La paradoxale, l’écrivaine qui n’aime pas lire

Suivez-nousby Suivez-nous
Partagerby Partager

N’est-ce pas étrange ? Une jeune plume qui ne s’attarde pas aux mots autres que les siens ?

 

Égoïste ! Vous penserez sûrement… Peut-être que vous avez raison. Un existentiel tourment d’auteur, un mystère de contradiction, une brume qui serpente entre les rayons du soleil à l’aube… Êtes-vous comme moi ? Ne suis-je pas seule dans mes souliers sans lacets ?

 

Entre vous et moi… La littérature ! Ces fameux écrits, du manuscrit jauni par l’encre de nos ancêtres aux romans numériques sur nos Iphones, ils étaient, sont et seront la colonne vertébrale de l’instruction, du savoir, de l’éducation ! Selon certains… Bien sûr !

 

Ensemble, reculons l’aiguille du temps jusqu’à l’époque où les enseignants utilisaient encore des craies blanches pour éduquer la descendance ; ces différents types de livres, fiers porteurs de ce nom, se faisaient masser le dos en nous laissant, vous et moi, tourner leurs pages avec l’espoir d’en ressortir érudit. Hélas… Cette époque a désormais la tête recouverte de cheveux blancs.

 

Que ce soit une larme versée après avoir lu les dernières lignes du drame Treize raisons, un cœur envoûté devant l’amour qui unit les destins du beau vampire Edward et de la jeune Bella dans Twilightou un rire strident qui vous échappe en lisant une bonne comédie et qui dérange votre voisine Jeanine quand elle étend son linge sur la corde un dimanche matin… N’est-ce pas une marguerite de temps perdu que l’on effeuille à en oublier le quotidien qui respire encore autour de nous ? Ô combien vous aurez deviné qu’il ne manque pas un pétale dans mon jardin d’existence ! Cela ne veut pas dire pour autant que je suis une illettrée sans créativité. Au contraire, je déguste ces riches desserts d’écrits à travers un morceau de gâteau cinématographique. Quand vous cuisinez, préférez-vous lire la recette ou préparer le mélange ? C’est le même principe pour choisir entre le livre ou le film ! Du papier, mime sans expression, à l’écran, Cirque du Soleilde la création, j’y vois la beauté de l’histoire défiler sa réalité sans avoir à l’imaginer entre les lignes d’un bouquin.

 

Mais vous les écrivez, ces mots, me direz-vous ! Avec le sourire en coin, j’approuve vos justes dires. Mais c’est là, bien précisément, qu’entre ma fourchette dans la part de mon gâteau ; je les cuisine, ces mots. Une tasse de figures de style, une cuillère à table de dictionnaire et une pincée de mes songes, il ne manque qu’un petit tour au fourneau de l’éditeur pour en voir naître mon livre !

 

C’est impossible de devenir écrivaine sans aimer la lecture, ai-je déjà entendu maintes fois. L’est-ce vraiment ? Une loi non écrite oblige-t-elle les auteurs à se soumettre à une conversion radicale littéraire pour s’assurer de la juste valeur de leur plume ? Je n’y crois pas une seconde… Et vous ?

 

En mes mots, je ne suis point en guerre contre l’armée de soldats, patients et avides, qui ont cette faculté à envier qu’est de savourer le bon goût d’une lecture…

 

Sans toutefois concéder, mes chers lecteurs, que la bataille d’un écrivain peut se gagner seulement avec des fusils à lire.

Suivez-nousby Suivez-nous
Partagerby Partager