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Les balles sifflent dans l’obscurité.
Deux soldats au sol, rampant pour éviter que la faucheuse ne les recueille
Poussant l’infinité de cadavres sur leur passage.
On n’y voit rien excepté l’océan cramoisi,
L’héritage de braves femmes et hommes estropiés.
Obus pour accompagner le dernier sommeil,
Peut-être que l’impact propulsera les âmes plus rapidement au purgatoire.
Les flammes dansent joyeusement, satisfaites du carnage
Apparemment, elles étaient les seules puisqu’une pluie d’obus déferlait
L’eau sanglante nourrira à merveille la végétation mourante
Tout comme les projectiles achèveront à merveille les survivants
L’air est irrespirable, mélange létal de cendre, de sang et de mort
Une soudaine léthargie dépose ses confortables ailes autour d’un des combattants.
L’hémorragie avait passé le palier critique, un doux sommeil le recueillit
Alors que son frère d’arme le regardait s’éteindre dans ses bras.
Le seul survivant se tient devant le président.
Honoré pour sa bravoure, on lui remet une décoration.
Décoration marquant le début de son existence marginale.
Le champ de bataille l’a traqué jusqu’en Amérique.
Éternellement.
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