Émotions et créativité

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On spécule sur l’influence des émotions dans le processus de création et celle de l’art sur les émotions. De plus, une étude détermine le lien entre les émotions négatives et l’énergie créative.

Il existe un lien frappant entre l’art et les émotions. L’artiste se sert de sa joie, sa peine, sa souffrance, son angoisse ou son intuition pour créer. Il doit se mettre dans une certaine disposition d’esprit où les émotions peuvent guider ses gestes. Cependant, l’exploitation aussi intense des émotions devient lourde à porter sur une longue période de temps, car l’être humain ne peut vivre une vie stable en se concentrant seulement sur ses désirs et ses pulsions ce qu’on appelle le Ça dans la psychanalyse freudienne. L’esprit serait rapidement menacer de démence.

La dépression, la mélancolie et l’angoisse qui en résulteraient semblent cohérent avec le caractère instable de Van Gogh ou Cézanne. Peut-on en conclure que l’art rend dépressif? Après tout, en s’investissant autant dans son art, il parait logique de conclure en la possibilité de pouvoir s’y perdre.

Quoiqu’il y ait l’envers de la médaille dont il faut tenir compte. La créativité régule les émotions. Elle représente une échappatoire pour la vapeur accumulée. En d’autres mots, le fait de créer offre une façon de se décharger d’un surplus d’émotions. Il existe un état nommé homéostasie qui consiste à un équilibre biochimique (il ne faut pas oublier que les émotions sont le résultat de réactions biochimiques à l’intérieur du cerveau) dans le cerveau humain ce qu’on peut aussi appeler simplement un équilibre émotionnel. La créativité comme outil pour se défouler aide à atteindre cet état. Ainsi, l’instabilité émotionnelle de Van Gogh, de Schumann ou de Munch était peut-être la raison pour laquelle ils faisaient de l’art : pour se libérer des surplus d’émotions, d’une partie de leur âme à leur œuvre, de se confier sans le jugement immédiat des autres.

De plus, il semble être plus facile de créer avec des émotions négatives. Cela expliquerait l’abondance de celles-ci dans l’art et la littérature. Il est vrai que les émotions positives sont plus difficiles à communiquer que celles négatives. Les critères qui définissent le bonheur sont propres à l’individu. Être heureux est en soi une expérience hautement subjective qui est influencée par de nombreux facteurs en corrélation les uns avec les autres. Il faut faire attention à ne pas tomber dans les clichés où les représentations niaises.  De plus, en 1997, les recherches de Suzanne Vosburg (psychiatre) et Geir Kaufmann (psychologue) indiquent que les émotions négatives facilitent la créativité.

Si on me demandait : la souffrance était-elle nécessaire à la création? Ma réponse serait « non » et c’est pour le mieux je crois. Le monde comporte déjà sa bonne part de souffrance et l’exprimer à répétition devient un peu redondant même présentée sous différentes formes.

En 1996, Jill Adaman et Paul Blaney, de l’Université de Miami, ont prouvé que toutes excitations émotionnelles, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, stimulent la créativité en faisant écouter aux sujets à l’étude de la musique exprimant à tour de rôle la joie, la « neutralité » et la tristesse. Après chaque émotion, les participants devaient inventer d’autres utilités à un objet usuel telle une chaise ou un épluche légumes, par exemple. Ils ont démontré plus de créativité après avoir écouté la musique joyeuse et la musique triste que la musique « neutre ». M. Adaman et M. Blaney ont donc conclu que les émotions fortes contribuent grandement au rendement des pensées créatives.

Le contexte externe joue aussi un grand rôle dans la créativité, car il influence directement l’artiste et ses émotions. Il y a, entres autres facteurs, l’environnement et l’expérience. Comme je l’ai mentionné plus haut, la musique intervient dans le processus de création à titre de stimulant. L’endroit où crée l’artiste ou l’écrivain fait aussi une impression sur l’individu changeant ainsi sa perception d’une chose ou l’émotion qu’il ressent. Pour ce qui est de l’expérience, l’influence semble plus subtile. Elle regroupe les souvenirs bons ou mauvais, l’éducation, la religion et le milieu social dans lequel il a grandi.

Le Surmoi, le Moi et le Ça de la psychanalyse de Freud deviennent très pertinents lorsqu’on s’interroge sur le processus de création et l’abondance des pensées créatives. Par exemple, un Surmoi très fort peut tuer la créativité en contrôlant de façon idéologique la manière de voir l’art et la littérature. Le Ça représente les émotions telles que le désir et les pulsions qui, comme mentionné plus haut, sont bénéfiques pour la création. Cependant, le Ça est une lame à double tranchant, car il peut facilement mener à une instabilité psychologique. Le Moi est une toute autre histoire. Certains artistes ou écrivains se servent de leur créativité afin de trouver qui ils sont sans l’influence du corps social ou de leurs émotions.

En résumé, bien que je déplore l’utilisation abondante des émotions négatives dans la création, je comprends maintenant pourquoi elles sont autant présentes. J’ai également appris que les émotions positives étaient tout autant utilisées. Elles ont seulement moins de visibilité à cause des idées clichées et la subjectivité du bonheur. Ainsi, la création appelle à l’ouverture d’esprit et de cœur.

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