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Vous êtes-vous déjà aventuré à l’intérieur d’un Sephora? Pour ceux et celles qui n’ont jamais entendu ce mot, Sephora est une chaîne de magasins où l’on peut trouver des produits de beauté de toute sorte. Bref, c’est à la fois un paradis et un enfer terrestres. Nous pouvons y retrouver du maquillage à profusion, des crèmes pour tous les types de peaux, des parfums, des huiles, des lotions, absolument tout pour rendre une femme plus belle. Cependant, il y a un coût à cela. Je m’approche du comptoir de SKII, la vendeuse me vente les bénéfices d’une essence de je ne sais trop quelle cure miraculeuse. C’est alléchant et ça sent trop bon. Je regarde l’étiquette : 160$. Même pour moi, qui suis une fanatique de produits de beauté, j’ai eu une petite (grosse) remise en question. Rassurez-vous, je n’ai pas acheté l’essence. Par contre, je sais que plusieurs personnes sont prêtes à se procurer ce genre de produit en souhaitant changer leur apparence. Je ne peux m’empêcher de m’imaginer des signes de piastres qui s’écoulent de la bouteille après chaque utilisation. Suite à cette excursion, je me suis mise à réfléchir. J’aime le maquillage ainsi que les produits de beauté. Toutefois, j’aime aussi pouvoir aller m’entraîner sans me badigeonner d’un fond de teint hydrofuge à 60$, d’opacité légère à moyenne, antiride avec des propriétés apaisantes. Been there, done that. Je peux comprendre l’attrait de toujours paraître jolie et rayonnante de santé, mais tout est dans la modération. Suis-je une esclave des standards de beauté parce que je me maquille? Peut-être. Par contre, le maquillage n’est pas pour moi une façon de me cacher derrière une croûte de fond de teint ultra méga couvrant. C’est plutôt pour moi une façon de passer le temps. J’aime prendre ce temps le matin pour faire quelque chose que j’aime. D’un autre côté, je sais que pour certaines personnes, porter du maquillage n’est plus un choix, mais une nécessité. Un selfie sans maquillage devient alors un véritable cauchemar à un point tel que les selfies identifiés comme étant des #nomakeup sont faux. Les magazines prônent la beauté naturelle en foutant Kim Kardashian avec son contour parfait sur la page couverture. Ne pourrait-il pas y avoir un équilibre? Vouloir payer 160$ pour une petite crème miracle n’est pas très équilibré, à mon avis. La plupart du temps, lorsque l’on voit une fille se maquiller, on présume qu’elle est une esclave des standards de beauté. Il y a cependant une nuance entre une fille qui aime se maquiller et une fille qui a l’impression d’être obligée de se maquiller. Je dois admettre que la ligne est mince, car plusieurs choses entrent en ligne de compte. Personnellement, j’aime me maquiller. Je dois passer plus de temps maquillée que pas maquillée. Il m’arrive de me procurer une palette d’ombre à paupières à 50$ (ou plus) et de jubiler devant les belles couleurs et les odeurs. Oui, oui, vous avez bien lu. Certaines compagnies de maquillage parfument leurs produits. Parfois, il m’arrive de trouver que je ne suis pas aussi jolie démaquillée que maquillée, mais je vois surtout le maquillage comme une façon de pouvoir pratiquer une forme d’art qui pardonne. Si je n’aime pas mon maquillage, je verse mon huile démaquillante qui sent la rose dans ma main et j’observe le maquillage qui s’éparpille et qui finit par disparaître complètement sans que ce soit un véritable gâchis. Bref, si je suis une esclave des standards de beauté, je me trouve modérée en ce qui a trait au culte que je leur voue. J’ai suffisamment confiance en moi pour ne pas me camoufler derrière une seconde peau lorsque je vais à la piscine. Malheureusement, je sais que pour plusieurs personnes, l’été est un combat entre la tenue de leur makeup et l’humidité. Je comprends ces personnes. À l’épicerie, lorsque je fais la file pour payer les achats, j’ai pour habitude de passer le temps en regardant les pages couverture des magazines. On peut y voir de jolies mannequins retouchées par Photoshop avec un teint parfait, un bronzage parfait, un corps parfait, des cheveux parfaits. À la télévision, les pauses publicitaires montrent Katy Perry vêtue d’une robe moulante et d’escarpins de 6 pouces de haut vendre un mascara. Nous sommes assaillis par des images qui montrent des hommes et des femmes parfaits. C’est facile de se laisser envoûter par les promesses de produits miracles, car ces publicités montrent ce que la société désire voir. Récemment, sur les réseaux sociaux, le phénomène du acneshaming (intimidation envers ceux qui ont de l’acné) a vu le jour. Il y a toujours eu ce problème, me direz-vous. C’est vrai. Cependant, pour qu’on lui donne un tel nom, le problème est désormais démesuré. Des photos d’adolescentes où l’on peut voir leur peau au naturel sont publiées sur les réseaux sociaux et leurs noms sont tagués. Cela signifie que ces personnes peuvent voir tous les commentaires haineux en lien à leur photo. Ce n’est pas surprenant que ces jeunes filles, qui sont dans une période plutôt chiante du cycle de la vie, décident de s’embellir avec de la poudre bronzante et du fard à joues. Nous vivons dans une société qui nous dit «soyez naturel sinon vous aurez l’air fake», mais d’un autre côté, elle encourage les standards de beauté inatteignables. Je crois donc qu’une bonne partie de la population est esclave
des standards de beauté sans même nécessairement se maquiller. Messieurs, vous ne pouvez nier que le corps de David Beckham n’est pas une œuvre d’art à lui seul. Nous sommes conditionnés à nous comparer à ces célébrités qui ont accès à des technologies et des produits qui peuvent les transformer en deux clics de souris ou deux coups de crayon pour les sourcils. C’est en sachant que ces personnes ne sont pas entièrement vraies que nous devrions comprendre que nous ne pourrons jamais leur ressembler.
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