C’est quoi ça, l’amour?

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On m’a jamais montré c’était quoi ça, l’amour ?

J’ai appris toute seule

Y’a un seul amour que j’aime

Que j’ai appris à aimer

L’amour d’la mort

Je l’ai sul cœur

L’amour du ti-coune du coin de la rue

Qui me disait qu’un gun sua tempe

Ça m’irait bien

La chaleur de l’impuissance étampée sur mon crâne

Me donnait envie de lâcher la bataille

L’amour de la bouffe

Elle m’aimait tellement

Qu’elle me rendait malade

J’pensais toujours avoir le dernier mot

Mais y parait que ça marche pas de même

L’amour de Marie-Jeanne

Celle qui est entrée dans ma vie

En se faisant passer pour « ma meilleure amie »

Elle a gâché mon adolescence en me manipulant

C’était comme une drogue

Impossible de vivre sans elle

L’amour que mon prof de français

Me garochait dans face

À grands coups

D’insultes pis de menaces

Je faisais quoi moi après ?

Il me restait juste à dessiner mes malheurs dans mes cahiers

L’amour dont toi aussi

T’étais bin fier de me montrer

Même pas le temps d’mettre un pied dans ‘bâtisse à apprendre

Que j’étais déjà rendu face première à terre

J’y goûté au plancher

Plus qu’une fois

L’amour des grands rois

Des jeunes cons

Des matantes pis des mononcles

Qui posent tout le temps les mêmes questions

L’amour que mon frère m’a donné

En me violant l’âme

Pis en me déchirant le corps

Sentir son souffle dans mon cou

Un souffle que j’aurais préféré ne jamais sentir

Mon frère m’a enlevé quelque chose de précieux

Quelque chose que je n’aurai plus jamais

L’amour que mon beau-père

Défoulait sur moi

Quand il sentait l’alcool

Pis la fin de soirée

Pis quand y’avait fini

J’tais pu capable de me’lver

Des bleus jusque sul cœur

En passant par les idées noires qui m’avait sacré dans tête

J’en parlais pas

J’disais rien

Ça servait à quoi de toute façon

J’avais beau crier mes peines

Jouir de douleurs

Personne n’était là pour m’écouter

Pour me tendre une épaule pour pleurer

Le seul amour que j’ai réellement reçu

C’est l’amour de ma mère à moitié morte

Abattu par l’beau-père qui l’aimait trop

Il lui restait juste son cœur pour m’aimer

Pis encore là

De toute façon, tout le reste était déjà brisé

Son cœur qui s’est émietté

Dans ses mains

Le jour où elle m’a trouvé

L’amour d’la mort, j’l’avais sul cœur

Un amour que plusieurs m’a donné

Jusqu’au jour

Où il m’a tué.

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