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Ma femme que j’aime…
Son crâne de boule de billard
Son crâne d’œufs de poule
Et de chocolat blanc
Sa chevelure d’air
Sa chevelure de fantôme
Son visage de mime
Et de masque de farine
Ses oreilles de chiens de prairies
Et d’arachides sans écailles
Ses sourcils de fil de pêche
Ses yeux de croissant de lune
Ses yeux de glace de miroir
Et de bouteille de Vodka
Ses iris de caméléon
Ses iris d’arc-en-ciel
Ses paupières de rideaux entrouverts
Sa langue d’hameçon
Et de tige de fleur fanée
Ses joues de bol de céréales
Et de branchies de poisson
Ses lèvres de bananes séchées
Ses lèvres de coquille de noix
Ses seins de ballons d’hélium
Ses seins de Jupiter
Ses seins de melon d’eau juteux
Et de collines de dessins animés
Son ventre de cratère de volcan
Son ventre de statue d’or antique
Et d’anorexique à l’agonie
Ses doigts d’aiguilles de sapin
Son nombril de petit beigne
Et d’écrou de vis
Ses doigts de pattes d’araignées
Et de moustaches de chat
Ses bras de cigarettes
Ses bras de squelettes de marionnettes
Et de craie de tableau
Sa peau de drap fripé
Sa peau de pâte de pizza
Et de pouding à la vanille
Ses cuisses de tuyau de plomberie
Ses cuisses de tronc de bouleau
Et de bougies de cire fondue
Son sexe de pain hot-dog
Et de poils de grizzli
Son sexe d’entrée de caverne
Et de fraise trempée dans le chocolat
Son sexe de bouchées au caramel
Son sexe de forêt amazonienne
Et de sucette aux agrumes
Ses genoux de pièce de monnaie
Ses genoux de tranches d’hostie
Et d’opale blanche
Ses pieds de harfang des neiges
Et de râteau au manche écaillé
Ses talons de boule de neige
Ses talons de balle de golf
Et de chou-fleur
Ses orteils de coquillages
Son sourire d’aurores boréales
La femme que j’aimais…
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