Les maladies… suite poétique de Juliette Zyskowska Ramos

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Schizophrénie
Avant que tu sois là, je ne me cachais pas sous mon drap,
Je n’avais pas peur des voix,
Je pouvais distinguer quand quelqu’un me parlait

Maintenant,
J’ai toujours peur,
Toutes les voix inconnues qui me parlent sans arrêt
Tu m’effraies tout le temps
Tu parles dans ma tête sans arrêt
Des paroles tranchantes, des paroles blessantes
Des paroles que je ne pensais jamais entendre

Tu me fais toujours pleurer,
Les inquiétudes que tu me fais vivre
Je ne peux même plus sortir sans avoir peur,
Sans avoir des crises de panique

Les craintes
J’ai peur que quelqu’un me trouve ridicule
Que quelqu’un veuille me faire du mal
C’est tout à cause de toi
Toutes les croyances auxquelles tu m’as fait croire
J’ai toujours cru que j’étais stupide,
Que je ne servais à rien
Inutile, tu me le rappelles tous les jours.

Tous tes couteaux plantés dans mon dos,
Les marques qui creusent ma peau
La sensation du sang qui coule dans mon dos
La douleur est à un autre niveau.

Tu as toujours pensé pour moi
Et mes pensées sont toujours aussi noires que toi,
Mes pensées suicidaires
Mes pensées noires envers les autres
Le vouloir de faire du mal,
Le vouloir de tuer…

À cause de toi, ils m’ont embarrée
À cause de toi, ma famille ne me veut même plus
Tu m’as fait halluciner des méchants
Mais le seul méchant c’est toi.
Maintenant il me reste qui?
Toi, toi le méchant!
Toi, la seule personne que je ne veux plus
Mes médicaments te calment de jour,
Mais, de nuit ils te transforment en terreur
Pire que jamais
Je me réveille en sueurs à chaque heure
Je me réveille en pleurs à chaque quart d’heure

Mais pourquoi?
Pourquoi la vie m’en veut autant?
Est-ce que j’ai fait quelque chose pour que tu me haïsses aussi souvent
Je me suis toujours sentie seule
Mais pourtant, je ne le suis jamais
Tu es toujours là,
Même quand tu es contrôlé, je t’entends en arrière de ma tête

Je n’en peux plus…
S’il te plaît, sors de ma tête
Laisse-moi seule,
Laisse-moi tomber
Donne-moi la paix que je mérite
Donne-moi la paix dont j’ai besoin
Tu m’as suivie depuis assez longtemps

Mes tentatives de suicide me creusent de plus en plus
Je vous le jure, la mort m’attend
J’ai la corde autour du cou,
Il me manque juste une place pour m’accrocher et me laisser tomber

Ce n’est peut-être pas mon choix…

Mais…je vous quitte,
Ne vous inquiétez pas, ça va être mieux comme ça
J’espère juste que quand je reviendrai, tu ne seras plus là

L’anorexie
Le regard dans le miroir
Juste passer devant me choque à chaque fois
La grosseur de mes fesses
La grosseur de mes cuisses
Mes formes me lèvent le cœur
Si seulement ma face était moins ronde, mon ventre plus plat

Mes amis disent s’inquiéter
Ils ne savent pas ce qui m’arrive,
Ils mentionnent ma perte de poids soudaine,
Je ne comprends pas pourquoi,
Je n’ai seulement perdu que dix livres
Il aurait fallu que ça soit plutôt vingt…
Mais donne-moi une chance, ça fait juste une semaine

Les maux de cœur, les maux de tête
Les troubles de sommeil
Toutes les pensées négatives,
Je suis laide, je suis grosse,
Je ne suis pas assez bonne…
La décoloration de ma peau
Ils ont sûrement remarqué, mais ils ne l’ont juste jamais mentionné

Ça fait maintenant presque trois mois
J’ai perdu presque cent livres
J’ai presque atteint mon objectif,
Mais j’ai besoin de pousser plus loin
J’ai besoin de surveiller mes calories un peu plus

J’ai perdu tous mes amis,
Ils ne me respectaient plus
Ils ont convaincu mes parents de m’amener au docteur
Je ne voulais pas, mais ils m’ont forcé

Les médecins ont pris mon cas comme urgent,
Ils disaient que m’évanouir et perdre autant de cheveux n’était pas sain,
Que ma perte de poids me rendait malade
Je pouvais en mourir

Ça faisait six mois quand mes parents ont commencé à pleurer
Ils ont appris que je n’ai jamais pris mes médicaments
Que je leur mentais…


C’est à mes funérailles que tout le monde s’est réuni pour la dernière fois avec moi
Les paroles touchantes,
Les pleurs émouvants,
J’ai peut-être pris mon rôle un peu trop au sérieux,
Je n’ai jamais pensé me rendre à ce point
J’aurais dû écouter mon entourage,
J’aurais dû écouter les médecins

J’avais perdu au-dessus de cent livres
Mon corps n’en pouvait plus
Je n’avais plus d’énergie,
Je ne mangeais plus,
Je ne buvais plus

Je peux finalement dire que je suis fière de moi-même,
J’ai enfin atteint mon objectif
Mais mon objectif n’était pas de mourir,
J’ai été trop loin
Je m’excuse à tous les gens que j’ai blessés
Mais maintenant il est trop tard…

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