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Le cadenas
J’avais peur que mon livre disparaisse.
J’avais peur que l’eau de ma vie se soit évaporée.
J’avais peur que mon seul enfant soit piégé.
J’avais peur que mon sort dépende de cela.
J’avais peur de ce cadenas.
J’avais peur de ce qu’il voulait dire.
J’avais peur de les attirer.
J’avais peur de devoir me cacher.
J’avais peur qu’ils viennent nous chercher.
J’avais peur qu’ils nous violent.
J’avais peur qu’ils nous séparent.
J’avais peur qu’ils détruisent tout de mon trésor.
J’avais peur de ce cadenas qui serait un jour brisé.
J’avais peur de ce cadenas qui démontrait ma vulnérabilité.
J’avais peur de ce cadenas qui était là par ma faute.
J’avais peur de ce cadenas qui ne nous protégerait pas longtemps.
Tiens-moi
J’ai tout donné à quelqu’un qui ne connaissait pas son pouvoir.
Tu ne veux pas me blesser, mais mille fois, tu l’as fait.
Je t’en supplie.
Je suis blessée, brisée, anéantie.
Mais tu peux me sauver.
Encore et encore je le referai.
J’ai juste besoin que tu me dises que je ne suis pas cinglée.
Je t’en supplie.
Tu as tout de moi.
Montre-moi la sortie et je préfèrerai mourir.
Une noyade dans une rivière glacé ou un feu qui me brulerait.
Tout serait moins douloureux que cette porte.
Je serai petite et personne ne me remarquera.
Jamais je ne te dérangerai ou je m’occuperai de me punir.
Je t’en supplie.
J’imagine
J’essaie de l’arrêter.
Je croyais être assez forte pour toi.
Mais je ne peux plus le cacher.
J’imagine que je dois laisser tomber.
J’essaie de l’ignorer.
Je ne suis pas assez forte pour toi.
J’avance avec mes œillères et ne vois que toi.
Toi qui m’ordonnes de te suivre.
J’imagine que je dois laisser tomber.
J’ai perdu ce combat et la guerre je te la laisse.
Je ne suis pas assez forte pour toi.
Je ne suis pas la soldate qui t’est destinée.
J’imagine que je dois laisser tomber.
Je ne suis pas assez forte pour le roi que tu es.
Ma peinture
Retour en arrière.
Oublier que c’est fini et tout repeindre.
Repeindre pour redémarrer.
Redémarrer pour recommencer.
Recommencer pour ensuite repeindre.
Repeindre de la même couleur.
De la même couleur mais sans les taches.
Les taches, preuves de mon ancienne histoire.
Mon ancienne histoire effacée par la peinture.
La peinture qui s’abaisse dans le pot.
Le pot qui se vide et me laisse sans ce pouvoir.
Ce pouvoir de tout repeindre
Tout repeindre pour redémarrer.
Redémarrer pour recommencer.
Recommencer pour ensuite repeindre.
Repeindre et oublier.
Oublier est impossible avec ces taches.
Ces taches resteront sans peinture.
Sans peinture, je resterai.
Resterai dans la même histoire.
L’histoire que je voudrai effacer.
Effacer avec la peinture.
Peinture que je n’aurai pas.
Mes licornes
Lorsque j’étais plus jeune, je croyais en tout.
Je croyais à la fée des dents,
Je croyais au père noël,
Je croyais aux licornes,
Je croyais aux super-héros.
Lorsque j’étais plus jeune, je croyais en nous.
Je croyais que nous allions gagner cette partie,
Je croyais que nous allions réussir ce test,
Je croyais que nous étions <<cool>>,
Je croyais que nous étions invincibles.
Lorsque j’étais plus jeune, je croyais en vous.
Je croyais que vous seriez là pour moi,
Je croyais que vous seriez toujours ensemble,
Je croyais que vous alliez me dire la vérité,
Je croyais que vous alliez m’aimer.
Lorsque j’étais plus jeune est du passé.
J’ai grandi et j’ai dû le réaliser.
L’amitié, n’est pas toujours faite pour rester.
Ma ballerine
Ma boite à bijoux,
Renfermant tous ces trésors, tu les protégeais.
Tu protégeais ces souvenirs de ma petite enfance.
Ma petite enfance qui ne se résumait qu’en un mot,
Un mot qui réunissait tous mes trésors.
Une ballerine régnait sur toute ma vie,
Une simple ballerine avec une jupette rose,
Une simple ballerine au chausson blanc,
Une simple ballerine avec un sourire charmeur.
Tous ces trésors étaient en sécurité, dans mon grenier.
Mon grenier qui se résumait qu’en un mot,
Un mot qui réunissait tous mes trésors.
Une ballerine régnait sur toute ma vie.
Une simple ballerine habillée tout de noir,
Une simple ballerine aux bottillons sombres,
Une simple ballerine avec un double visage.
Renfermant tous ces trésors, tu te les appropries.
Tu les vole et les caches, sans aucun remords.
Les bijoux de mon enfance, ceux que je t’avais confiés.
8
Ligne mince, courbée, suivant un chemin indéfini, mais déjà tracé.
Un chemin choisi d’avance, mais sans contrainte.
Une courbe lisse et différente à chaque fois.
Une ligne fine, changeante et dépendante.
Parfois une, parfois deux.
Un choix différent pour chaque créateur.
Ligne large, droite, suivant un chemin indéfini, mais déjà tracé.
Un chemin choisi d’avance, avec des millions de contraintes.
Une ligne rude, stable et indépendante.
J’ai confiance que cette ligne se retrouve.
Que cette ligne donne un résultat magnifique.
Un résultat unique, mais identique à tous les autres.
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Bravo mademoiselle c’est une très belle suite poétique, j’adore.