à propos de ce film est que tout est basé sur de véritables théories scientifiques, principalement celles du physicien Kip Thorne. Thorne a beaucoup travaillé avec les frères Nolan autant lors de l’écriture du scénario que lors de la production. Plusieurs scientifiques maintiennent aussi que ce film est celui qui réussit le mieux à représenter la théorie de la relativité de Einstein à l’écran. Mais bien sûr, il ne faut pas oublier que les théories de Kip Thorne ne sont que cela, des théories. Il ne faut donc pas croire que tout ce qu’on l’on voit dans le film est possible, malgré les bases du scénario sur la réalité. Cela reste tout de même un film de science-fiction. Un autre aspect du film qui aide à cette illusion de réalisme est l’utilisation majoritaire d’effets spéciaux pratiques. On retrouve évidement de nombreux effets par ordinateur, mais comme pour tous ses autres films, tant que Nolan peut se servir de maquettes, il va le faire. Vaisseaux, robots et costumes, presque tout était réellement présent sur le plateau de tournage. Un autre détail intéressant qui renforce le réalisme est que aussitôt que la caméra se trouve dans l’espace, il n’y a plus de son, peu importe ce qui se passe à l’écran. On est loin de Star Wars. De plus, plus du tiers du film a été filmé en IMAX, ce qui donne une très grande immersion aux spectateurs.
En conclusion, Interstellaire a marqué un tournant dans les films de science-fiction. Depuis sa sortie, on voit beaucoup plus de films de ce genre qui prônent le réalisme, mais on peut aussi voir une augmentation dans la qualité de ces films. Acteurs exceptionnels, effets spéciaux à couper le souffle et des visuels grandioses, on se croirait revenu à l’âge d’or de la science-fiction. Tout le monde devrait voir le film qui a instigué ce changement et ainsi tomber, ou même retomber, en amour avec ce genre cinématographique.
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