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Je me réveille
J’ouvre tout doucement un œil, puis l’autre
Je me sens étrange
Ma tête est toute gonflée, tout enflée
J’ai les yeux tout boursouflés
Cette nuit j’ai rêvé
Oui j’ai rêvé à une vie achevée
Je sens mes souvenirs délirer
Ma tête est confuse
Je me souviens vaguement
Mais quelque chose m’a marqué
C’était si simple et si beau
Je m’étais retrouvée dans un endroit ignoré
Dans un nouveau pays, j’avais les deux pieds plantés
Un nouveau monde qui me semblait allumé
Je marchais, je marchais, je marchais
Étrangement je n’entendais rien
Excepté le son du vent qui sifflotait
Sinon, pas un bruit
Pas même un moteur chuchoter
Je me souviens, ça me revient
J’étais dans une forêt
Elle était remplie à craquer
Rien n’y manquait
Il y avait un tout petit mini chemin déjà tracé
Je le suivais, comme si je savais où il me mènerait
Je sentais le vent chaud
Il venait caresser tout délicatement ma peau glacée
Je sentais les rayons brûlants du soleil
Ils me réconfortaient
L’air sentait si bon, ça me plaisait
Ça me rassurait, ça me comblait
Je ne prenais que de simples et de pures respirations
C’était calme, sans aucune petite perturbation
Et d’un coup
Brusquement
La fin du chemin était là
Devant moi
J’apercevais quelque chose
Quelque chose de tellement affreux
D’ignoble
D’hideux
C’était moi
C’était moi et vous
C’était nous
Nous dans toutes nos voitures
Nous étouffés d’usines
Nous empoisonnés par l’air vicié
C’était le gaz
C’était le gaz éparpillé dans l’air
C’était l’air
Tout simplement
L’air négligé, l’air pollué, l’air infesté
Puis je me suis réveillée
Mon rêve c’était de respirer
D’inspirer et d’expirer
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