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Cette vieille radio m’épiait du regard,
Elle me suppliait de la faire jouer,
De m’amuser avec elle,
D’enlever le tas de poussière qui la recouvrait,
De lui dégourdir les jambes,
De dérouiller ses haut-parleurs
Et de m’élancer sur la piste de danse
Tel un enfant sur le sucre.
Je décidai d’exaucer son vœu
Et me laissait bercer par ses sons.
Je me sentais invincible,
Capable de tuer un lion à mains nues,
Capable de nager l’océan sans m’arrêter,
Capable de m’envoler vers des lieux inconnus.
Je dansais comme jamais auparavant,
Sentant chaque note me traverser l’esprit.
Sa musique me donnait la force
De continuer sans m’arrêter.
La mélodie se métamorphosa
Et devint de plus en plus macabre,
Laissant place à des cris et des murmures monstrueux.
J’en eus des frissons,
Mais j’étais incapable de m’arrêter.
Désorientée et confuse,
Je dansais un pied devant l’autre.
À travers mes mouvements longs et élégants,
J’aperçus l’horloge assez longtemps pour pouvoir y lire l’heure.
Ma mâchoire s’écrasa au sol quand je vis
Que je dansais depuis maintenant cinq jours et demie.
Mes pieds couvraient le sol de sang
Et le sol couvrait mes jambes de bleus.
J’ordonnais à mon cerveau de stopper,
Mais la musique m’envoutait.
Je ne m’arrêterai jamais
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