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Ils étaient calmes et pas en train de sauter sur un trampoline. Ils étaient assis par terre et pas debout dans un vide intersidéral, presque affaissés par le temps et par l’infini, par les minutes qui passaient trop lentement et pas comme le temps de finir un sac de croustilles, trop court. L’ambiance était maussade et pas comme si l’on croisait un farfadet lors de la Ste-Patrick, qui me dirait qu’il serait les guimauves dans mes lucky charms. À la queue leu-leu et pas entassés n’importe comment comme mes vêtements dans le capharnaüm qu’est ma chambre, les rangs se refermaient et les gens étaient collés et pas comme le A et le Z sur un clavier d’ordinateur. Par contre, tous étaient à leur place et pas comme les bretzels dans un sac de méli-mélo. Il fallait entrer, tous attroupés comme dans un abattoir et non pas comme dans un parc d’attractions. Malgré tout, le sourire de tous était voyant comme s’il s’agissait d’un panneau d’indication sur lequel il serait écrit : «Regardez-moi, je suis heureux!» et non pas : «Ne me regardez pas, je pleure.» Ils attendaient en silence et pas en chantant faux; pour l’instant. D’autres sont entrés, mais ceux-là, tout le monde les connaissait. Ceux qui étaient impatients, pas comme ce que nécessite l’urgence des hôpitaux, se sont mis à se resserrer les uns sur les autres pour admirer et ne pas oublier ceux qui étaient en avant. Ceux qui attiraient l’attention de tous lançaient des objets aux autres, à ces bêtes affamées, comme s’il s’agissait de nourriture lancée à des gens qui souffrent de malnutrition. Ces personnes célèbres aux yeux des autres rugissaient, faisaient de l’harmonie avec du vacarme. Ils nourrissaient leur public de picks de guitare et de serviettes utilisées et pas fraîchement lavées pour calmer leurs admirateurs, qui étaient des animaux en cavale, prêts à attaquer ceux qu’ils convoitaient, des brutes remplies d’instincts barbares et, surtout, des auditeurs d’un spectacle de musique.
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