Déchéance – Suite poétique de Frédérique Gélinas-Desroches

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Anxiété

Ma chère et tendre amie, te revoilà

Toi qui habites mon cœur et mon esprit

Cet élancement que tu causes dans ma poitrine

Il m’est impossible de m’en défaire

Je ne peux me détendre en ta présence

 

Oh! Te revoilà!

Mais si j’y pense, tu ne m’as jamais quittée

Toujours présente dans mes moments de douleur

Mais aussi dans mes moments de joie

Je n’imagine plus ma vie sans toi

Tu t’y es ancrée depuis déjà trop longtemps

 

Ma chère et tendre amie, te revoilà!

Tu es la seule sur qui je peux compter

La seule qui jamais ne m’abandonnera

Et ce, même si je te hurle de me laisser

Tu seras toujours à mes côtés

 

Maladie

Je suis un enfant rêvant de sortir jouer

Je suis un vieillard peinant à respirer

Je suis un bébé n’ayant jamais vu le jour

Je suis une mère complètement épuisée

Je suis la goutte pendant au bout du nez

Je suis un homme voyant l’invisible

Je suis un étudiant trop surchargé

Je suis une fillette incapable de parler

Je suis un enfant pensant différemment

Je suis une dame incapable de tricoter

Je suis un obèse dont le cœur veut lâcher

 

Misérables humains, je vous aurai

Aucun de vous ne m’échappera

Je vous éradiquerai tous sans pitié

 

Pollution

Face à la rivière que nous connaissons par cœur

Que nous avons vue s’élargir au fil des années

Que nous avons vue se salir de plus en plus

Face à cette route passante sur l’autre rive

Si bruyante, sale et laide

Absolument tout sauf naturelle

 

Elle est là depuis longtemps, certes

Mais pas depuis toujours

Nous l’avons vue être construite

Alors que nous n’étions que de jeunes pousses

Ravageant notre belle forêt

Remplaçant la terre par une sorte de goudron

 

Ces monstres à moteur la traversent

Jour et nuit sans le moindre répit

Un bruit horrible, présent en permanence

Qui couvre même celui de la chute, plus bas

Une odeur nauséabonde nous atteint

Nous étouffe lentement mais sûrement

 

Notre frère est déjà tombé au combat

Toujours là, allongé à nos pieds

La saleté qui nous envahit a eu raison de lui

L’eau et l’air pleins d’impuretés

Malgré nos efforts pour les purifier

Ils nous tuent lentement également

 

Notre colère est bien là

Elle ne disparaîtra pas si facilement

Notre frère est mort, nous le vengerons

Il n’a pas péri par la nature

Il a péri par la main des hommes

Par leur pollution qui corrompt tout

 

Ces hommes qui construisent des routes

Ces hommes qui salissent nos rivières

Ces changements au fil des saisons

Tout cela est la faute des hommes

Mais nous restons là, d’année en année

Immobiles et impuissants

 

Bientôt l’hiver viendra et nous nous endormirons

Qui sait si à l’été nous nous réveillerons

Nous sommes malades, tout comme notre frère

Cette même mort nous emportera

Sans pitié, sans merci

C’est leur faute, tout le monde le sait

À ces maudits hommes qui détruisent tout

 

Mort

Une noirceur épaisse et infinie

De petites lumières à perte de vue

Des ampoules?

Des chandelles?

Presque des feux follets

 

Une silhouette parmi elles

Parfois elle tend la main

Une main glaciale

Une main squelettique

Et une lumière s’éteint

 

La silhouette règne sur son domaine

Elle éteint les lueurs une à une

Elle les connait par cœur

Chacune de ces lumières

Mais aucun remords ne l’habite

 

Certaines lumières sont chevrotantes

D’autres éclatantes et aveuglantes

Mais elle ne fait aucune distinction

À ses yeux creux, toutes sont égales

Toutes sont au final perdantes

 

Toutes s’éteignent un jour ou l’autre

Mais d’autres apparaissent

Parfois beaucoup s’éteignent d’un coup

Alors que leur apparition est constante

Pourquoi donc cela?

 

La silhouette exécute sa tâche

Sans jamais se plaindre, sans relâche

Complètement solitaire dans la noirceur

Seules les lumières qu’elle éteint

Pour lui tenir compagnie

 

Humanité

Ô toi, Humanité, que J’ai fièrement créée

Ô toi, Humanité, que J’ai autrefois aimée

Ô toi, Humanité, en qui J’avais si confiance

Ô toi, Humanité, pour qui J’avais tant espoir

Ô toi, Humanité, en qui J’avais foi

 

Toi qui M’as déçu

Toi qui M’as trahi

Toi qui as déformé Mes paroles avisées

Toi qui as abusé de Mon amour aveugle

Toi qui as pris pour acquise Ma miséricorde

 

Ô toi, Humanité, à l’origine de ta propre souffrance

Ô toi, Humanité, qui t’entretues sans le moindre remords

Ô toi, Humanité, qui détruis le monde que Je t’ai offert

Ô toi, Humanité, qui te détournes du cycle naturel

Ô toi, Humanité, en qui J’ai cessé d’avoir foi

 

J’en ai désormais assez

Tu es Ma plus grande erreur

Je dois donc te réparer

Mais il est trop tard pour ça

Il n’y aura plus de seconde chance

L’heure de l’apocalypse est venue

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