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Anxiété
Ma chère et tendre amie, te revoilà
Toi qui habites mon cœur et mon esprit
Cet élancement que tu causes dans ma poitrine
Il m’est impossible de m’en défaire
Je ne peux me détendre en ta présence
Oh! Te revoilà!
Mais si j’y pense, tu ne m’as jamais quittée
Toujours présente dans mes moments de douleur
Mais aussi dans mes moments de joie
Je n’imagine plus ma vie sans toi
Tu t’y es ancrée depuis déjà trop longtemps
Ma chère et tendre amie, te revoilà!
Tu es la seule sur qui je peux compter
La seule qui jamais ne m’abandonnera
Et ce, même si je te hurle de me laisser
Tu seras toujours à mes côtés
Maladie
Je suis un enfant rêvant de sortir jouer
Je suis un vieillard peinant à respirer
Je suis un bébé n’ayant jamais vu le jour
Je suis une mère complètement épuisée
Je suis la goutte pendant au bout du nez
Je suis un homme voyant l’invisible
Je suis un étudiant trop surchargé
Je suis une fillette incapable de parler
Je suis un enfant pensant différemment
Je suis une dame incapable de tricoter
Je suis un obèse dont le cœur veut lâcher
Misérables humains, je vous aurai
Aucun de vous ne m’échappera
Je vous éradiquerai tous sans pitié
Pollution
Face à la rivière que nous connaissons par cœur
Que nous avons vue s’élargir au fil des années
Que nous avons vue se salir de plus en plus
Face à cette route passante sur l’autre rive
Si bruyante, sale et laide
Absolument tout sauf naturelle
Elle est là depuis longtemps, certes
Mais pas depuis toujours
Nous l’avons vue être construite
Alors que nous n’étions que de jeunes pousses
Ravageant notre belle forêt
Remplaçant la terre par une sorte de goudron
Ces monstres à moteur la traversent
Jour et nuit sans le moindre répit
Un bruit horrible, présent en permanence
Qui couvre même celui de la chute, plus bas
Une odeur nauséabonde nous atteint
Nous étouffe lentement mais sûrement
Notre frère est déjà tombé au combat
Toujours là, allongé à nos pieds
La saleté qui nous envahit a eu raison de lui
L’eau et l’air pleins d’impuretés
Malgré nos efforts pour les purifier
Ils nous tuent lentement également
Notre colère est bien là
Elle ne disparaîtra pas si facilement
Notre frère est mort, nous le vengerons
Il n’a pas péri par la nature
Il a péri par la main des hommes
Par leur pollution qui corrompt tout
Ces hommes qui construisent des routes
Ces hommes qui salissent nos rivières
Ces changements au fil des saisons
Tout cela est la faute des hommes
Mais nous restons là, d’année en année
Immobiles et impuissants
Bientôt l’hiver viendra et nous nous endormirons
Qui sait si à l’été nous nous réveillerons
Nous sommes malades, tout comme notre frère
Cette même mort nous emportera
Sans pitié, sans merci
C’est leur faute, tout le monde le sait
À ces maudits hommes qui détruisent tout
Mort
Une noirceur épaisse et infinie
De petites lumières à perte de vue
Des ampoules?
Des chandelles?
Presque des feux follets
Une silhouette parmi elles
Parfois elle tend la main
Une main glaciale
Une main squelettique
Et une lumière s’éteint
La silhouette règne sur son domaine
Elle éteint les lueurs une à une
Elle les connait par cœur
Chacune de ces lumières
Mais aucun remords ne l’habite
Certaines lumières sont chevrotantes
D’autres éclatantes et aveuglantes
Mais elle ne fait aucune distinction
À ses yeux creux, toutes sont égales
Toutes sont au final perdantes
Toutes s’éteignent un jour ou l’autre
Mais d’autres apparaissent
Parfois beaucoup s’éteignent d’un coup
Alors que leur apparition est constante
Pourquoi donc cela?
La silhouette exécute sa tâche
Sans jamais se plaindre, sans relâche
Complètement solitaire dans la noirceur
Seules les lumières qu’elle éteint
Pour lui tenir compagnie
Humanité
Ô toi, Humanité, que J’ai fièrement créée
Ô toi, Humanité, que J’ai autrefois aimée
Ô toi, Humanité, en qui J’avais si confiance
Ô toi, Humanité, pour qui J’avais tant espoir
Ô toi, Humanité, en qui J’avais foi
Toi qui M’as déçu
Toi qui M’as trahi
Toi qui as déformé Mes paroles avisées
Toi qui as abusé de Mon amour aveugle
Toi qui as pris pour acquise Ma miséricorde
Ô toi, Humanité, à l’origine de ta propre souffrance
Ô toi, Humanité, qui t’entretues sans le moindre remords
Ô toi, Humanité, qui détruis le monde que Je t’ai offert
Ô toi, Humanité, qui te détournes du cycle naturel
Ô toi, Humanité, en qui J’ai cessé d’avoir foi
J’en ai désormais assez
Tu es Ma plus grande erreur
Je dois donc te réparer
Mais il est trop tard pour ça
Il n’y aura plus de seconde chance
L’heure de l’apocalypse est venue
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