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L’ode des couleurs
Froissement des feuilles
Je me laisse emporter par la chaleur de ton étreinte
Brises de froide douceur
Là où le réconfort domine avec le bonheur
Odeur chaleureuse du bois brûlant
Havre de paix dans un tumulte d’automne
Doux fumet des citrouilles
Les effluves automnales me gardent en vie
La vapeur épaisse d’un thé au lait
Le soupir d’une saison de réconfort
Les pommes sucrées tombent sur le sol
Les temps colorés tirent à leur fin
Les pommettes rougissent
Je m’endors dans ta main
Les nez refroidissent
Je souhaite que tu ne t’éloignes plus jamais
Les feuilles d’arbres frappent le sol
J’ai peur du temps qui s’envole
La faune fait son nid
Tu me trahiras encore une fois
Les flocons s’accumuleront
Les larmes chaudes me gèlent la peau
Les récoltes sont terminées
Ne me quitte pas maintenant
Le sol se gèle
Pour cette fois reste avec moi
Le froid te ravagera sur son passage
Je te garderai une place à l’abri
La chanson se répète à nouveau
Ton pire ennemi revient en visite
Les pleurs arrivent
Laissé à toi-même tu ne peux y échapper
Les couleurs se fadent et les feuilles se dessèchent
Je me sens impuissante, je suis désolée
Le grand lit blanc te couvre avec froideur
Je n’oublierai jamais ton ode des couleurs.
Hibernation
La nature s’éteint pour quelques lunes
Mon cœur s’écrase sous le poids des plumes
Où est ma raison quand je cherche mon âme?
De grands changements arrivent
La faune est calme malgré ce risque
Elle a confiance en cette force qui la maîtrise
Certains se laissent emporter dans la douceur du sommeil de plomb
Tandis que d’autres voient noir
Perdent espoir et fuient la peur
Le plus loin, plus calme possible
Ils veulent oublier leur frayeur horrible
Mais comment choisir entre deux vies?
Certains oiseaux, assoiffés de liberté
S’envolent le plus loin possible dans les recoins cachés
Attendent patiemment le retour des beaux temps
Et reviennent plus que jamais vivants
Donnerais-je ma vie pour en vivre autant?
Certains mammifères gardent les pieds sur terre
Préparent à l’avance les pires misères
Toujours dans la même routine
Tournant, tournant toujours en rond
S’endormant dans leurs vapes de sommeil pacifique
Serais-je capable de vivre en cycles ?
Rhume des foins
Les beaux temps ne font pas que le bonheur
Certains n’y voient que des malheurs
Épuisement et démotivation
Fièvre et dures chaleurs
Un bien amenant un mal
Laissant derrière lui un terrible désastre
Cette faiblesse qu’est la curiosité
Conscients de la situation
Nous nous offrons cette malédiction
Si c’est le prix pour rester à tes cotés
Alors qu’il soit sans pitié
Car rester auprès de toi serait si bien
Malgré les besoins des solstices
Malgré la soif de repos
Se relever plus fort en vaudra la souffrance
Apprendre, toujours et encore plus de leçons
La récolte de la sagesse sera riche cette saison
La souffrance est savoureuse
Le tambour du cœur retentit
Sa résonnance m’étourdit
J’ai besoin de vivre l’aventure
D’endorphines à l’état pur
Le temps me soignera un jour
Mais il ne vaudra pas son pesant d’or sans toi
Saura-t-il t’épargner?
Chasse
Crainte d’être emparés
Rien ne peut y échapper
Les feuilles mortes de sang tachées
La panique vient t’attraper
La mort ne peut être évitée
Un cri ne pouvant être étouffé
Rongements de culpabilité
Cette souffrance sera abrégée
Son regard assoiffé de pitié
Un mal nécessaire impossible à priver
Seul portant une vie achevée
Un acte de beauté horrible s’est passé
La faim du chasseur épuisé
Une soif de vivre acharnée
Abondance menacée
Une si grande force dans une âme effarouchée
En un seul coup toute une vie effacée
Sans le moindre effort risqué
Une bête grièvement blessée
Dont le sang s’est vidé
Une carcasse apaisée
La bataille est terminée
La révérence est tirée
Un sacrifice respecté
Cette perte ne sera point gaspillée.
Première neige
Fin de la saison des couleurs
Début d’un jour nouveau
On recommence à zéro
La nature se change en page blanche
Une neige sur laquelle des croquis seront posés
Une nouvelle année pour vivre différemment
Rébellion intérieure
Pureté extérieure
Une véritable harmonie en douceur
Des vies s’éteignent pour la nuit hivernale
Certaines partent pour revenir au soleil
Et d’autres disparaissent dans la glace
Je suis assourdie par la neige qui flotte dans les airs
Sommeil intemporel dans le froid
La personne que je fus n’est plus
Elle est restée dans les brumes nuptiales de l’automne
Cette fois-ci, pour la première fois
Je suis enfin moi.
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J’ai beaucoup aimé«L’ode des couleurs». Je me suis sentie comme si je pouvais »entrer » dans le poème. C’est triste et beau à la fois.