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Aujourd’hui, on m’a oubliée. On m’a observée pour mieux me dévisager. On m’a regardée d’un regard familier. On m’a souri d’un mouvement de lèvres commun. On m’a adressé un «Ça va?» indifférent. On m’a donné un fou rire. On m’a écoutée parler pour ne rien dire. On m’a écrit pour être poli. On m’a servi de la nourriture que je n’ai pas mangée. On m’a bousculée à l’aide de quelques paroles. On m’a approchée pour me parler. On m’a encouragée pour que je bouge. On m’a accrochée sans s’excuser. On m’a ignorée par entêtement. On m’a approuvée dans un choix. On m’a oublié, encore. On m’a blâmée d’un évènement antérieur. On m’a laissée à moi-même. On m’a côtoyée sans but précis. On m’a rappelé de déjeuner le matin. On m’a raconté des tranches de vie. On m’a appréciée pour mon humour. On m’a inspirée pour un texte. On m’a accueillie à bras ouverts. On m’a demandé de travailler. On m’a servi le souper que j’ai mangé cette fois-ci. On m’a haussé les épaules avec un air désintéressé. On m’a incluse dans une conversation. On m’a fait languir sur un coin d’autobus. On m’a attendue pour se rendre à quelque part. On m’a envoyée promener pour le plaisir. On m’a reprise sur ce que j’avais fait. On m’a souhaité du bonheur. On m’a vu souffrir. On m’a regardé sourire avec dédain de mes moments heureux. On m’a glissé quelques mots sur un secret. On m’a indiqué où était un objet.
On m’a chanté «bonne fête».
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